Réalisateur, Adaptateur, Interprète, Dialoguiste, Producteur, Scénariste, Auteur de l'oeuvre originale, Collaborateur scénaristique
Peter Ustinov fait ses études à la prestigieuse Westminster School de Londres, qu'il quitte à l'âge de seize ans avant d'intégrer la London Theater Studio, pour suivre des cours d'art dramatique sous la direction de Michel Saint-Denis de 1937 à 1939. Il entame alors une carrière d'acteur dramatique en 1938, dans des sketches satyriques, rejoint la troupe de l'Alesbury Theatre et interprète White Cargo et Pygmalion. 1940 est une année riche en évènements pour Peter Ustinov. Il obtient son premier rôle important dans la revue Swinging the Gate, et écrit sa première pièce de théâtre, Fishing for Shadows. Il poursuit dans ce domaine l'année suivante avec sa première mise en scène de théâtre, Squaring the circle.
Peter Ustinov débute au cinéma dans deux courts métrages Hullo fame (Andrew Buchanan, 1940), et Mein kampf - My crimes (Norman Lee, id.), suivi par un rôle de prêtre dans l'un des l'un des plus célèbres films de guerre britannique One of our aircraft is missing (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1942), avant d'être incorporé comme soldat dans le Royal Sussex Regiment. Durant cette période, il écrit deux pièces et signe avec Eric Ambler les scénarios de The New lot (1943) et The Way ahead (1944), réalisés par Carol Reed. Homme aux talents multiples, Peter Ustinov, réalise et coproduit son premier long métrage en 1946, School for secrets, un drame se déroulant durant la Deuxième Guerre mondiale. Suivront les comédies Vice versa (1947) et Private Angelo (1949). En 1962, il réussit une belle adaptation du roman d'Herman Melville, Billy Bud, qui allait révéler l'acteur Terence Stamp. Il mettra en scène également Romanoff et Juliette (1960), Lady L. (1964), avec Sophia Loren, Hammersmith is out (1972), et Memed my hawk (1984). A l'écran, il joue principalement des rôles de lâches et de veules ; on le trouve en Néron dans Quo Vadis ? (Mervyn LeRoy, 1951), en Monsieur Loyal exhibant sous son chapiteau Martine Carol dans Lola Montès (Max Ophuls, 1954), en trafiquant d'esclaves dans Spartacus (Stanley Kubrick, 1960), rôle pour lequel il obtient l'Oscar du meilleur second rôle, en escroc poltron dans Topkapi (Jules Dassin, 1963), récompensé par un second Oscar, en Mirabeau cynique et dépravé dans La Révolution française (Richard T. Heffron, Robert Enrico, 1989). Mais il propose aussi des personnages plus complexes comme dans La Cuisine des anges (Michael Curtiz, 1954), Le Beau Brummell (Curtis Bernhardt, id.), Les Espions (Henri-Georges Clouzot, 1957), Les Comédiens (Peter Glenville, 1967), d'après le roman de Graham Greene, Un taxi mauve (Yves Boisset, 1976), aux côtés de Philippe Noiret, ou encore Enquête à l'italienne (Steno, 1977). Il campe à trois reprises le débonnaire et perspicace détective Hercule Poirot dans Mort sur le Nil (John Guillermin, 1977). Meurtre au soleil (Guy Hamilton, 1981) et Rendez-vous avec la mort (Michael Winner, 1987). Il s'éloigne ensuite du cinéma, ne faisant que de brèves apparitions dans quelques productions : Lorenzo (1992) où il donne la réplique à Susan Sarandon et Nick Nolte, The Phoenix and the magic carpet (Zoran Perisic, 1995), The Bachelor (Gary Sinior, 1999). Il fait une ultime prestation en 2002 dans Luther, une épopée médiévale sur la vie du réformateur allemand au 16e siècle, du réalisateur britannique Eric Till.
Comédien, metteur en scène et auteur dramatique, il se produit plusieurs fois sur les planches (Crime et châtiment, L'Amour des quatre colonels).
Journaliste et critique de théâtre, il écrit en 1960 un recueil de nouvelles, Un soupçon de pitié. Il publiera huit autres livres dont une autobiographie, Cher moi.
Moins connu pour ses incursions dans le monde de la musique, il se produit avec des rôles parlés dans L'Histoire du soldat de Stravinski et Les Créatures de Prométhée de Beethoven. Il écrit et enregistre lui même le prologue d'Arianne à Naxos, de Richard Strauss.
Sa pièce La Maison des Regrets qu'il a écrit à l'âge de 19 ans, jouée au Théâtre des Arts à Londres, sous les bombardements, fut qualifiée par le Daily Mail de "meilleure pièce de la guerre".
En 1971, il devient ambassadeur permanent pour l’UNICEF.
A partir de 1989, il a occupé le fauteuil d’Orson Welles à l’Académie des Beaux-Arts de Paris.