Ciné-Ressources – Fiches personnalités

Sergio Leone

Réalisateur, Assistant réalisateur, Scénariste, Producteur, Producteur exécutif, Coopérateur technique, Auteur de l'oeuvre originale, Interprète


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Naissance
03 janvier 1929 à Rome (Italie)
Décès
30 avril 1989 à Rome (Italie)
Liens familiaux
Il est le fils de Vincenzo Leone Roberti, metteur en scène de films muets, et de Bice Valerian, comédienne
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Formation

Fils de comédiens, (son père, Vincenzo Leone, devient réalisateur en 1908 sous le nom de Roberto Roberti), Sergio Leone est dès l'enfance un familier des plateaux de cinéma. Sympathisant communiste, son père est interdit de tournage sous l'Italie fasciste de Mussolini. Sergio Leone travaille jusqu'au début des années 1950 comme assistant réalisateur de grands metteurs en scène italiens, Carmine Gallone, Mario Camerini ou Luigi Comencini. L'arrivée d'équipes hollywoodiennes venues tourner à moindre frais aux studios de Cinecittà l'amène à collaborer à des superproductions historiques américaines : Quo Vadis de Mervyn LeRoy (1950) ou Ben-Hur de William Wyler (1958), qui lui confie la mise en place de la célèbre séquence de la course de chars. Fort de cette expérience des films à grand spectacle, Leone remplace à la réalisation Mario Bonnard, tombé malade, sur le tournage du film Les Derniers jours de Pompéi (1959), qui remporte un grand succès commercial.

Carrière au cinéma

Considéré comme l'inventeur du "western spaghetti", Sergio Leone a questionné dans son oeuvre les mythes fondateurs de l'Amérique.
Sergio Leone tourne en 1960 avec succès son premier film en tant que réalisateur à part entière, Le Colosse de Rhodes. Dans ce péplum doté d'un très gros budget, il insère des éléments parodiques tout en respectant les règles du genre. Mais au début des années 1960, l'industrie cinématographique italienne est en crise et le filon des péplums épuisé. Le " western européen " a le vent en poupe. Sergio Leone va réinventer ce genre emblématique de l'Amérique, moribond dans son pays d'origine. Il deviendra célèbre en portant à son sommet le " western spaghetti " (terme inventé par la critique), tourné essentiellement dans les studios romains de Cinecittà et en Espagne pour les extérieurs. Au centre de l'oeuvre de Leone, on trouve deux trilogies. La première, dite " trilogie du dollar ", est inaugurée en 1964 par un film à petit budget qui sera un succès mondial : Pour une poignée de dollars, transposition du film de Akira Kurosawa, Le Garde du corps (1961), dont il garde le personnage du samouraï errant transposé au Far West. Suivront Et pour quelques dollars de plus (1965) et Le Bon, la brute et le truand (1966). Le personnage de "l'homme sans nom "fait le lien entre les trois films, tour à tour justicier défenseur de l'opprimé, chasseur de primes, et as de la gâchette à la recherche d'un chargement d'or sur fond de Guerre de Sécession. Pour l'incarner, Sergio Leone découvre un jeune homme à l'allure élégante qui a " une curieuse façon de marcher avec un air fatigué ", l'acteur Clint Eastwood. Avec lui, il crée un personnage taciturne, sorte de cow-boy fantomatique et mystérieux, au cynisme très éloigné des cow-boys américains du western classique. Le cinéaste prend comme collaborateurs le décorateur et costumier Carlo Simi et le compositeur Ennio Morricone qui signera la bande originale de tous ses autres films, avec ses mélopées inoubliables. Nourri de cinéma américain, Sergio Leone retrace à travers ses films les grands moments de l'histoire américaine, sur lesquels il porte ses fascinations, ses rêves, et son regard personnel. Tout en reprenant les thèmes des grands westerns classiques, il reconstruit l'histoire américaine, depuis la conquête de l'Ouest sauvage au début du XIXe siècle jusqu'à l'Amérique moderne des années 1960, en proposant sa propre interprétation du mythe américain. La seconde trilogie de Leone commence en 1968 avec Il était une fois dans l'Ouest . Le film a pour cadre la construction du chemin de fer vers l'océan Pacifique, entraînant la confiscation des terres aux fermiers. Leone filme l'avènement de la Grande Amérique industrielle et capitaliste à travers un jeu de massacre. Héros sans nom (surnommé Harmonica), Charles Bronson incarne un personnage ténébreux, face à un Henry Fonda (figure archétypale et héroïque des grands westerns classiques) ici à contre-emploi dans le rôle d'un tueur à gages. Devant le succès triomphal du film, les producteurs imposent à Leone un nouveau western, Il était une fois la révolution (1971), relatant la rencontre improbable entre un pilleur de diligences et un révolutionnaire irlandais pendant la révolution mexicaine en 1913. Plébiscité par le public et la critique, le film sera néanmoins suivi d'un silence de 10 ans. En 1982, Leone réalise enfin le film qu'il porte en lui depuis longtemps, adapté des mémoires d'un petit gangster new-yorkais, Il était une fois en Amérique. Cette histoire d'amitié trahie entre gangsters, prodigieusement incarnée par Robert De Niro et James Woods, est construite en dehors de toute chronologie, sur une série de flashbacks et de flashforwards, mêlant trois époques et passant de l'une à l'autre à travers un montage qui ne répond qu'aux mécanismes de la mémoire du héros.
Sergio Leone utilise dans ses films des cadrages très travaillés, parfois insolites, pour imposer au spectateur son espace, comme des vues interstitielles au travers de fentes et autres ouvertures. Ses décors, traités comme de vrais personnages, ont une fonction narrative essentielle, comme la gare et l'éolienne de Il était une fois dans l'Ouest . Leone utilise toute l'échelle des plans, en particulier les gros et très gros plans et scrute les regards comme s'il s'agissait de paysages. À ces gros plans, il associe le hors-champ, pour obtenir un étirement de l'espace (la fumée du cigarillo introduisant le personnage de Clint Eastwood). Il tourne dans le mouvement, avec de nombreux plans-séquence dans lesquels il ménage des moments de pause ou des inserts. Sergio Leone maîtrise aussi le temps. Il passe très souvent d'une action rapide à un ralentissement inattendu (dans les duels par exemple). Il utilise le flash-back et l'ellipse, manipulant la biographie de ses personnages. La musique est fondamentale dans ses films, elle construit l'action et possède une fonction dramaturgique. Elle dilate le temps (la sonnerie du téléphone dans Il était une fois en Amérique), ou identifie les personnages par des thèmes récurrents. Leone utilise beaucoup les figures de rhétorique, comme l'oxymore, l'association du contradictoire (un air doux et mélancolique accompagnant une scène de torture), ou la métonymie (désignant un tout par une partie) comme le cigarillo et le poncho de Clint Eastwood. Le style de Leone se caractérise par le goût de l'excès. Les personnages agissent avec une violence crue montrée sans fard, que le cinéaste place au fondement même de l'Amérique. Le pessimisme qui se dégage de ses films témoigne au final d'une désillusion profonde vis-à-vis d'une Amérique présentée comme un rêve, et qui se révèle être un milieu hostile et brutal. Sergio Leone meurt en 1989. Son rêve de réaliser Les 900 jours de Leningrad, d'après le roman du journaliste américain Harrison Evans Salisbury, allait enfin se concrétiser.

