Formation
Emmanuel Salinger, après des études de philosophie, a suivi des cours de réalisateur à l'IdHEC, il a également été formé au théâtre au cours Balachova. Il aborde le cinéma à la fois par la réalisation de courts métrages (Karskaya, 1987 ; Blind Alley, 1989) tout en devenant monteur pour certains courts de ses camarades de l'IDHEC telle Noémie Lvovsky (Dis-moi oui, dis-moi non, 1989). En 1991, il devient scénariste pour le court métrage Le Sommeil d'Adrien de Caroline Champetier.
Carrière au cinéma
Acteur chéri du cinéma d'auteur français des années 1990, Emmanuel Salinger a depuis élargi sa palette et s'est même essayé à la mise en scène. Il doit sa première expérience cinématographique au réalisateur Arnaud Desplechin qui, après lui avoir donné un petit rôle dans La Vie des morts (1991) lui confie la vedette dans La Sentinelle (1992), dont il co-signe le scénario et qui lui vaut un César du meilleur espoir. Dans la peau de Matthias, un jeune homme solitaire, passif et observateur plongé dans un univers étrange, Salinger surprend par son authenticité.
Fidèle représentant du cinéma d'auteur, il apparaît dans des premières oeuvres ambitieuses comme celles de Sophie Fillières Grande petite (1994) ou Noémie Lvovsky (Oublie moi (1994), mais aussi, dans des emplois secondaires, à l'affiche de N'oublie pas que tu vas mourir (1995) - qu'il co-écrit avec Xavier Beauvois - ou de la prestigieuse Reine Margot (1994) de Patrice Chéreau.
Après avoir fait, comme une multitude d'autres acteurs, une apparition dans l'hommage au centenaire du cinéma que sont Les Cent et Une nuits (Agnès Varda, 1995), le comédien s'associe de nouveau avec Arnaud Desplechin pour Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) (1996), film choral où une pléiade de jeunes comédiens se donnent la réplique et confrontent leurs idées sur le thème de l'amour et du sexe.
Présent à la fois dans quelques films de genre (le thriller En face, Mathias Ledoux, 2000, ou le polar La Clef, Guillaume Nicloux, 2007), des productions modestes (Belhorizon, Inès Rabadan, 2005) et surtout des films d'auteurs (Capitaines d'Avril, Maria de Medeiros, 2000 ; Triple agent, Eric Rohmer, 2004 ; La Guerre est déclarée, Valérie Donzelli, 2011), Emmanuel Salinger reste néanmoins un acteur rare.
Attiré depuis toujours par la mise en scène, il tourne à nouveau deux courts métrages dans les années 2000 (R.A.S., 2004, et I (Marion Solo), 2004) et passe au long avec La Grande Vie (2009), étonnante comédie caustique sur le monde de la télévision.
Autres activités
Ancien étudiant de l'IDHEC, l'école de cinéma, il enseigne désormais à la FEMIS qui lui a succédé. Il tourne également pour la télévision (Sartre, l'âge des passions, 2006 ; L'Affaire Gordji : histoire d'une cohabitation, 2012 ; la série policière Deux flics sur les docks, 2011, où il tient le rôle récurrent d'un caïd du Havre) et monte régulièrement sur scène, en particulier au Festival d'Avignon (La Servante de Olivier Py, 1995 ; La Mouette de Tchekhov dans une mise en scène d'Arthur Nauzyciel, 2012).
Prix
- Meilleur espoir masculin, 1993 au Césars du Cinéma Français pour le film : La sentinelle