Formation
Parallèlement à son métier de fourreur, il suit des cours d'art dramatique. Avant de réaliser son premier film, il obtient quelques rôles au cinéma et à la télévision. Il réalise trois courts métrages dont Le poulet (1963), pour lequel il obtiendra un Oscar à Hollywood.
Carrière au cinéma
Producteur majeur, réalisateur souvent autobiographique mais aussi acteur audacieux, Claude Berri est une figure centrale du cinéma français, à l'origine de certains des principaux succès des dernières décennies.
Chaque film de Claude Berri confie une expérience personnelle au public. C'est vrai dès le début de sa carrière de metteur en scène avec des films d'inspiration autobiographique tels que Le Vieil Homme et l'enfant (1966) - un vieil antisémite, joué par Michel Simon, recueille un enfant juif durant l'Occupation - ou Le Cinéma de papa (1970) qu'il coécrit avec son père et qu'il interprète. Il tient le rôle central d'autres de ses films (Sex shop, 1972 ; Le Mâle du siècle, 1975...) et apparaît parfois chez d'autres réalisateurs, comme chez Serge Gainsbourg qui en fait l'exhibitionniste pervers de Stan the Flasher (1990).
. Il continue son autoportrait avec des films plus décevants : Le Pistonné (1969) pour le service militaire, La Première Fois (1976) pour les premières expériences sexuelles... Plus tard, il y aura La Débandade (1999) sur la panne du désir (où il joue une nouvelle fois son double cinématographique), et L'Un reste, l'autre part (2005) sur l'accident qui laisse son fils tétraplégique et son suicide.
Après sa rencontre avec Coluche pour la comédie Le Maître d'école (1981), Claude Berri rompt avec ses obsessions personnelles et utilise le comédien dans un formidable contre-emploi, un rôle de pompiste raciste qui lui vaut un César, dans Tchao pantin (1983). Ce film lui permet aussi d'aborder un genre nouveau pour lui : le film policier réaliste.
En 1986, il change de registre avec l'adaptation très fidèle des romans de Marcel Pagnol, Jean de Florette (1986) et Manon des sources (1986) qui, portés par un beau trio d'acteurs (Yves Montand, Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart), recueillent un large succès auprès du public et de la critique. C'est le début d'une série de luxueuses adaptations de romans et de grandes fresques historiques : Germinal (1992), superproduction sur fond de révolte ouvrière, adaptée du roman d'Emile Zola ; Lucie Aubrac (1996), portrait de la grande résistante, ou Uranus (1990), d'après Marcel Aymé, qui se déroule durant la Collaboration.
Après cette série de gros budget où défilent des vedettes, Berri revient à des sujets plus modestes et signe de jolies comédies dramatiques, Une femme de ménage (2002), d'après Christian Oster, ou Ensemble, c'est tout (2007), tiré d'un roman d'Anna Gavalda. Malade, il ne parvient pas à achever Trésor (2009) qui est terminé, après son décès le 12 janvier 2009, par François Dupeyron.
Mais si la carrière de Claude Berri en tant que réalisateur est loin d'être négligeable, c'est certainement en tant que producteur qu'il aura marqué le cinéma français. Créé en 1967, Renn Productions va lui permettre de financer ses propres films à partir du Vieil Homme et l'enfant mais aussi ceux des plus grands metteurs en scène : Maurice Pialat (L'Enfance nuie, 1968 ; Passe ton bac d'abord, 1978), Eric Rohmer (Ma nuit chez Maud, 1969), Milos Forman (Taking Off, 1971 ; Valmont, 1989), Pascal Thomas (Pleure pas la bouche pleine, 1973), Jacques Rivette (Céline et Julie vont en bateau, 1974 ; Hurlevent, 1985), André Téchiné (Souvenirs d'en France, 1975), Jacques Doillon (Un sac de billes, 1975 ; La Femme qui pleure, 1978), Bertrand Blier (Calmos, 1976 ; La Femme de mon pote, 1983), Serge Gainsbourg (Je t'aime moi non plus, 1976), Marco Bellocchio (La Marche triomphale, 1976), Gérard Blain (Un enfant dans la foule, 1977), Pierre Schoendoerffer (Le Crabe-tambour, 1977), Claude Sautet (Une histoire simple, 1978 ; Garçon !, 1983), Roman Polanski (Tess, 1979), Patrice Chéreau (L'Homme blessé, 1983 ; Hôtel de France, 1987 ; La Reine Margot, 1994), Youssef Chahine (Adieu Bonaparte, 1985), Jacques Demy (Trois places pour le 26), Jean-Jacques Annaud (L'Ours, 1988 ; L'Amant, 1992), Claude Miller (La Petite Voleuse, 1988), Steven Soderbergh (Kafka, 1991), Volker Schlöndorff (Le Roi des Aulnes, 1996), Pedro Almodovar (Tout sur ma mère, 1999)...
Pour financer ces productions de prestige qui, même si elles comptent leur lot de triomphes publics (L'Ours entre autres) et accumulent les stars, Berri et Renn Prod. produisent des dizaines de comédies populaires signées notamment Claude Zidi (avec Les Charlots en vedette, ou Coluche), mais aussi Pierre Richard, Philippe de Broca, Jean Yanne, Gérard Oury, Jean-Marie Poiré, Josiane Balasko, Alain Chabat... Il est ainsi à l'origine d'une méga-production comique comme Astérix et Obélix contre César (1999) réalisée par Claude Zidi, et de ses suites. En 2002, Renn Productions fusionne avec Pathé et devient Pathé Renn Productions.
Autres activités
Il dirige la société Renn Productions et crée, à la fin des années 70, sa société de distribution (AMLF). Il fonde en 1988 l'ARP (Association des auteurs réalisateurs producteurs).
Il a été président de la Cinémathèque française de 2003 à 2007, période de déménagement, d'installation et d'ouverture de l'institution dans le batiment du 51, rue de Bercy. Il en devient ensuite président d'honneur.
En 2003, dans son livre Autoportrait, il relatait les drames de sa vie: le suicide de sa première épouse, la défenestration de l'un de ses fils, le comédien Julien Rassam, et deux graves dépressions.
Grand amateur et collectionneur d'art, Claude Berri avait ouvert en mars 2008 à Paris un lieu dévolu à l'art contemporain, l'Espace Claude Berri.
Prix
- Meilleur scénario, 1988 au BAFTA - The British Academy of Film and Television Arts