Jean Rochefort prend des cours d'art dramatique au Centre de la rue Blanche puis au Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Il intègre la compagnie Grenier-Hussenot en 1953 et débute une carrière théâtrale, tout en acceptant des rôles mineurs ou même de figuration pour le grand et le petit écran.
Jean Rochefort est toutefois repéré par Philippe de Broca qui lui donne un second rôle consistant dans son film de cape et d'épée Cartouche (1961), avec Belmondo dans le rôle titre. Le jeune acteur se contente d'abord de jouer les faire-valoir, comme l'ami fidèle dans la série des Angélique de Bernard Borderie (1964-1966), ou le flegmatique valet de Jean-Paul Belmondo dans Les Tribulations d'un Chinois en Chine (Philippe de Broca, 1965). Mais il quitte peu à peu le rang des comédiens typés et développe son propre personnage. Jean Rochefort laisse alors éclater la puissance et la diversité de ses compositions et obtient des rôles de plus en plus consistants, dirigé par les plus grands réalisateurs du moment.
Un regard à la fois triste et ironique, une moustache noire barrant un visage osseux, une élégance naturelle, une froideur apparente et une fantaisie de tous les instants font de Jean Rochefort un des acteurs les plus populaires, et les années 70 lui offrent des rôles d'anthologie. Il est au casting des films d'Yves Robert, Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972) et Le retour du Grand Blond 1974), et joue de grands seconds rôles pour Molinaro, Labro, Audiard, Chabrol, Tavernier. Celui-ci le dirige dans Que la fête commence (1974) et le rôle de l'abbé Dubois vaut à Rochefort le César du Meilleur second rôle.
S'ensuivent une pléiade de comédies à gros succès, où l'acteur est enfin tête d'affiche : Un éléphant ça trompe énormément suivi de Nous irons tous au paradis d'Yves Robert (1976 et 1977), Le Cavaleur (Philippe de Broca, 1978) ou encore Courage fuyons (Yves Robert, 1979).
Mais Jean Rochefort prend soin de ne pas se cantonner au seul registre comique et endosse des rôles plus sombres. Il est ainsi le commandant de navire atteint d'un cancer dans Le Crabe-Tambour de Schoendoerffer en 1977 et récolte en prime le César du Meilleur acteur. Les années 80 confirment les choix de l'acteur pour des rôles dramatiques, ce qui donne une envergure nouvelle à sa carrière.
Presque tous les films où Rochefort est à l'affiche sont des "cartons". Dans Un étrange voyage d'Alain Cavalier (1980), Jean Rochefort campe peut-être l'un de ses plus beau rôle, lors d'une quête quasi initiatique entre un père et sa fille, le long d'une voie ferrée entre Troyes et Paris. Puis il s'essaye au polar dans Un dimanche de flics (Michel Vianey, 1982), où avec Victor Lanoux ils sont deux commissaires aux prises avec la mafia après avoir cédé à la tentation de garder pour eux le butin d'une saisie.
L'année suivante il tourne dans la comédie dramatique L'ami de Vincent (Pierre Granier-Deferre), avec son complice de toujours Philippe Noiret ; le réalisateur filme une étrange amitié où Vincent (Jean Rochefort) ne s'avère pas être l'ami sans histoire que croit connaître Albert (Philippe Noiret). Nouveau très grand rôle pour l'acteur dans le Tandem de Patrice Leconte (1986), il y campe - avec cette classe qui n'appartient qu'à lui - un modeste animateur radio qui bourlingue chaque jour de ville en ville, dont son métier est toute sa vie, mais dont l'émission est en passe d'être supprimée.
Il joue à nouveau devant la caméra de Leconte en 1990 dans la comédie dramatique Le marie de la coiffeuse. La collaboration avec le réalisateur ne s'arrête pas et ce seront les succès populaires des Grands Ducs (1995) où Rochefort fait le pitre avec Phillippe Noiret et Jean-Pierre Marielle - en même temps qu'il aborde une réflexion sur la vieillesse, du film d'époque Ridicule (1995), et de L'Homme du train (2001) où il vit une étrange amitié avec Johnny Hallyday. Entre deux films pour Leconte, Rochefort reste fidèle à Yves Robert et joue une dernière fois pour le cinéaste dans Le Bal des casse-pieds (1991).
En 1992 il est un tueur à gages vieillissant dans Cible émouvante, le premier film de Pierre Salvadori (1992). Éminemment curieux et touche-à-tout, Jean Rochefort n'entend pas prendre sa retraite et prend la peine de découvrir les univers de nouveaux réalisateurs, il joue ainsi dans le premier film de Philippe Lioret Tombés du ciel (1993), une comédie où l'acteur se retrouve coincé dans la zone internationale de l'aéroport de Roissy, là où vit tout un monde de marginaux attachants. En 2000 il est au casting du Placard de Francis Veber, campant Kopel, le cynique patron de François Pignon.
