Christine Boisson passe sa petite enfance au Maroc et rentre en France à neuf ans. Toute jeune, elle veut imiter son père et "faire pilote de chasse". Mais en 1973, elle présente sa candidature dans une agence de mannequin.
Christine Boisson n'a pas le temps de prendre la pose. Elle rencontre le photographe Just Jaeckin qui lui propose d'emblée un rôle au cinéma : elle se dénude dans Emmanuelle (1973), qui lance la mode du film érotique. L'année suivante, elle est Christina dans Le jeu avec le feu d'Alain Robbe-Grillet. Ces rôles de jeune amazone exposant une nudité ravissante ne lui plaisent pas. Elle veut devenir comédienne. Mais l'image d'Emmanuelle lui colle à la peau. "Je m'usais à me cogner contre les étiquettes que je n'arrivais pas à décoller et qu'on n'arrêtait pas de me coller." L'actrice sombre dans la drogue et l'alcool. Elle repart à zéro et est reçue au Conservatoire d'art dramatique de Paris où elle suit les cours de Roger Planchon, lequel lui donne ses premiers rôles importants sur les planches. Ressourcée, elle obtient son premier grand rôle au cinéma grâce à Jacques Bral dans Extérieur nuit (1979), qu'elle interprète avec Gérard Lanvin. Ce film prend la comédienne à son propre piège. Christine Boisson cherche des rôles à l'opposé de ceux de ses débuts, mais son personnage de chauffeur de taxi paumé l'enferme dans une autre image, celle d'une d'actrice marginale. Michelangelo Antonioni lui demande d'être l'héroïne de son film Identification d'une femme. Toujours aux prises avec des difficultés personnelles, elle doit attendre quatre ans avant de retrouver un rôle. Rue Barbare (1984) de Gilles Bréhat, avec Bernard Giraudeau, lui permet d'échapper pour un temps à l'emprise de son image de garçonne androgyne. Même si elle donne l'impression de n'être jamais satisfaite de ses films, de nombreux réalisateurs - entre autres Claude Lelouch, Philippe Garrel, Yves Boisset, Olivier Assayas - continuent de tirer parti de sa fragilité.
Christine Boisson joue dans une dizaine de pièces de théâtre. Essentiellement mise en scène par Roger Planchon et Claude Régy, elle excelle en interprétant Shakespeare (Antoine et Cléopâtre, 1978 ; Périclès, prince de Tyre, 1978 ; La mégère apprivoisée, 1993), Racine (Andromaque, 1989), Harold Pinter (C'était hier, 1991) et Peter Handke (Par les villages, 1984).
1973 | Bonne nouvelle (La) | André Weinfeld |
1993 | Condamné (Le) | Xavier Giannoli |
2005 | Ma culotte | Blandine Lenoir |
1973 | Aventures de Rabbi Jacob (Les) | Gérard Oury |
1973 | Emmanuelle | Just Jaeckin |
1973 | Mouton enragé (Le) | Michel Deville |
1974 | Jeu avec le feu (Le) | Alain Robbe-Grillet |
1974 | Thomas | Jean-François Dion |
1975 | Divine | Dominique Delouche |
1975 | Flic story | Jacques Deray |
1975 | Hinrichtung (Die) | Denis Héroux |
1976 | Adom ou le sang d'Abel | Gérard Myriam Benhamou |
1976 | Electre, le droit à la folie pour tous ou la vengeance en question | Maria Koleva |
1979 | Extérieur, nuit | Jacques Bral |
1980 | Seuls | Francis Reusser |
1981 | Chanson du mal aimé (La) | Claude Weisz |
1981 | Du blues plein la tête | Hervé Palud |
1981 | Identificazione di una donna Identification d'une femme | Michelangelo Antonioni |
1982 | Flügel der Nacht | Hans Noever, Ursula Jeshel |
1983 | Liberté la nuit | Philippe Garrel |
1983 | Rue Barbare | Gilles Béhat |
1984 | Paris vu par 20 ans après : Rue Fontaine | Philippe Garrel |
1985 | Aube (L') | Miklós Jancsó |
1986 | Jenatsch | Daniel Schmid |
1986 | Moine et la sorcière (Le) | Suzanne Schiffman |
1986 | Passage (Le) | René Manzor |
1986 | Rue du Départ | Tony Gatlif |
1987 | Dreamers | Uri Barbash |
1987 | Maison de Jeanne (La) | Magali Clément |
1988 | Radio corbeau | Yves Boisset |
1989 | Il y a des jours et des lunes | Claude Lelouch |
1989 | Un amour de trop | Franck Landron |
1990 | Caldo suffocante | Giovanna Gagliardo |
1992 | Amies de ma femme (Les) | Didier Van Cauwelaert |
1992 | Une nouvelle vie | Olivier Assayas |
1993 | Marmottes (Les) | Elie Chouraqui |
1993 | Pas très catholique | Tonie Marshall |
1996 | Homme idéal (L') | Xavier Gélin |
1999 | En face | Mathias Ledoux |
1999 | In extremis | Étienne Faure |
1999 | Love Me | Laetitia Masson |
1999 | Mécanique des femmes (La) | Jérôme de Missolz |
2001 | Truth About Charlie (The) La Vérité sur Charlie | Jonathan Demme |
2008 | Une affaire d'état | Éric Valette |