Prix

  • Meilleur réalisateur, 1985 au SNCCI - Sindacato Nazionale Critici Cinematografici Italiani (Roma) pour le film : Once upon a time in America
  • Prix pour l'ensemble de la carrière, 1984 au David Di Donatello Awards

Ouvrages

  • Conversations avec Sergio Leone / Noël Simsolo. - [Paris] : Stock, 1987
  • Directed by Sergio Leone / Gianni Di Claudio. - Chieti : Libreria Universitaria Editrice, 1990
  • Il était une fois dans l'Ouest : Sergio Leone / Patrice Guillamaud. - Liège : Céfal, 2014.
  • Il était une fois en Italie : les westerns de Sergio Leone / par Christopher Frayling. - Paris : Ed. de La Martinière, 2005.
  • La révolution Sergio Leone / Sous la direction de Gian Luca Farinelli, Christopher Frayling; [Préface Frédéric Bonnaud]. - Paris : Editions de la Table Ronde, 2018.
  • Le western italien / Lawrence Staig & Tony Williams ; trad. de l'anglais par Michel R. Masogini. - [S.l.] : M. Minoustchine, 1977.
  • Les bons, les sales, les méchants et les propres de Sergio Leone / Gilles Lambert. - Paris : Solar, 1976
  • Once upon a time : the films of Sergio Leone / Robert C. Cumbow. - Metuchen ; London : Scarecrow Press, 1987
  • Per un pugno di dollari / a cura di Luca Verdone. - Bologne : Cappelli, 1979.
  • Sergio Leone / Carlos Aguilar. Segunda edicion - Madrid : Catedra, 1999
  • Sergio Leone / Gilles Cèbe. - Paris : H. Veyrier, 1984
  • Sergio Leone / Gilles Gressard. - Paris : J'ai lu, 1989
  • Sergio Leone / Jean-Baptiste Thoret. - Paris : Cahiers du cinéma : Le Monde, 2007.
  • Sergio Leone : une Amérique de légendes / Philippe Ortoli. - Paris : L'Harmattan, 1994
  • Tutto il cinema di Sergio Leone / Marcello Garofalo. - Milano : Baldini&Castoldi, 1999

