Ciné-Ressources – Fiches personnalités

Harry Baur

Interprète


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Naissance
12 avril 1880 à Montrouge (Hauts-de-Seine, France)
Etat civil
Henri Baur
Décès
08 avril 1943 à Paris (France)
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Formation

Harry Baur se détourne de la carrière d'officier de marine marchande à laquelle son père le destine. Il préfère s'essayer au théâtre et obtient un Premier prix au Conservatoire de Marseille. Après quoi, il "monte" à Paris et se produit au théâtre du Grand-Guignol, à celui du Palais-Royal et au théâtre Antoine dès 1905. Simultanément, il apparaît sur les écrans du muet mais n'y entame pas une véritable carrière, préférant rester sur les planches. En 1923, il est notamment l'un des interprètes de La voyante (1923), interrompu en cours de tournage par la mort de Sarah Bernhardt.

Carrière au cinéma

Il n'est pas insultant pour Harry Baur, ce monstre sacré du cinéma, de dire que sa carrière sur les écrans ne débute en fait qu'en 1930, malgré ses 50 ans. C'est l'année où il est appelé au théâtre par Pagnol pour remplacer un Raimu souffrant dans le rôle de César. Alors qu'il envisage de transformer cette expérience au cinéma dans le même rôle, l'acteur se voit opposer une fin de non recevoir au motif "qu'il ne serait pas un comédien de cinéma". Il réplique sèchement à Pagnol: "Eh bien, nous en reparlerons d'ici un ou deux ans!". Il ne faudra pas deux ans à Baur pour s'imposer. Parole tenue avec David Golder (1931) de Julien Duvivier, dont il est l'interprète favori à plusieurs reprises. Le rôle de ce banquier juif, puissant et riche mais finalement victime de ses sentiments et ruiné par les siens, lui colle à la peau. Baur n'a plus l'âge pour les rôles de jeune premier mais sa stature lui permet sans difficulté de se glisser dans la peau d'hommes mûrs, généralement disposé à l'expression de grands sentiments. Son assurance qui lui permet de jouer avec sa voix tonitruante pour incarner des personnages tantôt rieurs, tantôt pleureurs, toujours savoureux et hauts en couleurs.. Entre 1930 et la déclaration de guerre, il tourne en moyenne trois films par an, tant dans le registre de la comédie que dans celui du drame. Il est tour à tour émouvant dans Poil de carotte (Julien Duvivier, 1932), inquiétant dans Le golem (id., 1938), effrayant dans Nuits Moscovites (Alexis Granowski, 1934). Peu à peu, il devient le grand rival de Raimu, lui disputant tous les premiers rôles importants des années trente. Il développe un penchant pour les atmosphères slaves et participe à toutes les productions qui s'en réclament. Il incarne Raspoutine dans La tragédie impériale (Marcel Lherbier, 1938), fait un numéro d'acteur mémorable en Tarass Boulba (Alexis Granovski, 1936), campe le juge Porphyre dans Crime et Châtiments, personnifie un tsar fou dans Le patriote (Maurice Tourneur, 1937). Ces rôles exotiques ne lui barrent nullement la route du Boulevard (Samson, id., 1936; Le président Hautdecoeur, Julien Dréville, 1940). Il ne faut pas oublier non plus sa remarquable interprétation de Jean Valjean dans la version des Misérables (1934) tournée par Raymond Bernard. Taxé de collaboration par la presse française alors qu'il tourne un film en Allemagne (Symphonie d'une vie, Hans Bertram, 1942), il est pourtant accusé par la Gestapo d'être un agent double. Il meurt dans des conditions mystérieuses après avoir été vraisemblablement torturé à Berlin, perdu 37 kilos (il en pesait 100), puis rapatrié à son domicile parisien. Seule la famille fit le déplacement pour assister à ses funérailles. Il allait sombrer dans l'oubli lorsque l'état français lui rendit hommage en 1955, à la Maison de la Chimie de Paris.

Autres activités

Jusqu'en 1930, Harry Baur exerce ses talents de comédien au théâtre. Il crée avec succès de nombreuses comédies de Tristan Bernard, Louis Verneuil, Francis de Croisset et Sacha Guitry. On le voit aussi au Music-hall : il participe à deux revues aux côtés de Mistinguett et Maurice Chevalier.

Ouvrages

  • Harry Baur / Hervé Le Boterf.- Paris : Pygmalion-Gérard Watelet, 1995.
  • Inoubliables ! : visages du cinéma français : 1930-1950 / Olivier Barrot ; Raymond Chirat.- Paris : Calmann-Lévy, 1986.

