Fille d'un sculpteur parisien, Silvia Monfort suit des études de lettres pendant la guerre, tout en participant activement à la Résistance. Robert Bresson la remarque par hasard et lui donne son premier rôle au cinéma.
Silvia Monfort est avant tout un monstre sacré du théâtre. Célèbre pour avoir créé le Carré Silvia Monfort, un haut lieu de l'avant-garde théâtrale, elle a cependant connu une courte carrière cinématographique au gré des rencontres et des amitiés. Elle débute en novice, au propre comme au figuré, dans Les Anges du péché (Robert Bresson, 1943). Sa blondeur altière réapparaît au côté de Jean Marais dans L'Aigle à deux têtes (Jean Cocteau, 1947)et Le Secret de Mayerling (Jean Delannoy, 1948). Héroïne du premier long métrage d'Agnès Varda (La Pointe Courte, 1954), elle joue ensuite dans La Grande Maguet (Roger Richebé, 1947), L'Itinéraire marin (Jean Rollin, 1962), Du rififi chez les femmes (Alex Joffé,1959), et plusieurs films dirigés par son mari, Jean-Paul Le Chanois : Les Evadés (1954), Le Cas du docteur Laurent (1957), Par-dessus le mur (1959) et Mandrin, bandit gentilhomme (1962). Elle est notamment une émouvante Eponine dans Les Misérables (1957). Elle abandonne le grand écran en 1962. Elle tourne néanmoins quelques téléfilms dont La Nuit du feu (1964), Le Roi Lear (1965), Le Bunker (1972) avec François Chaumette, Phèdre (1982) de Jean Racine, où elle est l'héroïne, face à Alain Cuny, en Thésée, et un épisode des Cinq Dernières Minutes - Du côté du bois de Boulogne (1980).
Sur scène, elle fait ses premiers pas en janvier 1945, au Studio des Champs-Élysées, dans La Maison de Bernarda de Federico García Lorca.
Silvia Monfort interprète un grand nombre de pièces du répertoire classique et contemporain. Au TNP, elle est notamment Chimène au côté de Gérard Philipe dans Le Cid. Elle crée le Carré Thorigny en 1972, qui devient plus tard le Carré Silvia Monfort. Elle y produit et interprète un grand nombre de créations exigeantes.
En 1974, elle s'installe à la Gaîtée lyrique, qui deviendra le premier centre d'action culturelle de Paris. Création en 1975 avec Alexis Grüss de la première école de cirque, de mime et de magie en France : L'École au Carré em>.
Elle met en scène plusieurs pièces : Électre de Sophocle em> (1965), Les Perses d'Eschyle em> (1984), Iphigénie em> de Racine em> (1987), Théodore em> de Corneille (1988) et Les Deux voies em> de Jean Cocteau (1989)
Elle est également romancière : Il ne m'arrivera rien (1946), Les Mains pleines de doigts em> (1959), Aimer qui vous aima em> (1951), Le Droit chemin em> (1954), Les Ânes rouges em> (1966), Une allure pour l'amour (L'Amble) em> (1971).
1956 | Théâtre National Populaire (Le) | Georges Franju |
1971 | Choix (Le) | Jean Dasque |
1975 | Jean Marais, artisan du rêve | Gérard Devillers |
1943 | Anges du péché (Les) | Robert Bresson |
1947 | Aigle à deux têtes (L') | Jean Cocteau |
1947 | Grande Maguet (La) | Roger Richebé |
1948 | Secret de Mayerling (Le) | Jean Delannoy |
1954 | Evadés (Les) | Jean-Paul Le Chanois |
1954 | Pointe Courte (La) | Agnès Varda |
1956 | Cas du docteur Laurent (Le) | Jean-Paul Le Chanois |
1956 | Ce soir les jupons volent | Dimitri Kirsanoff |
1957 | Misérables (Les) | Jean-Paul Le Chanois |
1959 | Du rififi chez les femmes | Alex Joffé |
1959 | Par-dessus le mur | Jean-Paul Le Chanois |
1960 | Française et l'amour : La Femme seule (La) | Jean-Paul Le Chanois |
1962 | Itinéraire marin (L') | Jean Rollin |
1962 | Mandrin, bandit gentilhomme | Jean-Paul Le Chanois |
1970 | Rose et le revolver (La) | Jean Desvilles |