Réalisateur, Scénariste, Dialoguiste, Adaptateur, Monteur, Interprète, Conseiller technique, Coopérateur technique, Auteur de l'oeuvre originale, Conseiller artistique, Producteur, Producteur délégué
Après des études de pharmacie abandonnées puis une licence de lettres, Claude Chabrol se tourne vers le cinéma. Tout d'abord dans les relations publiques de la Twentieth Century Fox avant de devenir critique dans les revues Art et Les cahiers du cinéma où il travaille avec François Truffaut, Jacques Rivette, Eric Rohmer et Jean-Luc Godard.
En 1957, profitant de l'héritage d'une grosse fortune familiale, Claude Chabrol crée une société de production. Il finance et écrit le scénario d'un court métrage de Jacques Rivette, Le coup du berger et réalise son premier long métrage Le beau Serge. Par son anti-conformisme et son petit budget, ce film, bien loin des cadres établis par le cinéma de l'époque, est considéré comme la première oeuvre de ce que l'on appellera bientôt la nouvelle vague du cinéma français. Après ce premier succès, Claude Chabrol met en scène les mêmes comédiens Gérard Blain et Jean-Claude Brialy dans Les cousins, opposition de deux mondes, celui de la province et celui de Paris. Le film remporte l'Ours d'Or au Festival de Berlin en 1959. Avec son troisième film A double tour, réalisé en 1959, Claude Chabrol impose son style : illustrer la bêtise, la méchanceté, la médiocrité bourgeoise. Dans Les bonnes femmes, mis en scène la même année, c'est aux classes populaires qu'il s'attaque. Ses films suivants, éloignés des premiers, sont des échecs mais Les biches en 1968 marquent un tournant avec le début d'une longue série de portraits au vitriol de la France des années soixante-dix. Avec deux films par an, Claude Chabrol enchaîne les succès, et quand il n'est pas lui-même scénariste de ses films, il s'inspire de romans policiers. La Femme infidèle (1968), Le boucher (1969), Que la bête meure (id.), La rupture (1970), Docteur Popaul (1972), Nada (1973) sont autant de films où le réalisateur illustre la stupidité, sonde les pensées et décortique les relations humaines. En 1978, il adapte un célèbre fait divers de 1933 avec Violette Nozière, l'histoire d'une jeune fille de 18 ans qui empoisonne ses parents. Claude Chabrol renoue avec le succès en 1983 avec Poulet au vinaigre, un polar corrosif interprété par Jean Poiret qu'il retrouve l'année suivante dans L'inspecteur Lavardin. En 1988, il met en scène Isabelle Huppert, son actrice fétiche déjà présente dans Violette Nozière, dans Une affaire de femmes, film dans lequel il s'attarde sur la condition des femmes pendant l'occupation et sur le problème des avortements clandestins. En 1992, il change de registre pour L'oeil de Vichy, montage d'actualités vichyssoises durant la seconde guerre mondiale. Avec L'enfer en 1993, film que devait tourner Henri-Georges Clouzot en 1964 avec Romy Schneider, Claude Chabrol explore les mécanismes de la jalousie poussée jusqu'à la folie avec Emmanuelle Béart et François Cluzet. Pour son cinquantième film Claude Chabrol tourne, en 1996, une comédie, Rien ne va plus, interprétée par Isabelle Huppert et Michel Serrault en couple de petits malfaiteurs qui vont se retrouver, malencontreusement, pris dans un trafic international de blanchiment d'argent. Il poursuit avec Au coeur du mensonge (1998), La Demoiselle d'honneur (2004), L'Ivresse du pouvoir (2005), La Fille coupée en deux (2006), puis Bellamy, en 2008.
On peut apercevoir Claude Chabrol dans quelques uns de ses films. Il a joué également dans Les voleurs de la nuit, L'été en pente douce, Jeux d'artifice et Alouette, je te plumerai. Il a aussi réalisé pour la télévision Nul n'est parfait (1974) et mis en scène pour le théâtre Macbeth 1964), L'Adieu des dieux, Vladimir et les Jacques et La Danse de mort.