Fils d'un policier, Robert Mulligan interrompt ses études théologiques pour rejoindre la marine américaine en 1943. Après la guerre, il suit des études de littérature et de journalisme, travaille un temps pour le New York Times, puis obtient un emploi d'assistant de production à la télévision chez CBS. Au cours des années 1950, il dirige un grand nombre de fictions pour le petit écran, notamment un téléfilm avec Laurence Olivier, The Moon and sixpence.
Robert Mulligan est un homme de télévision déjà connu lorsque le producteur et futur réalisateur Alan J. Pakula lui propose de diriger Prisonnier de la peur (1957). Le film, qui raconte l'histoire d'un joueur de base-ball paralysé par l'influence envahissante de son père, annonce d'emblée le style attachant du cinéaste. Ses quatre films suivants, des Pièges de Broadway (1960) à L'Homme de Bornéo (1962), sont davantage des films de commande et d'apprentissage que des oeuvres personnelles. Il retrouve le producteur de ses débuts pour Du silence et des ombres (1962). Plaidoyer prudent sur le sujet sensible de la discrimination, le film est devenu aux Etats-Unis emblématique de la lutte contre le racisme. Mulligan enchaîne avec une série de films délicats ayant pour thème la solitude, l'enfance et la violence du monde. Dans des climats volontiers languissants, il dresse des portraits en demi-teinte de personnages qui peinent à vivre en société : un jeune homme brimé par sa mère adoptive (Steve McQueen dans Le Sillage de la violence,1965), une actrice et un producteur rongés par les moeurs de Hollywood (Natalie Wood et Robert Redford dans Daisy Clover, 1965) ou une enseignante en butte à un environnement hostile (Sandy Dennis dans Escalier interdit, 1967). Son unique western, L'Homme sauvage (1968), renouvelle brillamment le genre par l'éclat de sa nature sauvage et le réalisme de la souffrance physique. On retrouve sa délicatesse avec le mélancolique et doux-amer Eté 42 (1971), couronné de succès, avant qu'il ne réalise un film fantastique inclassable, L'Autre (1972), qui traite avec conviction du dédoublement de personnalité. Suivent quelques oeuvres d'intérêt mineur jusqu'à Clara's Heart (1988), qui décrit de façon nuancée la jeunesse d'un Blanc immergé dans la culture noire. Son dernier film, Un été en Louisiane (1991), est une chronique rurale qui reflète typiquement l'art et la sensibilité du cinéaste et met une nouvelle fois en lumière ses thèmes de prédilection. Il aura été le cinéaste fasciné par les mondes nostalgiques de l'enfance et de l'adolescence, par la complexité de l'âme humaine, et aura su dépeindre avec un charme un peu désuet une certaine société américaine, rurale et familiale.
1956 | Fear Strikes Out Prisonnier de la peur | Robert Mulligan |
1959 | Rat Race (The) Les Pièges de Broadway | Robert Mulligan |
1960 | Come September Le Rendez-vous de Septembre | Robert Mulligan |
1960 | Great Impostor (The) Le Roi des imposteurs | Robert Mulligan |
1962 | Spiral Road (The) L'Homme de Bornéo | Robert Mulligan |
1962 | To Kill a Mockingbird Du silence et des ombres | Robert Mulligan |
1963 | Baby, the Rain Must Fall Le Sillage de la violence | Robert Mulligan |
1963 | Love With the Proper Stranger Une certaine rencontre | Robert Mulligan |
1965 | Inside Daisy Clover Daisy Clover | Robert Mulligan |
1966 | Up the Down Staircase Escalier interdit | Robert Mulligan |
1968 | Stalking Moon (The) L'Homme sauvage | Robert Mulligan |
1969 | Pursuit of Happiness (The) | Robert Mulligan |
1970 | Summer of '42 Un été 42 | Robert Mulligan |
1971 | Other (The) L'Autre | Robert Mulligan |
1973 | Nickel Ride (The) | Robert Mulligan |
1978 | Bloodbrothers Les Chaînes du sang | Robert Mulligan |
1978 | Same Time, Next Year Même heure, l'année pochaine | Robert Mulligan |
1982 | Kiss Me Goodbye | Robert Mulligan |
1988 | Clara's Heart | Robert Mulligan |
1990 | Man in the Moon (The) Un été en Louisiane | Robert Mulligan |
1971 | Other (The) L'Autre | Robert Mulligan |
1973 | Nickel Ride (The) | Robert Mulligan |
1982 | Kiss Me Goodbye | Robert Mulligan |
1970 | Summer of '42 Un été 42 | Robert Mulligan |