Réalisateur, Scénariste, Réalisateur seconde équipe, Auteur de l'oeuvre originale, Dialoguiste, Interprète
Alexander Mackendrick naît en 1912 à Boston de parents d'origine écossaise, tout récemment émigrés aux États-Unis. Le jeune garçon perd très tôt son père, ingénieur en construction navale. Pour subsister, sa mère devient couturière et envoie son fils unique, qui n'a que six ans, rejoindre son grand-père sur sa terre natale, à Glasgow. L'enfant y mènera une vie solitaire. Il n'aura plus jamais de nouvelles de sa mère. Plus tard, il étudie le dessin à la Glasgow School of Art, puis, à l'orée des années 1930, part s'installer à Londres et débute comme directeur artistique dans une agence de publicité. Dès 1937, Alexander Mackendrick travaille au département scénario des tous nouveaux studios de Pinewood près de Londres. Durant la Seconde Guerre mondiale, il est engagé par le Ministère de l'Information britannique pour réaliser des films de propagande. Affecté plus tard à la " Division de la guerre psychologique " en Italie, il en devient en 1943 le directeur de l'unité Cinéma.
Alexander Mackendrick est l'un des fondateurs de l'école humoristique anglaise des années 1950. Sa filmographie relativement courte a abordé en les dépassant par son originalité plusieurs genres cinématographiques.
En 1946, Mackendrick entre aux Studios Ealing, près de Londres, en qualité de scénariste et de story-boarder. Ces studios sont alors la plus entreprenante des sociétés de production anglaises. Dans cette période d'après-guerre, ils s'engagent dans la production de comédies satiriques empreintes de critique sociale qui deviendront leur marque de fabrique. Alexander Mackendrick passe rapidement à la réalisation. Sur les neuf longs métrages qu'il tournera dans sa carrière, cinq seront produits par les studios Ealing, entre 1949 et 1955. Le cinéaste y trouve une précieuse liberté de création qui va lui permettre de réaliser des films très personnels.
Whisky à gogo (1949), son premier long métrage, est d'entrée de jeu un chef-d'oeuvre et deviendra un classique de la comédie anglaise. Pierre fondatrice de l'oeuvre du réalisateur, tourné en décors naturels sur une île des Hébrides écossaises, le film s'inspire d'un fait divers réel, l'échouage d'un navire chargé de caisses de whisky au large d'une île que la Seconde Guerre mondiale a plongé dans une pénurie de whisky. Mêlant comédiens professionnels et figurants recrutés sur place, Mackendrick met en scène avec une grande originalité de ton la confrontation entre de joyeux pillards d'épave pressés de faire main basse sur une cargaison prometteuse et un officier anglais qui tente de préserver la loi et l'ordre public. Un an plus tard, nouveau succès avec L'Homme au complet blanc (1950). Mackendrick y dirige Alec Guinness, acteur emblématique des Studios Ealing. Conte philosophique moderne, le film démarre comme une pure comédie narrant les mésaventures d'un jeune savant inventeur d'un tissu synthétique inusable. Mais, très vite, le cinéaste en fait grincer les rouages, lorsque son héros se retrouve aux prises à la fois avec les patrons (menacés dans leur business), et les syndicats (redoutant les conséquences de cette invention sur l'emploi). L'union sacrée se fera finalement entre Travail et Capital contre le progrès technologique. Mandy (1952), drame psychologique relatant l'histoire de la rééducation d'une fillette sourde-muette, marque une brutale rupture de style. Tourné en grande partie à l'École royale pour sourds de Manchester, le vrai sujet du film est le conflit que l'éducation donnée à l'enfant suscite au sein de la cellule familiale et de l'institution qui l'accueille. L'éveil de l'enfant à la communication transformera les adultes en profondeur. L'année suivante, Maggie renoue avec la veine humoristique de Whisky à gogo. Le film met en scène l'affrontement d'un riche homme d'affaires américain et d'un vieux marin écossais roublard, capitaine d'un antique rafiot qu'il est bien décidé à faire naviguer contre l'avis de toutes les autorités maritimes. Tueurs de dames (1955) marque l'apogée et le point final de la carrière d'Alexander Mackendrick au sein des studios Ealing. Avec son premier film en couleurs, le réalisateur signe un grand classique de la comédie britannique. Dans ce vaudeville traité en fantaisie macabre, où tout le monde joue double jeu, il met en scène des retournements délirants avec un humour noir pince-sans-rire absolument irrésistible. Alec Guinness, Herbert Lom et Peter Sellers, brillamment dirigés, en sont les interprètes principaux.
