Marlene Dietrich naît dans une famille de tradition militaire. Elevée par sa mère après le décès de son père alors qu'elle n'est âgée que de deux ans, elle s'oriente vers une carrière artistique. Elle suit d'abord les cours de l'Ecole supérieure de musique de Berlin puis ceux de l'école dramatique dirigée par Max Reinhardt.
Singulière carrière que celle de cette comédienne mondialement connue et qui faillit ne jamais l'être. Les débuts de Marlene Dietrich au cinéma passent en effet inaperçus. Ce n'est pourtant pas faute de se produire : pendant la période du cinéma muet, elle tourne une quinzaine de films dans lesquels elle occupe le plus souvent les premiers rôles. Mais ni Georg Wilhelm Pabst (La rue sans joie, 1925) ni Maurice Tourneur (Le navire des hommes perdus, 1929) ne la convainquent de faire carrière au grand écran. En 1929, davantage attirée par les cabarets et les salles de théâtre, Marlene Dietrich s'apprête à prendre congé du public des salles obscures. C'est sans compter sur la perspicacité du cinéaste Josef Von Sternberg, en quête de l'héroïne de son prochain film, L'ange bleu (1930). L'actrice accepte le rôle : elle éblouit Hollywood qui en fait une star. La même année, le réalisateur lui permet d'affiner son image et sa silhouette grassouillette dans Coeurs brûlés, au côté du jeune Gary Cooper. Le public américain lui fait un triomphe, et l'Europe la découvre. Dans deux des plus beaux films qu'elle interprète pour Von Sternberg (Shangaï express, 1932, et L'impératrice rouge, 1934), elle s'affirme comme la grande rivale de Greta Garbo. Elle fait merveille dans des rôles d'aventurière ou d'agent secret en apportant le tribu d'une sensualité qui fait chavirer les coeurs. Lorsque cesse sa collaboration avec Von Sternberg, Marlene Dietrich continue de briller même si une partie de la population américaine, fervente partisane du New Deal, lui reproche son désintérêt pour la vie politique et ses films neutres. Elle choisit alors d'aiguiser les traits de sa personnalité en optant pour des rôles plus ambigus. Les succès sont au rendez-vous avec Femme ou démon (1939) de George Marshall, 1939), La maison des sept péchés (1940) de Tony Garett, L'entraîneuse fatale (1941) de Raoul Walsh. Quand d'autres actrices souffrent des artifices de leur seule beauté, Marlene Dietrich déchaîne les foules avec un glamour insolent et neuf. Elle manie la langue avec une sensualité pleine de sous-entendus. Les plus grands réalisateurs ne s'y trompent pas en continuant de faire appel à elle après la Seconde Guerre mondiale. Elle trouve ses rôles les plus aboutis avec Billy Wilder et La scandaleuse de Berlin (1948) où elle joint l'esprit à la beauté ; avec Alfred Hitchcock et Le grand alibi (1950) où elle feint la perfidie ; avec Fritz Lang et L'ange des maudits (1952) en insondable femme fatale. A partir de 1953, Marlene Dietrich fait un retour au cabaret de son enfance et se fait rare au cinéma. Elle conforte son image de diva avec plus de distance, conservant un sourire ravageur et un charme défiant le monde et le temps.
Marlène Dietrich est aussi connue pour ses tours de chants. Elle se produit dans les cabarets américains au cours des années 1950 et 1960. En 1961, elle effectue un retour triomphal dans la ville de son enfance, Berlin.