Durant la décennie 2000, Jean Rochefort surprend par des collaborations avec la "nouvelle" génération, il endosse des rôles décalés comme dans Rrrrrrr !!! d'Alain Chabat (2003) où il joue Lucie, la femme préhistorique !, ou dans Akoibon (2004) d'Edouard Baer où il incarne Chris Barnes, une ex-figure de la jet-set des années 60-70.
Il tient des seconds rôles plus classiques dans les polars Ne le dis à personne de Guillaume Canet (2005) et La Clef de Guillaume Nicloux (2006). Samuel Benchetrit lui donne le rôle d'un ex-braqueur reprenant du service dans son étrange J'ai toujours rêvé d'être un gangster (2007). Puis les apparitions de Jean Rochefort se font plus rares au cinéma ; en 2011 il campe un petit rôle dans Astérix et Obélix au service secret de sa majesté de Laurent Tirard.
Depuis les années 50, Jean Rochefort est un habitué des planches des théâtres. Il apparaît également dans de nombreuses réalisations pour la télévision. On se souvient de lui, animant l'émission Winnie l'Ourson durant les années 80 sur FR3.
Passionné d'équitation, il possède un haras et commente les épreuves d'équitation des J.O. pour France Télévisions depuis 2004.
1973 | Rosine | Jean Rochefort |
1974 | T'es fou Marcel | Jean Rochefort |
1973 | Rosine | Jean Rochefort |
1985 | 15 août | Nicole Garcia |
2013 | Chercheur inquiet (Le) | Avril Tembouret |
2017 | Je ne sais pas si c'est tout le monde | Vincent Delerm |
2007 | Cavaliers seuls | Delphine Gleize, Jean Rochefort |
2007 | Cavaliers seuls | Delphine Gleize, Jean Rochefort |
1955 | Rencontre à Paris | Georges Lampin |
1958 | Une balle dans le canon | Charles Gérard, Michel Deville |
1959 | Vingt mille lieues sur la terre | Marcello Pagliero |
1960 | Capitaine Fracasse (Le) | Pierre Gaspard-Huit |
1961 | Cartouche | Philippe de Broca |
1962 | Fort du fou | Léo Joannon |
1962 | Masque de fer (Le) | Henri Decoin |
1963 | Du grabuge chez les veuves | Jacques Poitrenaud |
1963 | Foire aux cancres (La) | Louis Daquin |
1963 | Porteuse de pain (La) | Maurice Cloche |
1963 | Symphonie pour un massacre | Jacques Deray |
1964 | Angélique, marquise des anges | Bernard Borderie |
1964 | Belle famiglie (Le) Ah les belles familles ! | Ugo Gregoretti |
1964 | Merveilleuse Angélique | Bernard Borderie |
1964 | Pieds nickelés (Les) | Jean-Claude Chambon |
1965 | Angélique et le roy | Bernard Borderie |
1965 | Dimanche de la vie (Le) | Jean Herman |
1965 | Tribulations d'un Chinois en Chine (Les) | Philippe de Broca |
1966 | A coeur joie | Serge Bourguignon |
1966 | Qui êtes-vous Polly Maggoo ? | William Klein |
1967 | Ne jouez pas avec les martiens | Henri Lanoë |
1967 | Pour un amour lointain | Edmond Séchan |
1968 | Diable par la queue (Le) | Philippe de Broca |
1969 | Temps de mourir (Le) | André Farwagi |
1970 | Céleste | Michel Gast |
1970 | Liberté en croupe (La) | Edouard Molinaro |
1971 | Oeuf (L') | Jean Herman |
1972 | Complot (Le) | René Gainville |
1972 | Feux de la Chandeleur (Les) | Serge Korber |
1972 | Grand blond avec une chaussure noire (Le) | Yves Robert |
1972 | Héritier (L') | Philippe Labro |
1973 | Bel ordure | Jean Marboeuf |
1973 | Comment réussir quand on est con et pleurnichard | Michel Audiard |
1973 | Horloger de Saint-Paul (L') | Bertrand Tavernier |
1973 | Salut l'artiste | Yves Robert |
1973 | Suo nome facera tremare - Interpol in allarme (Il) L'Homme aux nerfs d'acier | Michele Lupo |
1974 | Fantôme de la liberté (Le) | Luis Buñuel |
1974 | Innocents aux mains sales (Les) | Claude Chabrol |
1974 | Isabelle devant le désir | Jean-Pierre Berckmans |
1974 | Mio Dio, come sono caduta in basso ! Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ? | Luigi Comencini |
1974 | Que la fête commence | Bertrand Tavernier |
1974 | Retour du grand blond (Le) | Yves Robert |
