Envoyé en France pour étudier, Yul Brynner quitte rapidement l'école pour jouer de la guitare dans un orchestre gitan qui se produit dans des boîtes de nuit. Il intègre ensuite la troupe du Cirque d'Hiver de Paris comme trapéziste et rencontre Georges et Ludmila Pitoëff qui l'engagent au Théâtre des Mathurins en tant que machiniste. Il est acteur à l'occasion. Quand la Seconde Guerre Mondiale éclate, il part pour Londres où il se lie à Tchékhov. L'auteur l'engage pour participer à la tournée américaine de l'adaptation de La nuit des rois de Shakespeare. Pendant la guerre, Yul Brynner anime les plages en français de la station de radio The voice of America. Son premier succès sur scène date de 1945 à Broadway, où il joue dans Lute song au côté de Mary Martin.
Yul Brynner revient en France pour faire ses débuts au cinéma dans Brigade des stupéfiants (1949) de Laslo Benedek. Dans ce rôle de gangster, il arbore déjà un regard étonnement intense. De retour aux Etats-Unis, il revient au théâtre et monte le Roi et moi à Broadway. La comédie musicale de Rodgers et Hammerstein remporte un énorme succès. Yul Brynner la joue, au total, plus de quatre mille fois. Connu par l'Amérique entière grâce à cette pièce, il devient une célébrité mondiale avec la version filmée en 1956 par Walter Lang. De ce rôle du roi Siam, il dit : "J'étais complètement amoureux du roi après avoir lu le script". Dès lors, son image reste attachée à ce monarque au crâne rasé, à la voix grave et au regard profond. Ce succès lui permet d'être choisi pour des rôles à sa mesure. Il incarne les personnages exceptionnels de Ramsès dans Les dix commandements (1956) de Cecil B. DeMille, de Salomon dans Salomon et la reine de Saba (1959) de King Vidor et de Tarass Boulba dans le film éponyme (1962) de J. Lee Thompson. Son deuxième succès mondial vient avec Les sept mercenaires (1960) de John Sturges. Sa carrière semble devoir prendre un nouvel essor, mais on ne lui confie plus de rôles importants. Il se tourne alors volontiers vers son premier amour : le théâtre. La même année, il retourne en France pour coproduire le dernier film de Jean Cocteau, Le testament d'Orphée, dans lequel il joue. Le plus illustre des mercenaires est aussi un esthète. La carrière de Yul Brynner est liée à son image de séducteur chauve. Son regard magnétique et sa sensualité slave en font une sorte d'idéal masculin. Romantique mais réaliste, il a du séducteur le physique et l'âme.
La carrière de Yul Brynner se partage entre le cinéma et le théâtre. Outre Le roi et moi, il joue dans de nombreuses pièces à Broadway, dont L'odyssée dans les années 1960. Généreux par nature, il transmet son talent en donnant des cours d'art dramatique.
Il s'engage au côté des réfugiés, milite à l'ONU, pour qui il tourne des documentaires et écrit Bring forth the children pour le Haut Commissariat aux Réfugiés.
1959 | Testament d'Orphée ou Ne me demandez pas pourquoi (Le) | Jean Cocteau |
1949 | Port of New York La Brigade des stupéfiants | Lazslo Benedek |
1954 | Ten Commandments (The) Les Dix commandements | Cecil B. DeMille |
1955 | King and I (The) Le Roi et moi | Walter Lang |
1956 | Anastasia | Anatole Litvak |
1957 | Brothers Karamazov (The) Les Frères Karamazov | Richard Brooks |
1957 | Buccaneer (The) Les Boucaniers | Anthony Quinn |
1958 | Journey (The) Le Voyage | Anatole Litvak |
1958 | Solomon and Sheba Salomon et la reine de Saba | King Vidor |
1958 | Sound and the Fury (The) Le Bruit et la fureur | Martin Ritt |
1959 | Once More, with Feeling Chérie, recommençons | Stanley Donen |
1959 | Surprise Package Un cadeau pour le patron | Stanley Donen |
1959 | Testament d'Orphée ou Ne me demandez pas pourquoi (Le) | Jean Cocteau |
1960 | Magnificent Seven (The) Les Sept mercenaires | John Sturges |
1961 | Escape from Zahrain Les Fuyards de Zahrain | Ronald Neame |
1961 | Taras Bulba Tarass-Boulba | J. Lee Thompson |
1962 | Flight from Ashiya Les Trois soldats de l'aventure | Michael Anderson |
1963 | Invitation to a Gunfighter Le Mercenaire de minuit | Richard Wilson |
1963 | Kings of the Sun Les Rois du soleil | J. Lee Thompson |
1964 | Morituri | Bernhard Wicki |
1965 | Poppy Is Also a Flower (The) Opération opium | Terence Young |
1966 | Cast a Giant Shadow L'Ombre d'un géant | Melville Shavelson |
1966 | Double Man (The) La Griffe | Franklin J. Schaffner |
1966 | Long Duel (The) Les Turbans rouges | Ken Annakin |
1966 | Return of the Seven Le Retour des sept | Burt Kennedy |
1966 | Triple cross = La Fantastique histoire vraie d'Eddie Chapman | Terence Young |
1967 | Villa Rides Pancho Villa | Buzz Kulik |
1968 | Bitka na Neretvi La Bataille de la Neretva | Veljko Bulajic |
1968 | File of the Golden Goose (The) Le Gang de l'Oiseau d'Or | Sam Wanamaker |
1968 | Madwoman of Chaillot (The) La Folle de Chaillot | Bryan Forbes |
1969 | Magic Christian (The) | Joe McGrath |
1970 | Indio Black sai che ti dico : Sei un gran figlio di... Adios Sabata | Frank Kramer |
1970 | Light at the Edge of the World (The) Le Phare du bout du monde | Kevin Billington |
1970 | Romansa konjokradice Le Voleur de chevaux | Fedor Hanzekovic |
1971 | Catlow | Sam Wanamaker |
1972 | Fuzz Les Poulets | Richard A. Colla |
1972 | Serpent (Le) | Henri Verneuil |
1973 | Westworld Mondwest | Michael Crichton |
1975 | Con la rabbia agli occhi L'Ombre d'un tueur | Anthony Dawson |
1975 | Ultimate Warrior (The) New York ne répond plus | Robert Clouse |
1976 | Futureworld Les Rescapés du futur | Richard T. Heffron |