Très jeune, Lise Delamare se passionne pour le théâtre, et entre au Conservatoire d'Art Dramatique de Paris. Elle y fait ses premiers pas dans Un Caprice d'Alfred de Musset, et en ressort en 1933 lauréate d'un Premier Prix.
Lise Delamare débute au cinéma en 1933 avec un petit rôle dans Georges et Georgette (R. Schünzel et R. Le Bon). L'année suivante, elle interprète pour Jacques Feyder une jeune femme cupide aux moeurs légères dans Pension Mimosas. En 1937, elle tient le rôle principal dans Forfaiture de Marcel L'Herbier, jouant une riche bourgeoise endettée et compromise face à Sessue Hayakawa.
Sa prestance et sa distinction naturelles la prédisposent à interpréter le plus souvent des aristocrates ou des femmes de la haute société, et la plupart du temps dans des films d'époque. Elle prête ainsi ses traits à Marie-Antoinette dans La Marseillaise de Jean Renoir (1937), donne la réplique à Edwige Feuillère dans La Duchesse de Langeais (Jacques de Baroncelli, 1941), et joue encore dans Le Destin Fabuleux de Désirée Clary, (Sacha Guitry, id.), dans lequel elle incarne l'impératrice Joséphine, mais aussi dans Le Capitan (R. Vernay, 1945), dans Monsieur Vincent (Maurice Cloche, 1947) ou encore dans Les grandes Manoeuvres (René Clair, 1955). Dirigée par des réalisateurs de renom, elle joue souvent aux côtés de prestigieux partenaires, de Danielle Darrieux (dans La Fausse maîtresse de Cayatte, 1942), à Jean Marais en passant par Jean-Louis Barrault ou Pierre Fresnay.
En 1955, Max Ophuls lui confie le rôle de la mère de Martine Carol dans Lola Montès. Elles se retrouvent toutes deux en 1957 dans Nathalie de Christian-Jaque. En 1969, Yves Robert la dirige dans Clérambard où elle campe la belle-mère de Philippe Noiret. Le réalisateur fait de nouveau appel à elle dans Salut l'artiste (1973) : elle y joue une comédienne qui répète une pièce de théâtre avec Marcello Mastroianni. Son dernier film, Baxter (Jérôme Boivin, 1988), raconte l'histoire d'une vieille dame qui entretient des rapports ambigus avec son chien.
En 1934, Lise Delamare entre à la Comédie Française. Elle y joue dans une adaptation du Misanthrope de Molière, et enchaîne les rôles de jeune première. En 1951, elle devient Sociétaire de la Grande Maison, qu'elle quitte en 1966. Elle y deviendra par la suite professeur, comptant notamment parmi ses élèves Nicole Garcia, Daniel Auteuil ou Francis Huster.
Elle mène tout au long de sa vie une carrière foisonnante au théâtre, interprétant presque tous les rôles du répertoire, de Shakespeare à Musset, de Cocteau à Armand Salacrou ou encore Ionesco.
Elle fait quelques incursions à la télévision, notamment dans la série Les Boussardel en 1972, aux côtés de Nicole Courcel.
1933 | Georges et Georgette | Reinhold Schünzel, Roger Le Bon |
1934 | Une soirée à la Comédie Française | Léonce Perret |
1936 | Notre-Dame d'amour | Pierre Caron |
1937 | Forfaiture | Marcel L'Herbier |
1937 | Marseillaise (La) | Jean Renoir |
1941 | Destin fabuleux de Désirée Clary (Le) | René Le Hénaff, Sacha Guitry |
1941 | Duchesse de Langeais (La) | Jacques de Baroncelli |
1941 | Péchés de jeunesse | Maurice Tourneur |
1941 | Symphonie fantastique (La) | Christian-Jaque |
1942 | Comte de Monte-Cristo (Le) | Robert Vernay |
1942 | Fausse maîtresse (La) | André Cayatte |
1943 | Graine au vent | Maurice Gleize |
1943 | Valse blanche (La) | Jean Stelli |
1944 | Farandole | André Zwobada |
1944 | Lunegarde | Marc Allégret |
1944 | Père Goriot (Le) | Robert Vernay |
1945 | Capitan (Le) | Robert Vernay |
1945 | Raboliot | Jacques Daroy |
1947 | Monsieur Vincent | Maurice Cloche |
1949 | Un certain monsieur | Yves Ciampi |
1950 | Roi du bla-bla-bla (Le) | Maurice Labro |
1955 | Grandes manoeuvres (Les) | René Clair |
1955 | Lola Montès | Max Ophuls |
1957 | Escapade | Ralph Habib |
1957 | Nathalie | Christian-Jaque |
1960 | Capitan (Le) | André Hunebelle |
1960 | Ennemi dans l'ombre (L') | Charles Gérard |
1960 | Il suffit d'aimer | Robert Darène |
1960 | Vive Henri IV, vive l'amour | Claude Autant-Lara |
1961 | Démons de minuit (Les) | Charles Gérard, Marc Allégret |
1969 | Clérambard | Yves Robert |
1973 | Salut l'artiste | Yves Robert |
1988 | Baxter | Jérôme Boivin |