1975 | Calmos | Bertrand Blier |
1975 | Magiciens (Les) | Claude Chabrol |
1975 | Un divorce heureux | Henning Carlsen |
1975 | Vécés étaient fermés de l'intérieur (Les) | Patrice Leconte |
1976 | Diable dans la boîte (Le) | Pierre Lary |
1976 | Un éléphant ça trompe énormément | Yves Robert |
1977 | Crabe-tambour (Le) | Pierre Schoendoerffer |
1977 | Nous irons tous au paradis | Yves Robert |
1977 | Who Is Killing the Great Chefs of Europe ? La Grande cuisine | Ted Kotcheff |
1978 | Cavaleur (Le) | Philippe de Broca |
1978 | French Postcards | Willard Huyck |
1978 | Grandison | Joachim Kurz |
1979 | Chère inconnue | Moshé Mizrahi |
1979 | Courage, fuyons | Yves Robert |
1980 | Odio le bionde Je hais les blondes | Giorgio Capitani |
1980 | Un étrange voyage | Alain Cavalier |
1981 | Grand frère (Le) | Francis Girod |
1981 | Il faut tuer Birgitt Haas | Laurent Heynemann |
1982 | Indiscrétion (L') | Pierre Lary |
1982 | Un dimanche de flics | Michel Vianey |
1983 | Ami de Vincent (L') | Pierre Granier-Deferre |
1984 | David, Thomas et les autres | Laszlo Szabo |
1984 | Frankenstein 90 | Alain Jessua |
1984 | Réveillon chez Bob | Denys Granier-Deferre |
1985 | Galette du roi (La) | Jean-Michel Ribes |
1986 | Tandem | Patrice Leconte |
1987 | Miei primi quarant' anni (I) Mes quarante premières années | Carlo Vanzina |
1987 | Moustachu (Le) | Dominique Chaussois |
1988 | Je suis le seigneur du château | Régis Wargnier |
1989 | Château de ma mère (Le) | Yves Robert |
1990 | Mari de la coiffeuse (Le) | Patrice Leconte |
1991 | Atlantide (L') | Bob Swaim |
1991 | Bal des casse-pieds (Le) | Yves Robert |
1991 | Llargo hiverno (El) | Jaime Camino |
1992 | Cible émouvante | Pierre Salvadori |
1992 | Prossima volta il fuoco (La) Et ensuite le feu | Fabio Carpi |
1992 | Tango | Patrice Leconte |
1993 | Tombés du ciel | Philippe Lioret |
1994 | Ready to Wear Prêt à porter | Robert Altman |
1994 | Tom est tout seul | Fabien Onteniente |
1994 | Tutti gli anni una volta l'anno Même heure, l'année prochaine | Gianfrancesco Lazotti |
1995 | Affinità elettive (Le) Les Affinités électives | Vittorio Taviani, Paolo Taviani |
1995 | Grands ducs (Les) | Patrice Leconte |
1995 | Ridicule | Patrice Leconte |
1996 | Barracuda | Philippe Haïm |
1996 | Palace | Paco Mir, Joan Gràcia, Carles Sans |
1997 | Serpent a mangé la grenouille (Le) | Alain Guesnier |
1997 | Viento se llevo lo que (El) Le Vent en emporte autant | Alejandro Agresti |
1998 | Rembrandt | Charles Matton |
2000 | A proposito de Bunuel | José Luis López Linares, Javier Rioyo |
2000 | Honolulu baby | Maurizio Nichetti |
2000 | Placard (Le) | Francis Veber |
2001 | Blanche | Bernie Bonvoisin |
2001 | Homme du train (L') | Patrice Leconte |
2002 | Il était une fois Jean-Sébastien Bach | Jean-Louis Guillermou |
2002 | Lost in La Mancha | Keith Fulton, Louis Pepe |
2003 | Clefs de bagnole (Les) | Laurent Baffie |
2003 | Robots | Chris Wedge, Carlos Saldanha |
2003 | Rrrrrrr !!! | Alain Chabat |
2004 | Akoibon | Edouard Baer |
2004 | Dalton (Les) | Philippe Haïm |
2004 | Enfer (L') | Danis Tanovic |
2005 | Désaccord parfait | Antoine de Caunes |
2005 | Ne le dis à personne | Guillaume Canet |
2006 | Clef (La) | Guillaume Nicloux |
2006 | Mr. Bean's Holiday Les Vacances de Mr. Bean | Steve Bendelack |
2007 | Agathe Cléry | Etienne Chatiliez |
2007 | J'ai toujours rêvé d'être un gangster | Samuel Benchetrit |
2010 | Titeuf, le film | Zep |
2011 | Artista y la modelo (El) L'Artiste et son modèle | Fernando Trueba |
2011 | Astérix et Obélix au service de sa majesté | Laurent Tirard |
2013 | Jack et la mécanique du coeur | Mathias Malzieu, Stéphane Berla |
2014 | Avril et le monde truqué | Franck Ekinci, Christian Desmares |
2014 | Floride | Philippe Le Guay |