Gérard Philipe débute sur la scène du casino de Nice dans une comédie d'André Roussin, Une grande fille toute simple. Le réalisateur Marc Allégret le découvre et l'incite à suivre des cours d'art dramatique. Grâce à lui, Gérard Philipe trouve ses premiers petits rôles au cinéma.
Après quelques seconds rôles, Gérard Philipe s'affirme en émouvant prince Mychkine dans L'Idiot (1945) de Georges Lampin. Sa grande beauté, son élégance et une apparence fragile en font un jeune premier étincelant. Un deuxième rôle de premier plan le consacre : Le Diable au corps (1946) de Claude Autant-Lara provoque un scandale et bat un record de recettes. Désormais, on propose à l'acteur des rôles sur mesure, et il s'affermit en interprétant des jeunes Don Juan : Fabrice del Dongo dans La Chartreuse de Parme (1947) de Christian-Jaque, Faust dans La Beauté du diable (1949) de René Clair, le héros plein de panache de Fanfan la Tulipe (1951) de Christian-Jaque, Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir (1954) de Claude Autant-Lara. Sa fougue juvénile et un certain sens poétique le rendent extrêmement populaire auprès des jeunes femmes des années 1950. Pourtant, une partie de la critique lui préfère ses compositions d'antihéros dans des films plus maîtrisés, où il montre des aspects plus complexes de sa personnalité : le lieutenant dépravé de La Ronde (1950) de Max Ophuls, le séducteur cynique de Monsieur Ripois (1953) de René Clair ou encore Modigliani rongé par l'alcool dans Montparnasse 19 (1957) de Jacques Becker.
Gérard Philipe est adulé au théâtre où il mène une prestigieuse carrière, notamment au Théâtre national populaire dirigé par Jean Vilar : Le Cid (1951), Lorenzaccio (1952), Ruy Blas (1954), Les Caprices de Marianne (1958), entre autres.