Formation
Alain Corneau suit les cours de l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC), section montage et réalisation. Il étudie la mise en scène en visionnant les classiques à la Cinémathèque française. Après une expérience malheureuse aux Etats-Unis où il devait tourner un film sur le free-jazz, il revient en France et devient stagiaire sur Un homme de trop. Il travaille en tant qu'assistant au côté de Roger Corman, de Bernard Paul, de Marcel Camus, de Costa-Gravas, de José Giovanni et de Michel Drach.
Carrière au cinéma
Le premier film d'Alain Corneau, France société anonyme (1973) - une fiction politique trop ambitieuse - est un échec commercial. Alain Corneau se lance dans le film policier et apparaît d'emblée avec Police Python 357 comme un des maîtres du genre. Il récidive en 1977 avec La menace et en 1979 avec Série noire. Soin apporté à la photographie, choix d'interprètes confirmés (Yves Montand, Patrick Dewaere), la mécanique est éprouvée. Le choix des armes marque un point d'arrêt à cette réussite : malgré la mise en scène somptueuse, la banalité des personnages et du scénario l'emportent et le film est très mal reçu par la critique et le public. En 1984, il tente de sortir du film noir avec Fort Saganne, une superproduction sur le passé colonial français, avec notamment Gérard Depardieu et Catherine Deneuve. Avec Tous les matins du monde, adaptation de l'oeuvre éponyme de Pascal Quignard, il se débarrasse définitivement de l'étiquette de réalisateur de polar noir. Ce film insolite et austère, réalisé en plans fixes, est un hommage à la musique et à la peinture baroques. Alain Corneau aborde aussi le film autobiographique dans Le nouveau monde (1995), qui ne trouve pas son public, et il revient à ses premières amours, le film noir, avec Le cousin (1998). En 2002, Stupeur et tremblements, l'adaptation d'un roman d'Amélie Nothomb, met en scène une jeune occidentale au Japon incarnée par Sylvie Testud, que l'on retrouve aux côtés de Sergi Lopez dans Les mots bleus (2005), adapté du roman Leur histoire de Dominique Mainard, un film tout en retenue autour du thème de l'incommunicabilité. Quarante ans après Jean-Pierre Melville, Corneau adapte en 2006 le roman policier de son ami José Giovanni Le Deuxième souffle. Ce film au casting prestigieux, de Daniel Auteuil à Monica Bellucci en passant par Michel Blanc ou Jacques Dutronc, est à la fois un hommage au polar des années 60 et une version moderne revisitée par les cinéastes de Hong Kong. Alain Corneau retrouve l'univers d'une multinationale comme terrain de jeu dans Crime d'amour (2009). Dans un monde du travail oppressant et paranoïaque, il nous parle du harcèlement moral, poussé à l'extrême.
Autres activités
Dans sa jeunesse, il tient la batterie de l'army band à Orléans. Il a fait partie du conseil d'administration de la Cinémathèque Française.
Il publie ses mémoires Projection privée en 2007.
Prix
- Prix pour l'ensemble de l'oeuvre, 2010 au Prix Henri Langlois
- Prix pour l'ensemble de l'oeuvre, 2004 au Prix René Clair
- Meilleur réalisateur, 1992 au Césars du Cinéma Français pour le film : Tous les matins du monde