Périodiques

  • Avant-Scène du Cinéma (L'), n° 181, février 1977
  • Cinémonde, n° 977, 24 avril 1953
  • Ciné-Revue, n° 14, 1 avril 1982
  • Film Français (Le), n° 2588, 8 décembre 1995
  • Revue du Cinéma (La), n° 305, mai 1984

Courts métrages

en tant que : Interprète

1922 Robe déchirée (La) Jacques de Baroncelli

Longs métrages

en tant que : Interprète

1908Bon cambrioleur (Le) Anonyme
1909 Arsène Lupin Michel Carré
1909 Assommoir (L') Albert Capellani
1909 Beethoven Victorin Jasset
1909 Don César de Bazan Victorin Jasset
1909 Enlèvement de Mademoiselle Biffin (L') Anonyme
1909 Hector est un garçon sérieux Anonyme
1909 Jeunesse de Vidocq = Comment on devient policier (La) Anonyme
1909 Légende du bon chevalier (La) Victorin Jasset
1909 Miniature (La) Michel Carré
1909 Noce à Canuche (La) Michel Carré
1909 Octave Anonyme
1909 Petits iront à la mer (Les) Anonyme
1909 Suicidés de Louf (Les) Michel Carré
1910 Aventuriers du Val d'Or (Les) Anonyme
1910 Evasion d'un truand (L') Michel Carré
1910 Four à chaux (Le) Michel Carré
1910 Haine (La) Anonyme
1910Mauvais pilote (Le) Anonyme
1910 Messager de Notre-Dame (Le) Michel Carré
1910Messagers de Notre-Dame (Les) Léon Boulnois
1910 Naufragé (Le) Michel Carré
1910 Sur la pente Michel Carré
1911 Note de la blanchisseuse = Frisette, blanchisseuse de fin (La) Georges Denola
1911 Vidocq Gérard Bourgeois
1912 Amis de la mort (Les) Anonyme
1912 Cheveu d'or (Le) Pierre Bressol
1912 Secret du lac (Le) Anonyme
1913 Arsène Lupin contre Ganimard Michel Carré
1913 Roman de Carpentier (Le) Anonyme
1913 Shylock, le marchand de Venise Henri Desfontaines, Louis Mercanton
1914 Affaire d'Orcival (L') Gérard Bourgeois
1914 Monsieur Lecoq Maurice Tourneur
1915 Chignon d'or André Hugon
1915 Maison du passeur (La) Gérard Bourgeois
1915 Strass et Cie Abel Gance
1916 Quand l'amour meurt Raoul d' Auchy
1916 Suicide de Sir Letson (Le) Jacques de Baroncelli
1917 48, avenue de l'Opéra Georges Denola
1917 Âme du bronze (L') Henri Roussell
1917 Sous la griffe Albert Dieudonné
1918 Angoisse dans la nuit (L') Anonyme
1923 Voyante (La) Léon Abrams, Louis Mercanton
1930 Cap perdu (Le) Ewald Andreas Dupont
1930 David Golder Julien Duvivier
1931 Cinq gentlemen maudits (Les) Julien Duvivier
1931 Juif polonais (Le) Jean Kemm
1932 Criminel Jack Forrester
1932 Poil de Carotte Julien Duvivier
1932 Rothchild Marco de Gastyne
1932 Tête d'un homme (La) Julien Duvivier
1932 Trois mousquetaires (Les) Henri Diamant-Berger
1933 Cette vieille canaille Anatole Litvak
1933 Misérables (Les) Raymond Bernard
1934 Crime et châtiment Pierre Chenal
1934 Golgotha Julien Duvivier
1934 Greluchon délicat (Le) Jean Choux
1934 Nuits moscovites (Les) Alexis Granowsky
1934 Un homme en or Jean Dréville
1935 Golem (Le) Julien Duvivier
1935Moscow Nights Anthony Asquith
1935 Samson Maurice Tourneur
1935 Tarass Boulba Alexis Granowsky
1935 Yeux noirs (Les) Victor Tourjansky
1936 Hommes nouveaux (Les) Marcel L'Herbier
1936 Nitchevo Jacques de Baroncelli
1936 Paris Jean Choux
1936 Un grand amour de Beethoven Abel Gance
1937 Mollenard Robert Siodmak
1937 Nostalgie Victor Tourjansky
1937 Sarati le terrible André Hugon
1937 Secrets de la Mer Rouge (Les) Richard Pottier
1937 Tragédie impériale (La) Marcel L'Herbier
1937 Un carnet de bal Julien Duvivier
1938 Patriote (Le) Maurice Tourneur
1939 Homme du Niger (L') Jacques de Baroncelli
1939 Président Haudecoeur (Le) Jean Dréville
1940 Volpone Maurice Tourneur
1941 Assassinat du père Noël (L') Christian-Jaque
1941 Péchés de jeunesse Maurice Tourneur
1942 Symphonie eines Lebens
Symphonie d'une vie
Hans Bertram