Marie Laforêt débute dans l'univers du spectacle par accident. Alors qu'elle accompagne sa soeur à un concours organisé par la station de radio Europe 1, sa beauté et ses grands yeux attirent l'attention du directeur de théâtre Raymond Rouleau qui la pousse à participer. Elle remporte le premier prix et commence les cours de théâtre de Rouleau. Elle s'essaie à la chanson et, après quelques succès, elle débute au cinéma dans le rôle de Marge dans Plein soleil (1959) de René Clément.
Marie Laforêt fait une excellente première impression dans Plein Soleil : elle transforme Marge, petite américaine au maillot rayé amoureuse de Maurice Ronet puis d'Alain Delon, en jeune fille singulièrement présente, même assise et silencieuse. Un ans plus tard, Jean-Gabriel Albicoco lui offre le rôle principal de La Fille aux yeux d'or. L'adaptation libre et moderne de la nouvelle de Balzac remporte un immense succès et Marie Laforêt devient, pour nombre de Français, la fille aux yeux d'or. Jolie et secrète, elle est une des actrices françaises les plus en vogue des années 1960. En 1962, elle tourne un deuxième film avec Albicoco, Le Rat d'Amérique. L'actrice est jusque-là surtout apparue dans des rôles dramatiques de femmes sensibles. Elle prouve par la suite qu'elle est également douée pour la comédie. La Chasse à l'homme (1964) d'Edouard Molinaro, au côté de Claude Rich, de Jean-Paul Belmondo, de Jean-Claude Brialy et de Catherine Deneuve, est une excellente comédie qui conte les mésaventures conjugales de trois jeunes gens. Elle interprète le rôle de Gisèle, la fiancée d'Antoine. En 1965, Claude Chabrol lui propose un rôle mémorable, celui de Marie-Chantal dans Marie-Chantal contre le docteur Kha (1965). Elle incarne à merveille cette Parisienne, femme du monde raffinée et délurée, naïve et futée, prise dans le tourment loufoque d'une histoire d'espionnage. Elle se retire du cinéma après cette composition et se consacre au théâtre. Elle fait néanmoins plusieurs apparitions en partenaire de Jean-Paul Belmondo, notamment dans Flic ou voyou (1978) de Georges Lautner, où elle est la dame de coeur de l'inspecteur enquêtant sur un trafic de drogues. Elle joue la femme du directeur de la banque pillée par les légionnaires dans Les Morfalous (1983) d'Henri Verneuil. Elle revient au cinéma en 1987 pour incarner les belles folâtres de Fucking Fernand Gérard Mordillat, ce qui lui vaut une nomination pour le césar du meilleur second rôle féminin. La décennie 1990 est marquée par son rôle dans l'étrange film d'Enki Bilal, Tykho moon (1995).
Dans les années 1960, Marie Laforêt devient une chanteuse populaire. Elle considère sa carrière au cinéma comme secondaire. Parmi ses succès, on compte Les Vendanges de l'amour ou Que calor la vida. Elle remplit l'Olympia en 1969 et Bobino l'année d'après. Sa renommée est telle qu'elle est invitée comme juré au Festival d'Acapulco.
Elle monte sur les planches pour la première fois en 1969 dans La Hobereaute. En 1973, elle joue dans Le Partage de Paul Claudel.
L'année 1978 marque un tournant dans sa vie. Elle s'installe à Genève, où elle ouvre une galerie d'art et devient commissaire-priseur. Ce métier la passionne.
En 1981, elle réalise un de ses rêves en publiant un recueil de nouvelles, Contes et légendes de ma vie privée. L'ouvrage est un succès.
Marie Laforêt est aussi tentée par la télévision et tourne notamment dans Le Rouge et le noir (1961) de Pierre Cardinal et dans La Menteuse (1989) de Franco Giraldi.
1963 | Quatros Golpes (Los) | François Truffaut |
1969 | Clérambard | Yves Robert |
1959 | Plein soleil | René Clément |
1960 | Fille aux yeux d'or (La) | Jean-Gabriel Albicocco |
1960 | Saint-Tropez blues | Marcel Moussy |
1961 | Amours célèbres | Michel Boisrond |
1961 | Leviathan | Léonard Keigel |
1962 | A cause, à cause d'une femme | Michel Deville |
1962 | Rat d'Amérique (Le) | Jean-Gabriel Albicocco |
1964 | Cent briques et des tuiles | Pierre Grimblat |
1964 | Chasse à l'homme (La) | Edouard Molinaro |
1965 | Marie-Chantal contre le docteur Kha | Claude Chabrol |
1965 | Soldatesse (Le) Des filles pour l'armée | Valerio Zurlini |
1966 | Jack of Diamonds Le Valet de carreau | Don Taylor |
1967 | Treizième caprice (Le) | Roger Boussinot |
1969 | À soir on fait peur au monde | Jean Dansereau, François Brault |
1972 | Petit Poucet (Le) | Michel Boisrond |
1978 | Flic ou voyou | Georges Lautner |
1982 | Diplômés du dernier rang (Les) | Christian Gion |
1982 | Que les gros salaires lèvent le doigt ! | Denys Granier-Deferre |
1983 | Morfalous (Les) | Henri Verneuil |
1984 | Joyeuses Pâques | Georges Lautner |
1985 | Pactole (Le) | Jean-Pierre Mocky |
1985 | Tangos, l'exil de Gardel | Fernando E. Solanas |
1986 | Sale destin ! | Sylvain Madigan |
1987 | Fucking Fernand | Gérard Mordillat |
1987 | Il est génial papy | Michel Drach |
1988 | Folle journée ou Le Mariage de Figaro (La) | Roger Coggio |
1989 | Présumé dangereux | Georges Lautner |
1990 | Avaro (L') | Tonino Cervi |
1991 | Tutti gli uomini di Sara | Gianpaolo Tescari |
1994 | Ainsi soient-elles | Patrick Alessandrin, Lisa Alessandrin |
1994 | Dis-moi oui | Alexandre Arcady |
1995 | Tykho Moon | Enki Bilal |
1996 | Héroïnes | Gérard Krawczyk |
1997 | C'est la tangente que je préfère | Charlotte Silvera |
2001 | Syndrôme de l'adhésif (Le) | Christophe Leprêtre |
2007 | Bureaux de Dieu (Les) | Claire Simon |