Formation
Albert Simonin obtient son certificat d'études à 12 ans. Orphelin à seize ans, il est contraint d'exercer toutes sortes de métiers. Il travaillera dans : l'électricité, la maroquinerie, la fonderie, la fumisterie. Certains démêlés avec la justice l'incitent à quitter la France durant deux années. De retour à paris en 1930, il devient chauffeur de taxi. Il tire de cette expérience un reportage romancé écrit en collaboration avec un de ses collègues, Jean Bazin, surnommé " le poète ", Voilà Taxi (Gallimard, 1935).
Il sera journaliste à L'Intransigeant, où il tient une chronique quotidienne, le Billet de l'Homme de la Rue, Voilà et Détective où il écrit une série de reportages sur la vie secrète de Paris.
En 1940, il est rédacteur à La France au travail, un journal pétainiste. Il intègre en 1941, le Centre d'Action et de Documentation, officine de propagande antisémite et antimaçonnique financée par l'occupant. À la Libération, Albert Simonin est condamné à une peine de cinq années de réclusion.
Carrière au cinéma
Célèbre romancier, dont l'humour noir parcourt toutes ses œuvres, et premier auteur à introduire l'argot dans le roman policier français, baptisé le Chateaubriand de l'argot par Léo Malet, Albert Simonin a également écrit pour le cinéma. Sa trilogie à succès consacrée à un truand vieillissant, Max le Menteur, à ses amis et complices, est publiée à la Série Noire : Touchez pas au grisbi (1953), qui reçoit le prix des Deux Magots, Le Cave se rebiffe (1954) et Grisbi or not Grisbi (1955). Il est le coscénariste des films tirés de ces romans : Jacques Becker (en 1953) pour le premier ; Gilles Grangier (en 1961) pour le deuxième et Georges Lautner (en 1963) pour le troisième sous le titre Les Tontons flingueurs. Cet auteur atypique développe par la suite une activité régulière de scénariste, dialoguiste et d'adaptateur, travaillant notamment avec : Maurice de Canonge (Interdit de séjour, 1954), Henri Decoin (Le Feu aux poudres, 1956), Gilles Grangier (Le Cave se rebiffe,1961 ; Le Gentleman d'Epsom, 1962 ; Les Bons vivants, 1965), Charles Gérard, Michel Deville (Une balle dans le canon, 1958) ; Marcel Carné (Du mouron pour les petits oiseaux, 1962), Jacques Becker (Les Aventures d'Arsène Lupin, 1956 ; Tendre voyou, 1966), Henri Verneuil (Mélodie en sous-sol, 1962), Édouard Molinaro (La Chasse à l'homme, 1964 ; Quand passent les faisans, 1965), Jacques Poitrenaud (Du grabuge chez les veuves, 1963 ; Une souris chez les hommes, 1964) , Pierre Granier-Deferre (La Métamorphose des cloportes, 1965), Serge Piollet (Bang-bang, 1966), Terence Young (De la part des copains, 1970), et Georges Lautner pour qui Simonin écrit avec Michel Audiard Les Barbouzes (1964) et adapte Le Pacha (1967). Pour la télévision, il adapte Le Double Assassinat de la rue Morgue (Jacques Nahum, 1973) d'Edgar Allan Poe, et co-écrit le scénario des épisodes de plusieurs séries : Max le débonnaire (1967) ; Arsène Lupin (1971-1974) ; Les Évasions célèbres (1972) ; Du plomb dans la tête (1973).
Autres activités
Albert Simonin est apparu à l'écran à quelques reprises, notamment dans Le Feu aux poudres (Henri Decoin, 1956), Un balle dans le canon (Charles Gérard ; Michel Deville, 1958) et dans Candide (Norbert Carbonnaux, 1960).
Il faut aussi mentionner ses essais comme Le Petit Simonin illustré - Dictionnaire d'usage (1957), avec des illustrations de Paul Grimault, la Lettre ouverte aux voyous (1966) et Le Savoir-Vivre chez les truands (1967), pastiche des manuels de savoir-vivre.
En 1960, il fait son entrée dans la prestigieuse Collection blanche de Gallimard avec Du mouron pour les petits oiseaux.
Il revient au polar en 1968, avec une seconde trilogie consacrée au personnage du Hotu située à la fin des années 1920 : le Hotu (1968), le Hotu s'affranchit (1969), Hotu soit qui mal y pense (1971). Son dernier roman l'Elégant (1973), plein de nostalgie, décrit un truand libéré au bout de dix ans de prison, qui redécouvre un Paris qu'il ne reconnaît plus.
Avant de mourir, il entreprend l'écriture de ses Mémoires, restés inachevés (Confessions d'un enfant de La Chapelle, 1977).