Après avoir fait ses armes au Conservatoire d'art dramatique et à l'Ecole des beaux-arts de Rouen, Anny Duperey arrive à Paris à dix-sept ans. Elle fréquente le cours Simon, pose pour des photos de mode et débute sa carrière au théâtre. En 1965, elle est remarquée sur une couverture de magazine et, l'année suivante, elle se retrouve devant la caméra de Jean-Luc Godard pour Deux ou trois choses que je sais d'elle.
Cette grande et belle jeune femme a toutes les qualités pour devenir une vedette, mais le cinéma français, tributaire des modes, ne lui donne pas souvent la chance d'exprimer ses dons d'actrice qui sont en revanche pleinement reconnus au théâtre. Anny Duperey tourne tout au long de sa carrière avec des metteurs en scène très différents : Michel Boisrond, André Hunebelle, Alain Resnais, Sydney Pollack, Georges Lautner, Michel Deville ou Pierre Richard. Cantonnée dans des rôles de jeune femme moderne et sophistiquée, elle s'établit comme faire-valoir auprès de comédiens confirmés comme Jean-Paul Belmondo (Stavisky, 1973), Jean Rochefort (Un éléphant, ça trompe énormément, 1976) ou Gérard Depardieu et Pierre Richard (Les compères, 1983). Elle marque la pellicule par la facilité et le naturel de ses interprétations. On retient Bye bye, Barbara (1969) de Michel Deville, Les malheurs d'alfred (1972) de Pierre Richard. Jean Delannoy prend en considération son talent avec Pas folle, la guèpe (1972). La belle incomprise du cinéma additionne des rôles secondaires dans des grands films (StaviskyBobby Deerfield, 1976, de Sydney Pollack) et des rôles principaux dans des films moins importants. Anny Duperey connaît de longues périodes sans tourner. Est-elle trop jolie, trop facilement douée ? Mais rien ne semble menacer sa confiance en elle. Elle s'enrichit avec le théâtre, la télévision, la littérature et la peinture, où elle concrétise ses dons artistiques.
A vingt-trois ans, Anny Duperey rencontre Jean-Louis Barrault qui lui propose de jouer sur les planches des rôles exceptionnels, lyriques, excessifs, burlesques. En 1977, elle joue au côté de Bernard Giraudeau une comédie musicale, Attention fragile, qui remporte un franc succès. Jamais le théâtre ne l'oublie : L'amour de l'amour (1981) et Le plaisir de rompre, le pain de ménage (1990) de Jules Renard, Un mari idéal (1995).
Anny Duperey trouve aussi à la télévision des rôles de qualité : Un ours pas comme les autres (1977) de Nina Companeez. Pour Un château au soleil (1987) de Robert Mazoyer et Une famille formidable (1992), elle reçoit deux 7 d'Or de la meilleure comédienne.
Elle est un écrivain reconnu : L'Admiroir (1978, prix Alice-Barthou décerné par l'Académie française), Le Nez de Mazarin (1986), Le Voile noir (1992) et Je vous écris... (1993).
1966 | Deux ou trois choses que je sais d'elle | Jean-Luc Godard |
1966 | Jerk à Istambul | Francis Rigaud |
1967 | Histoires extraordinaires : Metzengerstein | Roger Vadim |
1967 | Homme qui valait des milliards (L') | Michel Boisrond |
1968 | Bye bye Barbara | Michel Deville |
1968 | Sous le signe de Monte-Cristo | André Hunebelle |
1968 | Un jeune couple | René Gainville |
1969 | Femmes (Les) | Jean Aurel |
1969 | Rose écorchée (La) | Claude Mulot |
1971 | Malheurs d'Alfred (Les) | Pierre Richard |
1972 | Pas folle la guêpe | Jean Delannoy |
1972 | Sans sommation | Bruno Gantillon |
1973 | Oiseau rare (L') | Jean-Claude Brialy |
1973 | Stavisky... | Alain Resnais |
1974 | Malin plaisir (Le) | Bernard Toublanc-Michel |
1974 | Pas de problème ! | Georges Lautner |
1975 | Nuit d'Or | Serge Moati |
1975 | Umarmungen und andere Sachen | Jochen Richter |
1976 | Arriviste (L') | Samy Pavel |
1976 | Bobby Deerfield | Sydney Pollack |
1976 | Un éléphant ça trompe énormément | Yves Robert |
1978 | Contro quattro bandiere De l'enfer à la victoire | Hank Milestone |
1978 | Trocadéro bleu citron | Michael Schock |
1979 | Car-napping | Wigbert Wicker |
1980 | Psy | Philippe de Broca |
1981 | Grand pardon (Le) | Alexandre Arcady |
1981 | Mille milliards de dollars | Henri Verneuil |
1982 | Démon dans l'île (Le) | Francis Leroi |
1982 | Meurtres à domicile | Marc Lobet |
1983 | Compères (Les) | Francis Veber |
1983 | Triche (La) | Yannick Bellon |
1987 | Gandahar | René Laloux |
1991 | Contre l'oubli : Ghassan Najjar (Syrie) | Philippe Muyl |
1992 | Germinal | Claude Berri |
1998 | Tôt ou tard | Anne-Marie Etienne |
2006 | Danse avec lui | Valérie Guignabodet |
2008 | Bambou | Didier Bourdon |
2008 | De l'autre côté du lit | Pascale Pouzadoux |
2008 | Eden à l'ouest | Costa-Gavras |
2011 | Amour dure trois ans (L') | Frédéric Beigbeder |
2011 | Vous n'avez encore rien vu | Alain Resnais |
2016 | Maître est l'enfant (Le) | Alexandre Mourot |
2018 | Just a gigolo | Olivier Baroux |