Formation
Passionnée par le théâtre dès son plus jeune âge, Sandrine Kiberlain se rend au cours Florent à l'âge de seize ans. Surprise par Francis Huster alors qu'elle écoute un cours derrière une porte, elle lui avoue vouloir faire du théâtre. Elle revient tous les dimanches en tant qu'observateur et, après l'obtention de son baccalauréat, elle réussit le concours de la Classe Libre, qu'elle suit de 1987 à 1989. Puis elle entre au conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris (1989 - 1992). Elle commence alors une carrière au théâtre et se voit vite proposer des seconds rôles au cinéma.
Carrière au cinéma
Sandrine Kiberlain est une des actrices les plus reconnues de sa génération. Cette grande " girafe " au physique atypique (visage fin tacheté d'éphélides), comme elle se définit elle-même dans En avoir (ou pas) (1995) de Laetitia Masson, s'impose avant tout grâce à sa pugnacité et à son talent. Elle utilise sa fantaisie naturelle, pour apporter à ses rôles les plus noirs légèreté et drôlerie. Elle fait aussi ses débuts à l'écran dans un court-métrage de Sophie Fillières, Des filles et des chiens (1991), qui remporte le Prix Jean-Vigo.
C'est avec le personnage de la call-girl piégée par le Mossad dans Les Patriotes (1993) d'Eric Rochant que le grand public la découvre. Elle sera nominée pour le César du meilleur espoir féminin. Elle dévoile un charme troublant avec un personnage à l'opposé de sa personnalité. En 1992, elle est à l'affiche de Les gens normaux n'ont rien d'exceptionnel de Laurence Ferreira-Barbosa. En 1995, elle s'impose comme une grande actrice avec En avoir (ou pas), le premier film de Laetitia Masson. Le public plébiscite ce film, et la profession récompense son interprète qui le porte à bout de bras. Kiberlain campe une ouvrière au chômage qui s'installe à Lyon et tente de refaire sa vie, sans se départir de son énergie et de sa soif de vivre.
Elle choisit ensuite de s'impliquer dans des productions plus consensuelles (Beaumarchais l'insolent, 1995, d'Edouard Molinaro avec Fabrice Luchini) ou des premiers films (Quadrille, 1996, de Valérie Lemercier). Avec Le Septième Ciel de Benoît Jacquot, elle prend de l'envergure : elle tient son premier rôle de femme mûre, contrainte de recourir à l'hypnose pour se sortir de son mal-être. Si elle sait changer de registre d'un film à l'autre, elle reste fidèle à Laetitia Masson qui lui offre un rôle troublant dans A vendre (1998) et fait à nouveau appel à ses services pour Love me (1999), où elle incarne une fan d'un chanteur fatigué interprété par Johnny Hallyday. Elle est à nouveau partenaire de Fabrice Luchini dans Rien sur Robert de Pascal Bonitzer en 1998. Puis elle retrouve Benoît Jacquot en 1999 pour La fausse suivante.
En 2001, elle est récompensée à Montréal pour Betty Fisher et autres histoires de Claude Miller. Puis elle enchaîne les comédies, registre où elle excelle, avec C'est le bouquet! (Jeanne Labrune, 2001), Filles uniques (Pierre Jolivet) et Après vous (Pierre Salvadori) en 2002, Un petit jeu sans conséquences, de Bernard Rapp en 2004. Puis en 2007, Très bien, merci d'Emmanuelle Cuau et La vie d'artiste de Marc Fitoussi.
Autres activités
Dès sa sortie du Conservatoire, Sandrine Kiberlain joue au théâtre, Tchekhov, Pirandello et Shakespeare. Elle travaille avec Jérôme Savary pour La Mégère apprivoisée (1993). En 1997, elle remporte le Molière de la révélation théâtrale pour le Roman de Lulu, pièce écrite pour elle par David Decca, son père. Elle travaille aussi pour la télévision, dans Les compagnons de l'aventure de Chantal Baumann (1989) et Emma Zunz de Benoît Jacquot en 1992. En 2001, elle est membre du jury au festival de Cannes. Elle sort son premier album Manquait plus qu'ça en 2005 et fait partie de la troupe des Enfoirés. En 2007, deuxième album. Elle est alors entourée de grands noms de la chanson française tels que Mickaël Furnon (Mickey 3D), Etienne Daho et Pierre Souchon. Les compliments ne fusent pas autant pour la chanteuse que pour l'actrice. Elle est également une des marraines de l'association humanitaire La Chaîne de l'Espoir.
Prix
- Meilleure interprétation féminine, 2014 au Césars du Cinéma Français pour le film : 9 mois ferme (Albert Dupontel, 2012)
- Prix d'interprétation féminine, 2001 au Festival des Films du Monde (Montréal) pour le film : Betty Fischer et autres contes de Claude Miller
- Meilleur espoir féminin, 1996 au Césars du Cinéma Français pour le film : En avoir (ou pas)
- , 1995 au Prix Romy Schneider