Scénariste, Producteur, Réalisateur, Monteur, Producteur exécutif
Joel Coen entre à la New York University Film School alors qu'Ethan étudie la philosophie à l'Université de Princeton.
Joel se constitue progressivement une expérience dans le milieu du cinéma en travaillant comme assistant monteur sur Fear no Evil (1980) de Frank La Loggia et sur The Evil Dead (1983) de Sam Raimi.
Ethan n'intègre véritablement ce milieu que quelques années plus tard, quand son frère l'associe à l'écriture du scénario de Crimewave (1985) de Sam Raimi.
Les frères Coen imposent dès leur premier film un style particulier, inspiré à la fois du film noir américain des années 1940 et d'une lecture postmoderne de la réalité. Ils s'affirment ensuite comme les figures de proue d'un cinéma américain indépendant régénéré par leur exemple.
Blood simple (1983) est un " thriller gothique texan " où l'on découvre cette fascination récurrente pour la psychologie du meurtrier, mélange de terreur, d'hébétude et de confusion. Encensé par le public et la critique, ce premier film se veut fidèle à l'esprit d'une littérature empruntée à Raymond Chandler ou à James M. Cain, constitutive de ces fameux films noirs des années 1940. Avant d'accéder à la reconnaissance internationale avec Barton Fink (1990), les frères Coen démontrent leur aptitude à mêler leur sens inné du tragique, voire du morbide, à la légèreté d'un univers parodique où s'exprime toute la fantaisie d'une imagination débridée (Raising Arizona, 1987 ; Miller's Crossing, 1990). Barton Fink (id.), qui leur vaut une Palme d'or au Festival de Cannes, constitue leur premier grand succès cinématographique. Le film relate la déchéance progressive d'un jeune scénariste en manque d'inspiration dans le Hollywood des années 1940, sous les traits de John Turturro, destiné à devenir l'un des acteurs fétiche des deux frères. Après l'accueil mitigé réservé à Hudsucker Proxy (1994), Ethan et Joël Coen remportent un nouveau succès commercial avec Fargo (1996), récompensé par de nombreux prix, dont deux Oscars. Ce film est une satire impitoyable de l'Amérique profonde à travers les itinéraires croisés de deux meurtriers, d'un père de famille et d'une femme policier. Dans un univers froid et morne situé dans le Minnesota (l'État d'origine des frères Coen), il devient rapidement difficile de discerner le bien du mal tant la plupart des personnages se retrouvent irrémédiablement confinés dans une même médiocrité. C'est une atmosphère déroutante, proche de l'absurde, qui sert de socle à The Big Lebowsky (1998) à travers le personnage du Dude (Jeff Bridges, que l'on retrouve 12 ans plus tard dans True Grit, remake d'un western d'Henry Hathaway de 1969). The Big Lebowsky est dans la veine d'une série de comédies à l'humour grinçant qui, à côté des films noirs (dont The Man who wasn't there en 2001), ont également fait le succès des frères Coen (O'brother, where are thou ? en 1999, Intolérable Cruauté en 2002, Burn after reading en 2007, A Serious Man en 2009). En 2006, No country for old men, adaptation d'un roman de Cormac McCarthy, démontre encore une fois leur maîtrise des codes du film noir et obtient plusieurs Oscars. Ils reviennent en 2013 avec Inside Llewin Davis, une comédie dramatique se déroulant dans les années soixante et inspirée de la vie du chanteur folk Dave van Ronk.
Ethan Coen publie un recueil de nouvelles, Gates of Heaven (1998).