Né dans une riche famille de colons d'Indochine, Emile Savitry suit les cours de l'Ecole des Beaux-Arts de Valence et des Arts décoratifs de Paris aux débuts des années vingt. Il se lance ensuite dans une carrière de peintre. En dépit du succès rencontré par sa première exposition en mars 1929, Emile Savitry quitte la métropole pour voyager dans les îles polynésiennes... armé d'un appareil photo. Il y rencontre Murnau qui lui commande un reportage photographique sur les îles Marquises en vue du tournage de son film Tabou.
Emile Savitry a photographié sept films entre 1941 et 1957.
C'est son ami Jacques Prévert qui l'amène au cinéma en le faisant engager comme photographe de plateau sur le film Le Soleil a toujours raison de Pierre Billon en 1941. S'ensuivront quelques collaborations à d'autres films parmi lesquels Lumière d'été de Jean Grémillon en 1942 ou Les Portes de la nuit de Marcel Carné (1946). On lui doit également les seules images subsistantes du film non achevé La Fleur de l'âge de Marcel Carné. Cette activité de photographe de plateau représente une part mineure de l'oeuvre d'Emile Savitry qui reste dominée par les portraits et les reportages.
En 1930, à son retour des îles Marquises, Savitry choisit le métier de photographe. De 1932 à 1934, il est l'assistant de Brassaï. En 1933, il intègre avec Brassaï, Ylla et Ergy Landau la nouvelle agence photographique Rapho fondée par Charles Rado. Pour gagner sa vie, il fait des reportages de commande pour des entreprises privées et travaille pour les magazines illustrés qui sont alors en plein essor. Adepte du Surréalisme (mouvement au sein duquel il compte de nombreux amis peintres ou écrivains), amateur de jazz (il révèle Django Reinhardt au jazz en lui faisant découvrir les disques d'Ellington et Armstrong), ami de Pierre Prévert et de Paul Grimault (qu'il rencontre dans le cadre des spectacles du groupe Octobre), Savitry devient le photographe du Paris bohème et artistique des années 1930 à 1950. Il lui arrive aussi de faire des reportages d'actualités comme lorsqu'il photographie les réfugiés espagnols venus dans le sud de la France après la chute de Barcelone.
Après la Seconde Guerre mondiale, Savitry participe à la renaissance de l'agence Rapho dont les plus célèbres représentants, Doisneau et Ronis appartiennent tout comme lui à ce courant des photographes humanistes qui capturent le quotidien. A partir de 1945, il continue de travailler pour Point de Vue ou Picture post et se lance aussi dans la photo de mode avec des images publiées dans les magazines Vogue, Harper's Bazaar, Le Jardin des modes... Dans les années 1950, son travail sur le nu obtient un grand succès, notamment au Japon.
Il consacre les dernières années de sa vie à la peinture.
Longtemps méconnus, l'oeuvre et le parcours du discret Emile Savitry sortent de l'ombre depuis 2011 grâce au travail passionné de la rédactrice photo Sophie Malexis qui a réalisé une exposition et le premier catalogue monographique consacré au photographe.
La liste des œuvres proposées ici est basée sur les collections des partenaires de Ciné-Ressources.
![]() | Garçonne (La) | Jacqueline Audry | ![]() |
![]() | Echec au porteur | Gilles Grangier | ![]() |
![]() | Copains du dimanche (Les) | Henri Aisner | ![]() |
![]() | Fleur de l'âge (La) | Marcel Carné | ![]() |
![]() | Portes de la nuit (Les) | Marcel Carné | ![]() |
![]() | Lumière d'été | Jean Grémillon | ![]() |
![]() | Soleil a toujours raison (Le) | Pierre Billon | ![]() |
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Photographies numérisées visibles et dossiers de photographies consultables
dans les médiathèques des institutions partenaires.