Réalisateur, Scénariste, Adaptateur, Dialoguiste, Monteur, Auteur du commentaire, Interprète, Assistant réalisateur, Producteur, Conseiller artistique
Après des études de lettres à la Sorbonne, il devient assistant auprès de Jean Grémillon, René Clément, Jean Renoir et Preston Sturges. En 1950, en collaboration avec Jean Grémillon, il réalise un premier court métrage, Les Charmes de l'existence (Grand Prix à la Biennale de Venise). Suivront de nombreux autres courts métrages dans les années 1950 dont L'Arithmétique, avec Jean Queneau.
Son goût du dialogue littéraire (on trouve dans ses films de nombreuses citations de Françoise Sagan, Montaigne ou Saint Simon) et sa collaboration aux Cahiers du Cinéma l'ont fait passer pour un tenant de la nouvelle vague. Pourtant, Pierre Kast suit dans le cinéma français un parcours très personnel, évoluant entre une attitude d'intellectuel engagé et une passion pour l'utopie, la science fiction et le libertinage.
Son premier long métrage, Un amour de poche (1957), se situe dans le registre fantastique : un homme (Jean Marais) réduit sa maîtresse à l'état de lilliputienne. En 1958 il réalise Le Bel Âge et se positionne d'emblée dans le cinéma d'auteur. Au cours des trois sketches qui composent le film, trois histoires sur les incertitudes de l'amour et les manoeuvres du libertinage, il définit les grands thèmes de son oeuvre : rejet des conventions bourgeoises et exploration des relations entre culture et plaisir. L'intérêt de l'auteur et cinéaste Pierre Kast se porte avant tout sur le discours, parfois au détriment de la mise en scène et de la construction du récit. Il aime à se transporter dans des lieux insolites tels que les Salines-de-Chaux (La Morte-saison des amours, 1960) ou l'île de Pâques (Les Soleils de l'île de Pâques, 1972).
En 1975, Un animal doué de déraison, dans lequel il confronte le Brésil du XVIIIe siècle au Brésil moderne, lui permet de travailler sur ses lieux et époque de prédilection. Dans les années 1980, il abandonne ses thèmes favoris pour se confronter, dans Le Soleil en face (1980) par le truchement du personnage de Marat, un écrivain condamné par le cancer, aux amis disparus et à la mort biologique tout en refusant l'émotion et l'apitoiement. En 1983, Le Jour le plus long, une réflexion sur ses préoccupations de jeunesse (Pierre Kast est résistant pendant l'Occupation), répond en écho à son film précédent.
Pierre Kast reste un auteur peu connu ; la consécration populaire n'a jamais été au rendez-vous. Il meurt le même jour que François Truffaut et sa disparition est éclipsée par celle de son ami.
Critique cinématographique, il collabore aux revues Action, L'Ecran français Positif et Les Cahiers du cinéma. Il est l'un des membres fondateurs du Ciné Club universitaire en 1945. En 1946, il est attaché à la direction de la cinémathèque française auprès d'Henri Langlois. Il écrit plusieurs romans dont Les Vampires de l'Alfama (1975) et Le Bonheur ou le pouvoir (1980).
Pour la télévision, il réalise Naissance de l'empire romain (1965) et Carnets brésiliens (1966) récit d'un voyage philosophique au Brésil. L'Herbe rouge, adaptation du roman de son ami Boris Vian réalisée pour la télévision, est son dernier film.