La carrière d'Alexander Mackendrick prend un nouveau tournant lorsqu'en 1955, il quitte la Grande-Bretagne pour s'installer à Hollywood. C'est pour le réalisateur un retour à son pays d'origine. Il passera le reste de sa vie professionnelle à voyager entre Londres et Los Angeles. Son premier film américain, Le Grand chantage (1957), est une violente dénonciation des méthodes de la presse à scandale et de la publicité, mondes que le cinéaste a beaucoup fréquentés à ses débuts. Dans cette réalisation en noir et blanc, la tension dramatique et le réalisme quasi documentaire du décor urbain (les extérieurs sont tournés à New York) rappellent le style des grands films noirs américains. Tony Curtis joue le rôle d'un agent de presse embarqué dans un complot manigancé par un éditorialiste influent (Burt Lancaster). Mackendrick y fait preuve d'une grande maîtrise dans la direction d'acteurs. Le film sera néanmoins un échec commercial.
Avec Sammy Going South (1962), Mackendrick met en scène l'univers de l'enfance, que l'on retrouve à plusieurs reprises dans son oeuvre. Un garçon de 10 ans, orphelin, entreprend de traverser seul le continent africain pour rejoindre une tante à Durban. Son itinéraire, jalonné de rencontres avec les individus les plus divers, est aussi un voyage initiatique hanté par la mort, au cours duquel l'enfant apprendra le monde sans la protection d'un adulte. Il signe ensuite un film aux intentions sociales dissimulées derrière la façade d'un film d'aventures, Cyclone à la Jamaïque (1964). En racontant l'histoire de fils de colons anglais capturés par des pirates, Mackendrick oppose enfants de bourgeois privilégiés et parias de la société, forcément perdants dans le jeu social. Mackendrick tourne une ultime comédie en 1966, Comment réussir en amour sans se fatiguer, " un mauvais film " selon son propre aveu. Certains critiques, jugeant que ce film est un produit standardisé, écriront que le cinéaste a raté sa sortie.
À 55 ans, Alexander Mackendrick tire sa révérence et renonce à la mise en scène.
Celui qui avait écrit : " Être frivole sur un sujet frivole, c'est simplement ennuyeux ; être frivole sur un sujet mortellement sérieux, voilà le vrai comique ! " se consacrera désormais à l'enseignement au California Institute of the Arts. Il meurt d'une pneumonie en 1993.
![]() | Nero | Alexander Mackendrick |
![]() | Kitchen Waste for Pigs = Save Your Bacon | Alexander Mackendrick, Roger MacDougall |
![]() | Contraries | Alexander Mackendrick |
![]() | On Parade | George Pal |
![]() | Sky Pirate | George Pal |
![]() | What Ho She Bumps | George Pal |
![]() | Love on the Range [Les Marionnettes] | George Pal |
![]() | Carnival in the Clothes Cupboard | John Halas, Joy Batchelor |
![]() | Nero | Alexander Mackendrick |
![]() | Train Trouble | Joy Batchelor, John Halas |
![]() | Abu and the Poisoned Well | Joy Batchelor, John Halas |
![]() | Abu Builds a Dam | Joy Batchelor, John Halas |
![]() | Abu's Dungeon | Joy Batchelor, John Halas |
![]() | Abu's Harvest | John Halas |
![]() | Subject for Discussion | Hans M. Nieter |
![]() | Fable of the Fabrics | John Halas, Joy Batchelor |
![]() | Train Trouble | Joy Batchelor, John Halas |
![]() | On Parade | George Pal |
![]() | Sky Pirate | George Pal |
![]() | What Ho She Bumps | George Pal |
![]() | Nero | Alexander Mackendrick |
![]() | Whisky Galore ! Whisky à gogo | Alexander Mackendrick |
![]() | Man in the White Suit (The) L'Homme au complet blanc | Alexander Mackendrick |
![]() | Mandy Mandy = La Merveilleuse Histoire de Mandy | Alexander Mackendrick |
![]() | Maggie (The) | Alexander Mackendrick |
![]() | Ladykillers (The) Tueurs de dames | Alexander Mackendrick |
![]() | Sweet Smell of Success Le Grand chantage | Alexander Mackendrick |
![]() | Sammy Going South [L'Odyssée du petit Sammy] | Alexander Mackendrick |
![]() | A High Wind in Jamaica Cyclone à la Jamaïque | Alexander Mackendrick |
![]() | Don't Make Waves Comment réussir en amour sans se fatiguer | Alexander Mackendrick |
![]() | Blue Lamp (The) La Lampe bleue | Basil Dearden |
![]() | Devil's Disciple (The) Au fil de l'épée | Guy Hamilton |
![]() | Saraband for Dead Lovers Sarabande | Basil Dearden |
![]() | Dance Hall [Le Démon de la danse] | Charles Crichton |
![]() | Man in the White Suit (The) L'Homme au complet blanc | Alexander Mackendrick |
![]() | Fanfare [Fanfare] | Bert Haanstra |
![]() | Midnight Menace | Sinclair Hill |
![]() | Maggie (The) | Alexander Mackendrick |
![]() | Blue Lamp (The) La Lampe bleue | Basil Dearden |
![]() | Another Shore Un autre rivage | Charles Crichton |