Jacques Gamblin a l'intuition d'une vocation artisitique à 17 ans à l'occasion d'un stage de théâtre... effectué pour être moniteur dans une colonie de vacances. Après diverses expériences dans le milieu théâtral, il devient technicien d'une petite troupe, puis metteur en scène, puis comédien.
Jacques Gamblin débute au cinéma à la fin de la décennie 80. Claude Lelouch lui propose des rôles secondaires dans Il y a des jours et des lunes (1989), La Belle histoire (1990) et surtout Tout ça pour ça (1992). Gamblin compose un flic timide dans Les Braqueuses (1993) de Jean-Paul Salomé. En 1994, il se produit dans A la vie, à la mort de Robert Guédiguian et dans Au petit Marguery de Laurent Bénégui.
Mais c'est Pédale douce (Gabriel Aghion, 1995) qui révèle l'acteur à un public plus large : on n'oublie pas son personnage d'homme d'affaires homosexuel se livrant à un strip-tease lors d'un soir de fête. La même année Gamblin est un SDF abandonné par son épouse dans Tenue correcte exigée (Philippe Lioret) et écrivain victime des femmes dans Mauvais genre (Laurent Bénégui). Il entretient le suspense pour un crime non élucidé dans Au coeur du mensonge (Claude Chabrol, 1998).
L'année 1999 consacre l'acteur avec Les Enfants du marais de Jean Becker. En 2000, il retrouve Philippe Lioret pour Mademoiselle où il donne la réplique à Sandrine Bonnaire ; la caméra de Lioret exploite au maximum l'image que véhicule sans le vouloir un comédien au charme discret, séduisant sans être séducteur, timide mais au charisme indéniable. La même année Gamblin joue sous la direction de Tavernier dans Laissez-passer, il endosse le rôle d'un assistant de metteur en scène faisant de la résistance alors qu'il travaille pour une firme allemande pendant l'Occupation. Ses deux prestations sont remarquables et saluée par la critique et le public.
L'acteur retrouve Tavernier en 2003 avec Holy Lola : on y suit les difficultés d'un couple parti pour le Cambodge pour adopter un enfant. Dans Les Brigades du Tigre (Jérôme Cornuau, 2005), il campe le séduisant et anarchiste bandit Jules Bonnot. Puis Jacques Gamblin est à l'affiche du premier film de David Oelhoffen, Nos retrouvailles (2006), incarnant Gabriel, un père fantasque masquant à son fils qu'il vient de retrouver après des années, une terrible faiblesse psychologique. La figure paternelle semble bien aller à l'acteur : on le retrouve en chef de famille dans le film de Rémi Bezançon Le premier jour du reste de ta vie (2007), chronique d'une famille moyenne des années 80-90 ; son interprétation tout en nuances entre drôlerie, nostalgie et tristesse lui veut d'être nommé aux César.
Cet acteur au regard doux et presque triste excelle à interpréter des personnages complexes et à la marge ; Chabrol lui confie le rôle de Noël Gentil, homme modeste acculé au pire, dans Bellamy (2008). L'année suivante Gamblin a également le rôle titre dans Le nom des gens (Michel Leclerc), une comédie remarquée où il campe un quadragénaire au physique certes un peu effacé, fan de Lionel Jospin, mais qui, malgré lui, a fantaisie à revendre. Changement radical dans le thriller A l'aveugle (Xavier Palud, 2011), où il incarne le commandant Lassalle, homme incernable et malheureux, traquant un meurtrier en série.
Parallèlement au cinéma, Jacques Gamblin mène une véritable carrière théâtrale : il est sur scène chaque année, essentiellement dans des pièces contemporaines. Il est également auteur et metteur en scène.
On a pu aussi voir l'acteur dans quelques téléfilms, notamment dans la remarquable série noire Les Oubliées d'Hervé Hadmar (2007).
1993 | Fleur des morts (La) | Françoise Pasquini |
1995 | Sans souci | Jean-Michel Isabel |
2008 | Moi, Van Gogh | François Bertrand |
1988 | Périgord noir | Nicolas Ribowski |
1989 | Il y a des jours et des lunes | Claude Lelouch |
1990 | Belle histoire (La) | Claude Lelouch |
1991 | Adeus princesa | Jorge Paixão da Costa |
1992 | Fausto | Rémy Duchemin |
1992 | Femme à abattre (La) | Guy Pinon |
1992 | Tout ça pour ça | Claude Lelouch |
1993 | Braqueuses (Les) | Jean-Paul Salomé |
1994 | A la vie, à la mort ! | Robert Guédiguian |
1994 | Au petit Marguery | Laurent Bénégui |
1994 | Misérables (Les) | Claude Lelouch |
1995 | Mon homme | Bertrand Blier |
1995 | Pédale douce | Gabriel Aghion |
1995 | Une histoire d'amour à la con | Henri-Paul Korchia |
1996 | Mauvais genre | Laurent Bénégui |
1996 | Tenue correcte exigée | Philippe Lioret |
1997 | Kanzo senseï | Shôhei Imamura |
1998 | Au coeur du mensonge | Claude Chabrol |
1998 | Enfants du marais (Les) | Jean Becker |
2000 | Bella ciao | Stéphane Giusti |
2000 | Laissez-passer | Bertrand Tavernier |
2000 | Mademoiselle | Philippe Lioret |
2001 | Carnages | Delphine Gleize |
2002 | A la petite semaine | Sam Karmann |
2003 | 25 degrés en hiver | Stéphane Vuillet |
2003 | Clefs de bagnole (Les) | Laurent Baffie |
2003 | Holy Lola | Bertrand Tavernier |
2004 | Enfer (L') | Danis Tanovic |
2005 | Brigades du Tigre (Les) | Jérôme Cornuau |
2005 | Irréductibles (Les) | Renaud Bertrand |
2005 | Serko | Joël Farges |
2006 | Fragile (s) | Martin Valente |
2006 | Nos retrouvailles | David Oelhoffen |
2007 | Enfin veuve | Isabelle Mergault |
2007 | Home | Yann Arthus-Bertrand |
2007 | Premier jour du reste de ta vie (Le) | Rémi Bezançon |
2008 | Bellamy | Claude Chabrol |
2009 | Enfer de Henri-Georges Clouzot (L') | Serge Bromberg, Ruxandra Medrea |
2009 | Nom des gens (Le) | Michel Leclerc |
2009 | Nous trois | Renaud Bertrand |
2010 | Ni à vendre, ni à louer | Pascal Rabaté |
2010 | Premier homme (Le) | Gianni Amelio |
2011 | A l'aveugle | Xavier Palud |
2012 | De toutes nos forces | Nils Tavernier |
2012 | Jour attendra (Le) | Édgar Marie |
2013 | Hippocrate | Thomas Lilti |
2013 | Vingt quatre jours, la vérité sur l'affaire Ilan Halimi | Alexandre Arcady |
2013 | Week-ends | Anne Villacèque |
2015 | Père fils thérapie ! | Émile Gaudreault |
2017 | Incroyable histoire du facteur Cheval (L') | Nils Tavernier |
2020 | On sourit pour la photo | François Uzan |