Interprète, Réalisateur, Compositeur de la musique originale, Producteur exécutif
Déjà doué pour le mime dans son enfance, Anthony Hopkins obtient à dix-sept ans une bourse pour le Welsh College of Music and Drama de Cardiff. En 1960, il est assistant-régisseur au Manchester Library Theater, puis est admis à la Royal Academy of Dramatic Art. Il travaille avec des troupes de province avant de rejoindre à Londres, en 1965, la compagnie de Laurence Olivier.
Acteur de théâtre chevronné, Anthony Hopkins doit attendre une dizaine d'années avant de se faire un nom au cinéma, malgré une interprétation intéressante de Richard Coeur de Lion en 1968 dans Le lion en hiver de Anthony Harvey. Il obtient de bons rôles sous la direction de Richard Attenborough (Un pont trop loin, 1976 ; Magic, 1978) et de Robert Wise (Audrey Rose, 1977), et doit un début de célébrité à son émouvante création de médecin dans Elephant man (David Lynch, 1979).
Installé à Los Angeles, il devient une star "versatile", dont les rôles brillent par leur intensité dramatique. Hopkins incarne un capitaine Bligh autoritaire et positif dans Le Bounty (Roger Donaldson, 1983) avant de triompher dans Le silence des agneaux (Jonathan Demme, 1990). Son interprétation terrifiante d'Hannibal Lecter, psychiatre devenu tueur cannibale supérieurement intelligent, lui vaut de figurer désormais au rang des stars mythiques hollywoodiennes. Il déploie un registre plus délicat dans l'univers de James Ivory (Retour à Howards End, 1991 ; Les vestiges du jour, 1992), où il incarne des personnages secs et tourmentés.
Sa carrière atteint un nouveau sommet avec le rôle-titre de Nixon (Oliver Stone, 1995). Sa maîtrise d'une interprétation très complexe atteint un niveau que bien peu de ses pairs peut égaler : il est devenu un monstre sacré et presque tous les films dans lesquels l'acteur apparaît sont des "cartons" en salles. Depuis son rôle d'Hannibal, l'acteur semble affectionner les opus fantastiques et horrifiques. Dans Rencontre avec Joe Black (Martin Brest, 1997), il est un richissime homme d'affaires vieillissant qui - avant de faire l'expérience d'une mort prochaine - devra se confronter au monde des vivants. Puis Anthony Hopkins se transforme en "homme-gorille" dans Instinct (John Turteltaub, 1998) : il incarne un primatologue revenu à l'état bestial après un séjour prolongé dans la jungle.
Pour le bonheur de tous les amateurs, Hannibal Lecteur reprend du service dans Hannibal (Ridley Scott, 2000) et Le Dragon rouge (Bret Rattner, 2002), Hopkins y est impeccable, avec ce qu'il faut de cynisme et de sadisme. Le thriller de Gregory Hoblit La faille (2006) exploite une nouvelle fois les facettes du jeu de l'acteur, qui excelle à la manipulation du spectateur tout autant que des personnages. Toujours dans le registre fantastique, Hopkins campe un honnête dieu Odin dans la grosse production Thor (Kenneth Branagh, 2010), puis dans la gamme épouvante l'acteur est au casting de Wolfman (Joe Johnston, 2008). Épouvante portée à son paroxysme dans Le Rite (2010), inspiré de personnages et de faits réels, où le réalisateur Mikael Håfström confie à Anthony Hopkins le rôle du Père Lucas, grand exorciste du Vatican... L'acteur s'est également distingué dans des films plus grand public, comme le triomphal Masque de Zorro (Martin Campbell, 1997), qui revisite de façon flamboyante le mythe du justicier masqué ; Hopkins incarne un Don Diego de la Vega vieillissant, passant le flambeau à Antonio Banderas. Depuis les années 2000, l'acteur est à l'affiche de nombreux drames. Dans La couleur du mensonge (Robert Benton, 2002) il apparaît en professeur de lettres à la réputation brisée, manipulé par une passion ravageuse avec une étudiante incarnée par Nicole Kidman. Burt Munro (Roger Donaldson, 2004) relate l'histoire vraie d'une icône néo-zélandaise, celle de ce "papy" qui battit d'innombrables records de vitesse à bord d'engins qu'il bricolait lui-même. Anthony Hopkins se prête à la variation moderne de la pièce de La Ronde d'Arthur Schnitzer dans le film choral 360 de Fernando Meirelles (2011).
Anthony Hopkins est un acteur de théâtre très actif, en Angleterre comme aux Etats-Unis. A Londres, on le voit notamment dans Oncle Vania (1970) ou Guerre et paix (1972). A Los Angeles, il monte sa propre troupe, la South Coast Repertory, avec laquelle il crée, met en scène et interprète des pièces des répertoires classique et contemporain.
A la télévision, Anthony Hopkins apparaît dans nombre de téléfilms. Il incarne notamment Adolf Hitler dans Le bunker (1981).
Il est aussi pianiste émérite.