Formation
Après une licence de lettres inachevée à Auxerre, Jean Herman entre à l'Idhec (Institut des hautes études cinématographiques), et sort Major de sa promotion en 1955. Parti en Inde, il devient lecteur de littérature française au Wilson College de Bombay, dessinateur humoristique pour le magazine The Illustrated Weekly of India, photographe, écrit des articles pour les revues Cahiers du cinéma et Cinéma, rédige la version française de Pather Panchali (1955) de Satyajit Ray et réalise deux courts-métrages en 1956 Chowpatty et Sirsod, village indien.
Carrière au cinéma
En 1957, il est assistant réalisateur de Roberto Rossellini sur le tournage pour la télévision italienne d'India, matri bhumi (Inde, terre mère), mélange de documentaire et de fiction, sans acteurs professionnels. De retour en France, il co-réalise avec Claude Choublier un court-métrage d'animation Voyage en Boscavie (1958), qui remporte le prix Emile-Cohl. Affecté pendant la guerre d'Algérie au service Cinéma des armées (1959-1961), il tourne trois courts-métrages, Le Coup de main, Reggane à l'heure H, l'explosion de la première bombe atomique française au Sahara et Survie en brousse. Après son service militaire, il devient l'assistant de Jacques Rivette sur Paris nous appartient (1958), réalise pour la Metro Goldwyn Mayer quelques séquences parisiennes des Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (Vincente Minnelli,1960), et travaille sur Le Jour le plus long (1961). Il réalise également plusieurs courts-métrages, Actua-tilt (1960, Grand prix du Festival international de Tours), Les Fusils (1961), La Quille (1961, prix spécial du jury au Festival de Venise), La Cinémathèque française (1962), Twist Parade (1962, prix du meilleur documentaire au festival d'Oberhausen en 1963), Enquête à Rennes (1962), La France dans 20 ans (1963, pour l'ORTF), Pif le chien (animation, 1964), et un documentaire Le Chemin de la mauvaise route (1963), sur un couple de blousons noirs.
Il réalise son premier long métrage en 1965, Le Dimanche de la vie, adapté de l'œuvre de Raymond Queneau, Jean Herman signe deux polars emmenés par Alain Delon : Adieu l'Ami (1967) et Jeff (1968). En 1970, il réalise Pospy Pop avant de tourner son dernier film, L'Œuf (1971), une comédie sur l'influence des idées reçues, interprétée par Guy Bedos, Jean Rochefort, Marie Dubois et Michel Galabru. Devenu auteur de polars au début des années 1970 sous le nom de Jean Vautrin, il s'éloigne de la réalisation, pour se consacrer au travail de scénariste, d'adaptateur ou de dialoguiste sur des films noirs. Il travaille notamment sur Le Grand Escogriffe (Claude Pinoteau, 1976) ; Flic ou voyou (Georges Lautner, 1978) ; L'entourloupe (Gérard Pirès, 1979), Garde à vue (Claude Miller, 1981), lui vaut de partager avec le réalisateur et Michel Audiard le César 1982 du meilleur scénario ; Rue Barbare (Gilles Béhat, 1983), Canicule (Yves Boisset, 1983) ; Urgence (Yves Béhat, 1984), Bleu comme l'enfer (Yves Boisset, 1985), Charlie Dingo (Yves Béhat, 1987).
Autres activités
Considéré avec Jean-Patrick Manchette, comme le père du néo-polar, il publie sous le pseudonyme de Jean Vautrin des romans noirs A bulletins rouges (1973), Billy-Ze-Kick (1974), adapté au cinéma par Gérard Mordillat, Typhon gazoline (1977), Bloody Mary (1979), Groom (1980), Canicule (1982), Le Roi des ordures (1997).
Il est également l'auteur, avec Dan Franck, des Aventures de Boro, reporter-photographe, inspiré par Robert Capa.
En 1986, il obtient le Goncourt de la nouvelle pour Baby-boom, puis le prix
Goncourt pour son roman Un grand pas vers le Bon Dieu en 1989, une saga cajun, au début du XXe siècle, en Louisiane. La Vie ripolin surtout, remporte le prix des Deux-Magots en 1986.
Le Cri du peuple, saga sur la Commune de Paris, est adaptée en bande dessinée par Jacques Tardi.
Il tourne pour la télévision deux épisodes de la série Les Grands Détectives (1974)
Jean Vautrin a été directeur d'une collection de nouvelles chez Julliard (l'Atelier Julliard)
Prix
- Meilleur scénario, 1982 au Césars du Cinéma Français pour le film : Garde à vue
- Meilleur scénario, 1981 au Festival des Films du Monde (Montréal) pour le film : Garde à vue