Corinne Luchaire abandonne l'école dès la troisième pour suivre les cours d'art dramatique de Raymond Rouleau. Son grand-père écrit spécialement pour elle la pièce de théâtre Altitude 3 200. Subjugué par son talent, Léonide Moguy lui offre le rôle de la jeune détenue en révolte de Prison sans barreaux (1938).
Corinne Luchaire se signale par la modernité de son jeu, fait de désinvolture et d'énergie. Sa carrière est brillante mais courte : quelques années seulement suffisent à citer ses meilleurs rôles. Elle apparaît d'abord en second plan dans Les beaux jours (1935) de Marc Allégret puis dans Le chanteur de minuit (1937) de Léo Joannon, réalisé en hommage au chanteur Jean Lumière. Actrice fétiche de Léonide Moguy, elle tourne son plus grand succès dans le registre mélodramatique : Conflit (1937) avec Annie Ducaux, un film sur deux soeurs qu'un problème de maternité déchire. Elle enchaîne pour le même réalisateur Le déserteur (1939) où, sobre et secrète, elle exprime à merveille la douleur de la séparation. Garce dans Le dernier tournant (1939) de Pierre Chenal, elle resplendit de joie de vivre dans Cavalcade d'amour (1939) de Raymond Bernard. En 1940, elle tourne son dernier film, Abbandono (L'intruse), sous la direction de Mario Mattoli, en Italie.
Accusée de complicité avec l'ennemi après la seconde guerre mondiale, Corinne Luchaire est privée de ses droits civiques pendant dix ans et incarcérée à Nice en 1948.
En 1950, elle publie ses mémoires, Ma drôle de vie.
1935 | Beaux jours (Les) | Marc Allégret |
1937 | Chanteur de minuit (Le) | Léo Joannon |
1937 | Prison sans barreaux | Léonide Moguy |
1938 | Conflit | Léonide Moguy |
1938 | Déserteur = Je t'attendrai (Le) | Léonide Moguy |
1939 | Cavalcade d'amour | Raymond Bernard |
1939 | Dernier tournant (Le) | Pierre Chenal |
1940 | Abbandono L'intruse | Mario Mattoli |