Bercée par une mère chanteuse d'opéra, Renée Saint-Cyr obtient le premier prix du conservatoire de chant de Marseille. Elle débute sur les planches dans Allo ! Chérie !, une revue d'enfants. Au début des années 1930, elle s'installe à Paris et obtient son premier rôle au cinéma dans Les Deux Orphelines (1932) de Maurice Tourneur.
Le coup d'envoi de la carrière de Renée Saint-Cyr est donné par le rôle vedette d'Henriette, une des Deux Orphelines (1932) de Maurice Tourneur. L'année suivante, elle tourne Incognito de Kurt Gerron au côté de Pierre Brasseur. Elle s'illustre ensuite avec Jules Berry dans deux films à succès : dans Arlette et ses papas (1934) d'Henry Roussel, elle croit d'abord qu'il est son père puis finit par l'épouser ; puis le couple anime avec esprit Les Loups entre eux (1936) de Léon Mathot, comédie d'espionnage enlevée. Avec ses grands yeux noirs, son éternelle jeunesse et sa bonne volonté naturelle, Renée Saint-Cyr excelle dans les comédies. Souvent, elle interprète le rôle de l'amoureuse, comblée ou non. Dans le mélodrame, elle brille particulièrement dans La Symphonie fantastique (1941) de Christian-Jaque, où elle use de sa voix mélodieuse et de son pouvoir de séduction. Elle sait aussi faire preuve d'une fantaisie débridée, comme dans L'Ecole des cocottes (1935) de Pierre Colombier ou dans Madame et le mort (1942) de Louis Daquin. Renée Saint-Cyr ne rechigne pas à tourner à l'étranger. En 1938, elle accepte l'offre de la Gaumont British et interprète à Londres Strange Boarders d'Herbert Mason. L'année suivante, elle est en Italie pour le tournage de la première oeuvre de Vittorio De Sica, Rose scarlatte. Le talent de l'actrice vient de sa capacité à mettre en avant tel ou tel aspect de sa personnalité. Ainsi, dans Marie-Martine (1942) d'Albert Valentin, elle arrive à dégager un érotisme irrésistible, vêtue d'un simple imperméable et coiffée d'un bonnet. A partir des années 1960, elle se retire peu à peu. Elle tourne alors surtout avec Georges Lautner, son fils, qui apprécie l'ironie et l'émotion que dégage sa mère ; elle joue ainsi, entre autres, dans Fleur d'oseille (1967), Pas de problème (1974) et On aura tout vu (1976). En 1991, on la découvre en octogénaire dans une comédie burlesque rythmée, Room service, toujours de Georges Lautner.
Comédienne, Renée Saint-Cyr interprète sur les planches notamment La Vie est belle et Pas de fumée sans feu. En 1937, au théâtre de l'Etoile, elle est Polly Pitchum dans L'Opéra de quat'sous.
A la télévision, elle participe aux émissions humoristiques de Jean-Michel Ribes, Merci Bernard et Palace.
Elle écrit des recueils de souvenirs ; Le Temps de vivre, publié en 1967, regroupe les anecdotes de sa vie d'actrice. En 1990, elle publie En toute mauvaise foi.
1984 | Erreur est humaine (L') | André Valardy |
1994 | Chacun pour soi | Stéphane Brisset |
1950 | Fusillé à l'aube | André Haguet |
1951 | Capitaine Ardant | André Zwobada |
1953 | Chevalier de la nuit (Le) | Robert Darène |
1959 | Valse du gorille (La) | Bernard Borderie |
1932 | Deux orphelines (Les) | Maurice Tourneur |
1933 | D'amour et d'eau fraîche | Félix Gandera |
1933 | Incognito | Kurt Gerron |
1933 | Toto | Jacques Tourneur |
1933 | Une fois dans la vie | Max de Vaucorbeil |
1934 | Arlette et ses papas | Henry Roussell |
1934 | Billet de mille (Le) | Marc Didier |
1934 | Dernier milliardaire (Le) | René Clair |
1935 | Donogoo | Reinhold Schünzel, Henri Chomette |
1935 | Ecole des cocottes (L') | Pierre Colombier |
1935 | Valse royale | Jean Grémillon |
1936 | 27, rue de la Paix | Richard Pottier |
1936 | Coeur dispose (Le) | Georges Lacombe |
1936 | Loups entre eux (Les) | Léon Mathot |
1936 | Paris | Jean Choux |
1936 | Pattes de mouches (Les) | Jean Grémillon |
1936 | Trois... six... neuf | Raymond Rouleau |
1936 | Valse éternelle | Max Neufeld |
1937 | Perles de la couronne (Les) | Sacha Guitry, Christian-Jaque |
1938 | Prisons de femmes | Roger Richebé |
1938 | Strange Boarders | Herbert Mason |
1939 | Chemin de l'honneur (Le) | Jean-Paul Paulin |
1939 | Nuit de décembre (La) | Kurt Bernhardt |
1939 | Rose scarlatte Roses écarlates | Vittorio De Sica, Giuseppe Amato |
1941 | Symphonie fantastique (La) | Christian-Jaque |
1942 | Femme perdue (La) | Jean Choux |
1942 | Madame et le mort | Louis Daquin |
1942 | Marie-Martine | Albert Valentin |
1942 | Retour de flamme | Henri Fescourt |
1943 | Pierre et Jean | André Cayatte |
1944 | Paméla | Pierre de Herain |
1945 | Etrange destin | Louis Cuny |
1945 | Insaisissable Frédéric (L') | Richard Pottier |
1946 | Beau voyage (Le) | Louis Cuny |
1948 | Tous les deux | Louis Cuny |
1948 | Voix du rêve (La) | Jean-Paul Paulin |
1950 | Fusillé à l'aube | André Haguet |
1951 | Capitaine Ardant | André Zwobada |
1953 | Cavaliere di Maison Rouge (Il) Le Prince au masque rouge | Vittorio Cottafavi |
1953 | Chevalier de la nuit (Le) | Robert Darène |
1954 | An der schönen blauen Donau La Princesse du Danube bleu | Hans Schweikart |
1955 | Si Paris nous était conté | Sacha Guitry |
1961 | La Fayette | Jean Dréville |
1964 | Déclic et des claques | Philippe Clair |
1964 | Monocle rit jaune (Le) | Georges Lautner |
1967 | Fleur d'oseille | Georges Lautner |
1969 | Charleys Tante nackt Jeunes filles bien pour tous rapports = L'Amour au pensionnat = Lycéennes suédoises en vadrouille | Norbert Terry |
1969 | Dieu a choisi Paris | Gilbert Prouteau |
1972 | Quelques messieurs trop tranquilles | Georges Lautner |
1973 | OK patron | Claude Vital |
1973 | Vous intéressez-vous à la chose ? | Jacques Baratier |
1974 | Pas de problème ! | Georges Lautner |
1976 | On aura tout vu | Georges Lautner |
1978 | Ils sont fous, ces sorciers | Georges Lautner |
1980 | Est-ce bien raisonnable ? | Georges Lautner |
1983 | Attention, une femme peut en cacher une autre ! | Georges Lautner |
1984 | Cow-boy (Le) | Georges Lautner |
1988 | Invité surprise (L') | Georges Lautner |
1991 | Room service | Georges Lautner |
1991 | Sup de fric | Christian Gion |