1935 | Fashion Side of Hollywood (The) | Josef von Sternberg |
1943 | Show Business at War | Louis De Rochemont |
1947 | A Foreign Affair La Scandaleuse de Berlin | Billy Wilder |
1972 | Maman et la putain (La) | Jean Eustache |
1922 | So sind die Männer = Der Kleine Napoleon Le Petit Napoléon | Georg Jacoby |
1922 | Tragödie der liebe La Tragédie de l'amour | Joe May |
1923 | Mensch am Wege (Der) | William Dieterle |
1924 | Sprung ins Leben (Der) | Johannes Guter |
1926 | Eine Du Barry von Heute Une Du Barry moderne | Alexander Korda |
1926 | Kopf hoch, Charly ! Tête haute, Charlie ! | Willi Wolff |
1926 | Madame wünscht keine Kinder Madame ne veut pas d'enfants | Alexander Korda |
1926 | Manon Lescaut | Arthur Robison |
1927 | Juxbaron (Der) Le Baron imaginaire | Willi Wolff |
1927 | Sein grösster Bluff Le Grand bluff | Harry Piel |
1927 | Wenn ein Weib den Weg verliert Café Electric | Gustav Ucicky |
1928 | Ich küsse ihre hand, Madame Ce n'est que votre main, Madame | Robert Land |
1928 | Prinzessin Olala Princesse Oh la la | Robert Land |
1929 | Blaue Engel (Der) L'Ange bleu | Josef von Sternberg |
1929 | Blue Angel (The) | Josef von Sternberg |
1929 | Frau, nach der Man sich sehnt (Die) | Kurt Bernhardt, Otto Lehmann |
1929 | Liebesnächte = Gefahren der Brautzeit | Fred Sauer |
1929 | Schiff der verlorenen Menschen (Das) Le Navire des hommes perdus | Maurice Tourneur |
1930 | Morocco Coeurs brûlés | Josef von Sternberg |
1931 | Dishonored Agent X27 | Josef von Sternberg |
1932 | Blonde Venus La Vénus blonde | Josef von Sternberg |
1932 | Shanghai Express Shanghaï Express | Josef von Sternberg |
1933 | Song of Songs (The) Le Cantique des cantiques | Rouben Mamoulian |
1934 | Devil Is a Woman (The) La Femme et le pantin | Josef von Sternberg |
1934 | Scarlet Empress (The) L'Impératrice rouge | Josef von Sternberg |
1935 | Desire Désir | Frank Borzage |
1936 | Garden of Allah (The) Le Jardin d'Allah | Richard Boleslawski |
1937 | Angel Ange | Ernst Lubitsch |
1937 | Knight Without Armour Le Chevalier sans armure | Jacques Feyder |
1939 | Destry Rides Again Femme ou démon | George Marshall |
1940 | Seven Sinners La Maison des sept péchés | Tay Garnett |
1941 | Flame of New-Orleans (The) La Belle ensorceleuse | René Clair |
1941 | Lady Is Willing (The) Madame veut un bébé | Mitchell Leisen |
1941 | Manpower L'Entraîneuse fatale | Raoul Walsh |
1942 | Pittsburgh | Lewis Seiler |
1942 | Spoilers (The) Les Ecumeurs | Ray Enright |
1943 | Follow the Boys Hollywood Parade | A. Edward Sutherland |
1944 | Kismet | William Dieterle |
1946 | Martin Roumagnac | Georges Lacombe |
1947 | A Foreign Affair La Scandaleuse de Berlin | Billy Wilder |
1947 | Golden Earrings Les Anneaux d'or | Mitchell Leisen |
1949 | Jigsaw L'Ange de la haine | Fletcher Markle |
1949 | Stage Fright Le Grand alibi | Alfred Hitchcock |
1950 | No Highway = No Highway in the Sky Le Voyage fantastique | Henry Koster |
1951 | Rancho Notorious L'Ange des maudits | Fritz Lang |
1955 | Around the World in Eighty Days Le Tour du monde en quatre-vingts jours | Michael Anderson |
1956 | Montecarlo Une histoire de Monte-Carlo | Giulio Macchi |
1957 | Touch of Evil La Soif du mal | Orson Welles |
1957 | Witness for the Prosecution Témoin à charge | Billy Wilder |
1961 | Judgment at Nuremberg Jugement à Nuremberg | Stanley Kramer |
1962 | Black Fox (The) Le Renard noir | Louis Clyde Stoumen |
1962 | Paris When It Sizzles Deux têtes folles | Richard Quine |
1977 | Schöner Gigolo, armer Gigolo Gigolo | David Hemmings |
1979 | Nikka Whisky : Marlene Dietrich [Nikka Whisky : publicité japonaise] | Anonyme |