Périodiques

  • American Film, vol. 14, n° 10, septembre 1989
  • Avant-scène Cinéma (L'), n° 537, décembre 2004. Gérard Camy, "Il était une fois Sergio Leone"
  • Bianco e Nero, vol. 49, n° 4, octobre 1988
  • Bianco e Nero, vol. 61, n° 5, septembre/octobre 2000
  • Cahiers du Cinéma (Les), n° 359, mai 1984
  • Cahiers du Cinéma (Les), n° 422, juillet/août 1989. Bill Krohn, "La planète Leone "
  • Ciné-Bulles, Vol. XXXVI, n°1, hiver 2018. Catherine Lemieux Lefebvre, "Ecrire et réécrire le western : les grands maîtres"
  • Cinema (anglais), n° 6/7, août 1970
  • Cinéma, n° 140, novembre 1969
  • CinémAction, n° 56, juillet 1990. A. Fahdel, "Un genre métis : le western italien"
  • Ciné-Revue, vol. 62, n° 36, septembre 1982
  • Film Comment, vol. 25, n° 4, juillet/août 1989
  • Film Comment, vol. 9, n° 2, mars/avril 1973
  • FilmCritica, n° 348/349, octobre/novembre 1984
  • Image et Son, n° 275, septembre 1973. Noël Simsolo, "Notes sur les westerns de Sergio Leone"
  • Image et Son, n° 341, juillet 1999. Alain Garel ; F. Joyeux : "Il était une fois Sergio Leone"
  • Positif, n° 280, juin 1984. Jean-Philippe Domecq ; Jean Gili, "Reflets dans un saxo d'or"
  • Positif, n° 466, décembre 1999. Carlo Verdone, "Je me souviens de Sergio Leone"
  • Positif, n° 509/510, juillet/août 2003. Jean-François Giré, "L'art du montage chez un italien nommé Sergio Leone"
  • Positif, n° 625, mars 2013. Christophe Audurand, "Leone/Morricone : il était une fois la musique du temps"
  • Première, n° 147, juin 1989
  • Revue du Cinéma (La), n° 395, juin 1984
  • Revue du Cinéma (La), n° 395, juin 1984
  • Rivista del Cinematografo, n° 1, janvier 1967
  • Segnocinema, vol. 4, n° 12, mars 1984
  • Séquences, n° 207, mars/avril 2000. Mario Patry, "Il était une fois Sergio Leone"
  • Séquences, n° 242, mars/avril 2006. Carl Rodrigue, "Il était une fois Leone sur le Net"
  • Séquences, n° 290, mai-juin 2014. Mario Patry. "Le Bon, la Brute et le Truand : coups de feu dans la Sierra Leone (première partie)"
  • Séquences, n° 291, juillet-août 2014. Mario Patry. "Le Bon, la Brute et le Truand : coups de feu dans la Sierra Leone (deuxième partie)"
  • Sight and Sound, vol. 50, n° 1, hiver 1980/1981
  • Take One, vol. 3, n° 9, janvier/février 1972
  • Take One, vol. 3, n° 9, mai 1973
  • Vertigo n°21, juin 2001. Sébastien Le Pajolec, "La corde du pendu : logiques du faire et du défaire dans l'oeuvre de Sergio Leone"

Longs métrages

en tant que : Réalisateur

1959 Ultimi giorni di Pompei (Gli)
Les Derniers jours de Pompeï
Mario Bonnard, Sergio Leone
1960 Colosso di Rodi (Il)
Le Colosse de Rhodes
Sergio Leone
1961 Sodoma e Gomorra
Sodome et Gomorrhe
Sergio Leone, Robert Aldrich
1964 Per un pugno di dollari
Pour une poignée de dollars
Sergio Leone
1965 Per qualche dollaro in più
Et pour quelques dollars de plus
Sergio Leone
1966 Buono, il brutto, il cattivo (Il)
Le Bon, la brute et le truand
Sergio Leone
1968 C'era una volta il West
Il était une fois dans l'Ouest
Sergio Leone
1970 Giù la testa
Il était une fois la révolution
Sergio Leone
1971 12 dicembre Luigi Magni, Elio Petri, Sergio Leone, [etc.]
1982 Once Upon a Time in America
Il était une fois en Amérique
Sergio Leone

