Formation
David Lynch fait ses études aux Beaux-arts de Boston.
Carrière au cinéma
David Lynch est un des maîtres de l'étrange. Son oeuvre décrit un monde angoissant, peuplé d'êtres qui renvoient une image névrotique au spectateur. Ses premiers courts-métrages, The Alphabet (1967) et The Grandmother (1969), véritables tableaux animés, à la limite des performances artistiques, jouent davantage sur l'atmosphère que sur l'intrigue. En 1976, il réalise son premier long métrage, Eraserhead. Le film résume le style du cinéaste : insolite, à la lisière du cauchemar, il multiplie les éléments surréalistes (une femme dans un radiateur, un bébé difforme dont la tête ressemble à celle d'un mouton) qui participent à une atmosphère oppressante. Conquis, le réalisateur Mel Brooks confie à David Lynch la mise en scène de Elephant man (1980), biographie d'un individu au visage effrayant. Proche des Freaks (1932) de Tod Browning, le monstre de Lynch bouleverse le public international. Le producteur Dino De Laurentiis lui commande alors l'adaptation du roman de Franck Herbert, Dune (1983). Après cette parenthèse du côté de la science-fiction, Lynch retrouve sa liberté d'expression et revient à des films plus proches de son univers avec Blue velvet (1986) et Sailor et Lula (1990). L'année suivante, il réalise Twin Peaks : Fire walk with me qui relate les événements précédant le premier épisode de sa série culte, Twin Peaks (1989). Lynch instille le malaise chez le spectateur en plaçant ses personnages, tous inquiétants, dans des villages de l'Amérique profonde qui gardent des secrets terribles et de profonds mystères. En 1995, il signe son oeuvre la plus noire, Lost highway : mort, schizophrénie, sexe, tous les éléments de l'univers lynchéen s'entrechoquent dans un film noir qui dépasse tout entendement et se voit comme une performance d'art moderne. En 1998, il surprend la Croisette avec The Straight story, l'histoire d'un vieux fermier qui traverse plusieurs Etats américains sur une tondeuse à gazon pour se réconcilier avec son frère, film aux antipodes des oeuvres sombres auxquelles il avait habitué son public. Sans trahir son style, Lynch livre une oeuvre extatique et contemplative, où la lenteur des plans et l'étendue des paysages sont un appel à la sérénité. David Lynch connaît sa plus grande consécration internationale (meilleur réalisateur à Cannes) avec Mulholland drive (2000), une histoire d'amour dans la cité des rêves (L. A.), parodie décapante des moeurs d'Hollywood, accompagné par une musique planante d'Angelo Badalamenti, un film en forme de rêve ou plutôt entre le rêve et la réalité, la chronique sociale et l'enquête policière. Avec Inland Empire (2006), tourné en numérique, Lynch met en scène la descente aux enfers d'une actrice qui perd contact avec la réalité, et poursuit son exploration de la psychologie humaine. Avec ce film plein de faux-semblants et son énigme à tiroirs, il confirme qu'il est l'un des réalisateurs les plus énigmatiques de sa génération.
Autres activités
David Lynch réalise pour la télévision deux séries : Twin Peaks (trois saisons :1990 ; 1991 et 2016), qui devient rapidement une série culte, et On the air (1992), une série loufoque.
Il signe des spots publicitaires pour des parfums, un clip de cinquante minutes avec Julee Cruise, la chanteuse de la bande originale de Twin Peaks, et s'intéresse à la bande dessinée.
Ardent militant de la méditation transcendantale, il fonde la David Lynch Foundation, qui en prône l’enseignement dans les écoles afin de «réduire le stress en milieu scolaire».
La Fondation Cartier organise en 2007, l'exposition The Air is on fire, autour de ses peintures et dessins.
Depuis 2009, David Lynch produit et publie sur son site internet (http://interviewproject.davidlynch.com/www/#/all-episodes), une série de courts métrages de trois à cinq minute d’interviews d’américains moyens croisés lors d’un voyage dans tous les Etats-Unis, réalisés par son fils Austin.
En novembre 2011, David Lynch sort son premier album solo Crazy Clown Time, qu'il a produit, écrit (14 titres) et sur lequel il joue de la guitare. David Lynch revient avec un nouvel album The Big Dream (2013) qui contient 11 titres originaux inspirés par le blues et une reprise de Bob Dylan The Ballad of Hollis Brown.
Epris de passion pour la lithographie ces dernières années, David Lynch signe un court métrage documentaire en noir et blanc Idem Paris (2012), montrant le tirage de ses lithographies sur les presses de cet atelier réputé, fréquenté naguère par Matisse, Braque, Chagall, Miró, Picasso et bien d'autres maîtres de la peinture du XXème siècle.
Pour la Maison Européenne de la Photographie en 2014, il a imaginé Small Stories, des petites histoires, autour d’une quarantaine de ses photographies en noir et blanc, créées spécialement pour l’exposition, dans lesquelles on retrouve les motifs récurrents de son univers.
Prix
- Prix pour l'ensemble de l'oeuvre, 2003 au Festival International du Film (Stockholm)
- Meilleur réalisateur, 2002 au Chicago Film Critics Association Awards pour le film : Mulholland drive, 2000
- Meilleur réalisateur, 2001 au Toronto Film Critics Association Awards pour le film : Mulholland drive, 2000
- Meilleur réalisateur, 2001 au Los Angeles Film Critics Association Awards pour le film : Mulholland drive, 2000
- Meilleur réalisateur, 2001 au Festival International du Film (Cannes) pour le film : Mulholland drive, 2000
- Meilleur réalisateur, 2001 au Boston Society of Film Critics Awards pour le film : Mulholland drive, 2000
- Meilleur réalisateur, 1999 au San Diego Film Critics Society Awards pour le film : The Straight story, 1998
- Meilleur réalisateur, 1987 au NSFC Award - National Society of Film Critics Awards pour le film : Blue velvet, 1986
- Meilleur réalisateur, 1987 au Boston Society of Film Critics Awards pour le film : Blue velvet, 1986
- Meilleur réalisateur, 1986 au Los Angeles Film Critics Association Awards pour le film : Blue velvet, 1986