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Naissance
11 mars 1904 à Paris (France)
Décès
29 avril 1972 à Le Landin (Eure, France)
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Formation

René Péron apprend le dessin et le modelage à l'École Germain Pilon, un établissement d'enseignement professionnel destiné aux métiers des arts appliqués. Il complète ensuite sa formation à L'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris et débute une carrière d'affichiste et d'illustrateur au début des années 1920 au sein de l'Atelier C. Vaillant.

Carrière au cinéma

Auteur de plus de 2000 affiches de cinéma entre 1925 et 1960, René Péron a accompagné le cinéma français et international de son style original.
René Péron débute très jeune, vers 20 ans, en dessinant des affiches pour le cinéma et des encarts publicitaires pour les revues corporatives. Ses premières affiches sont réalisées pour la firme Pathé-Rural, créée par Charles Pathé pour promouvoir un appareil de projection de films de format réduit destiné à la petite exploitation rurale, le Pathé-Rural, lancé en 1926. L'affiche accompagne alors la bobine du film livrée par le distributeur à l'exploitant. Les premières affiches de René Péron, réalisées pour les campagnes et les petites villes, sont de petit format (60 x 80 cm). René Péron livre pour Pathé au cours des années 1920 des affiches pour les nombreux films à épisodes adaptés de la littérature et des feuilletons populaires, comme Le Comte de Monte-Cristo d'Henri Pouctal, sorti en 1918, ou Fanfan la Tulipe de René Leprince (1925).
L'affiche de cinéma est alors considérée comme un genre mineur et les affichistes sont souvent anonymes. Pourtant, durant la deuxième moitié des années 1920, avec l'émergence de mouvements artistiques d'avant-garde, l'affiche de cinéma sera reconnue comme un art à part entière. La Société des Films Albatros, fondée en 1922 par des cinéastes russes émigrés en France pour fuir la Révolution bolchévique, est le creuset de cette modernité. Elle produit dans les années 1920 des films novateurs, en agrégeant des cinéastes de l'Avant-garde française comme René Clair ou Jacques Feyder. René Péron participe à cette aventure artistique et conçoit plusieurs affiches pour les films Albatros, comme celle du film de René Clair, Un chapeau de paille d'Italie en 1927. La même année, il réalise deux affiches pour La Comtesse Marie de Benito Perojo. Elles témoignent d'une modernité dans la composition et d'une recherche de l'expressivité des couleurs qui sont en résonnance avec les révolutions picturales de l'époque.
Influencé par L'Art Déco, qui s'épanouit au cours des années 1920 et se caractérise par une rigueur classique et un dessin inspiré de la géométrisation cubiste, le style de René Péron se met en place : un goût marqué pour une organisation très structurée, presque architecturale de l'affiche, une dramatisation des visages sculptés par la lumière et qui se détachent en aplats sur des fonds colorés presque abstraits.
La lithographie est à son apogée dans l'art de l'affiche. René Péron sera un grand maître de cette technique d'impression qui repose sur un tracé exécuté à l'encre ou au crayon sur une pierre calcaire. L'affiche de cinéma est alors déclinée en plusieurs formats : outre des affichettes (60 x 80 cm), on trouve le format de base, appelé la " 120 x 160 ", la " 2 panneaux " (160 x 240) et la " 4 panneaux " (240 x 320), réservée aux sorties prestigieuses. René Péron réalise des affiches "doubles panneaux" (160 x 240 cm) et "quatre panneaux" pour des films éminents comme La Kermesse héroïque de Jacques Feyder (1935) et L'Ange bleu de Josef von Sternberg (1929).
Au cours des années 1930, René Péron conçoit un grand nombre d'affiches, pour des films français ou étrangers. Il est l'auteur de l'une des cinq affiches qui accompagnent la sortie en France du célèbre film de Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper, King Kong en 1933. Fidèle à son style, il conçoit en 1934 pour L'Atalante = Le Chaland qui passe de Jean Vigo une très belle affiche dont la poésie s'accorde à celle du film.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, René Péron réalise des affiches pour de grands films, souvent tournés avec les moyens du bord et dont l'équipe technique travaille parfois dans la clandestinité. Ainsi, il crée l'affiche du film de Marcel Carné, Les Visiteurs du soir, tourné en 1942, et dont les décorateurs Alexandre Trauner et Georges Wakhevitch, juifs, se cachent sous de faux noms. Paradoxalement, au même moment, il réalise une affiche de propagande antisémite qui entachera son oeuvre de façon indélébile, pour l'exposition "Le Juif et la France", qui se déroule à Paris de septembre 1941 à janvier 1942, organisée et financée par la propagande de l'occupant allemand à travers l'Institut d'étude des questions juives (IEQJ).
Après la Guerre, si l'activité de René Péron connaît une certaine éclipse, il continue néanmoins à travailler pour de grands cinéastes. Il est ainsi l'auteur de l'affiche française de Païsa de Roberto Rossellini (1946), ou de celle du film de Max Ophuls, Les Désemparés en 1949. Il crée plusieurs affiches emblématiques pour les films de Jacques Tati, Jour de fête (1947) et Les Vacances de Monsieur Hulot (1951). L'oeuvre de René Péron connaît une embellie dans les années 1950. Il met son talent au service de cinéastes aussi variés qu'Yves Allégret (Les Orgueilleux, en 1953), René Clément ( Plein soleil , en 1959), Luis Buñuel (La Mort en ce jardin, en 1956), Roger Vadim (Et Dieu créa la femme en 1956), Alfred Hitchcock ( La Loi du silence, en 1952), ou encore Edward Dmytryk (Ouragan sur le Caine en 1953). L'une de ses dernières affiches est pour l'un des premiers films de Stanley Kubrick, Spartacus en 1959, réalisée en offset.
La disparition de la technique lithographique à l'aube des années 1960 et la consécration de l'offset et du photomontage sonnent le glas de l'oeuvre d'affichiste de René Péron. Il se tourne vers l'illustration de livres pour la jeunesse où il exercera ses talents jusqu'à la fin des années 1960.

Autres activités

À partir du début des années 1960, René Péron se consacre à l'illustration de livres pour la jeunesse. Il est l'auteur de nombreuses couvertures et dessins pour la collection Contes et Légendes éditée chez Nathan.