en tant que : Assistant réalisateur

1946Rigoletto Carmine Gallone
1948Leggenda di Faust (La)
Satan conduit le bal
Carmine Gallone
1949Forza del destino (La) Carmine Gallone
1949Trovatore (Il) Carmine Gallone
1950Brigante Musolino (Il)
Mara, fille sauvage
Mario Camerini
1950Quo Vadis Mervyn LeRoy
1950Taxi di notte
Taxi de nuit
Carmine Gallone
1950Voto (Il) Mario Bonnard
1952Jolanda la figlia del corsaro nero Mario Soldati
1952 Tratta delle bianche (La)
Traite des blanches
Luigi Comencini
1952Tre corsari (I)
Les Trois corsaires
Mario Soldati
1953Frine, cortigiana d'Oriente
Phryné, courtisane d'Orient
Mario Bonnard
1953Uomo, la bestia e la virtu (L') Steno
1954Hanno rubato un tram Aldo Fabrizi
1954 Helen of Troy
Hélène de Troie
Robert Wise
1954 Questa è la vità : La Patente Luigi Zampa
1954Tradita
Haine, amour et trahison
Mario Bonnard
1955Ladra (La)
Les Anges aux mains noires
Mario Bonnard
1955Quai des illusions Emile Couzinet
1956Mi permette babbo ! Mario Bonnard
1957Maestro (Il) Aldo Fabrizi
1958Afrodite, dea dell'amore
L'Esclave de l'orient
Mario Bonnard
1958 Ben-Hur William Wyler
1958Nun's Story (The)
Au risque de se perdre
Fred Zinnemann

en tant que : Scénariste

1958 Nel segno di Roma
Sous le signe de Rome
Guido Brignone
1959 Ultimi giorni di Pompei (Gli)
Les Derniers jours de Pompeï
Mario Bonnard, Sergio Leone
1960 Colosso di Rodi (Il)
Le Colosse de Rhodes
Sergio Leone
1961 Romolo e Remo
Romulus et Rémus
Sergio Corbucci
1964 Per un pugno di dollari
Pour une poignée de dollars
Sergio Leone
1965 Per qualche dollaro in più
Et pour quelques dollars de plus
Sergio Leone
1966 Buono, il brutto, il cattivo (Il)
Le Bon, la brute et le truand
Sergio Leone
1968 C'era una volta il West
Il était une fois dans l'Ouest
Sergio Leone
1970 Giù la testa
Il était une fois la révolution
Sergio Leone
1982 Once Upon a Time in America
Il était une fois en Amérique
Sergio Leone
1986 Troppo forte Carlo Verdone

en tant que : Auteur de l'oeuvre originale

1965 Per qualche dollaro in più
Et pour quelques dollars de plus
Sergio Leone
1966 Buono, il brutto, il cattivo (Il)
Le Bon, la brute et le truand
Sergio Leone
1968 C'era una volta il West
Il était une fois dans l'Ouest
Sergio Leone
1970 Giù la testa
Il était une fois la révolution
Sergio Leone
1973 Mio nome è nessuno (Il)
Mon nom est personne
Tonino Valerii

en tant que : Producteur

1977 Gatto (Il)
Qui a tué le chat ?
Luigi Comencini
1978 Giocattolo (Il)
Un jouet dangereux
Giuliano Montaldo
1980 Un sacco bello Carlo Verdone
1986 Troppo forte Carlo Verdone

en tant que : Producteur exécutif

1973 Mio nome è nessuno (Il)
Mon nom est personne
Tonino Valerii
1975 Un genio, due compari e un pollo
Un génie, deux associés, une cloche
Damiano Damiani
1981 Bianco, rosse e verdone Carlo Verdone

en tant que : Coopérateur technique

1960Sette sfide (Le)
Ivan le conquérant
Primo Zeglio
1961 Romolo e Remo
Romulus et Rémus
Sergio Corbucci
1962 En avant la musique Giorgio Bianchi
1962Verdi bandiere di Allah (Le)
Les Canons de San Antioco
Guido Zurli
1975 Un genio, due compari e un pollo
Un génie, deux associés, une cloche
Damiano Damiani
1980 Un sacco bello Carlo Verdone

en tant que : Interprète

1941Bocca sulla strada (La) Roberto Roberti
1947 Ladri di biciclette
Le Voleur de bicyclette
Vittorio De Sica
1978An Almost Perfect Affair Michael Ritchie
1985Bellissimo : Immagini del cinema italiano Gianfranco Mingozzi