Ciné-Ressources – Fiches personnalités

Benoît Jacquot

Réalisateur, Interprète, Scénariste, Dialoguiste, Assistant réalisateur


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Naissance
05 février 1947 à Paris (France)
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Formation

Benoît Jacquot débute en 1965 comme assistant réalisateur de Marcel Carné, de Roger Vadim et de Marguerite Duras. Il travaille ensuite pour la télévision.

Carrière au cinéma

Rompant avec l'esthétique de la Nouvelle Vague et suivant le travail de Robert Bresson, Benoît Jacquot réalise en 1975 un film inspiré d'une nouvelle de Fedor Dostoïevski, L'assassin musicien. L'immobilité de la caméra, le nombre réduit de plans, la voix monocorde des comédiens en font un film froid et austère qui sort en salle dans une relative confidentialité. Dès cette première oeuvre, Benoît Jaquot se révèle exigeant et difficile, polarisé par une approche analytique des scénarios. Après Les enfants du placard (1976), un deuxième film tout aussi difficile par son refus de la dramatisation et de l'émotion, malgré un rythme plus rapide, le réalisateur tourne Les ailes de la colombe (1980) d'après Henry James, avec Isabelle Huppert et Dominique Sanda. Il tourne en 1986 Corps et biens, un polar adapté du roman Tendre femelle de James Gunn, et Les mendiants d'après le roman éponyme de Louis-René des Forêts, un film construit comme un puzzle. Avec La désenchantée (1989), interprété par Judith Godrèche, il s'éloigne du cinéma d'auteur à la lisière de la marginalité et adopte une approche plus réaliste de ses personnages, plaçant ces derniers au centre du film. A l'instar de Judith Godrèche, Virginie Ledoyen, dans La fille seule (1995), apparaît dans chaque plan, et le film adopte son rythme, de façon à exprimer sa vivacité et sa soif de vivre. Le septième ciel (1997), avec Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon, est le premier succès public du réalisateur. En 1998, il retrouve Isabelle Huppert dans une adaptation d'un roman de Yukio Mishima, L'école de la chair : une femme travaillant dans le milieu de la mode tombe amoureuse d'un jeune homosexuel qui vit d'expédients. Le film est présenté au Festival de Cannes. En 1999, il dirige Fabrice Luchini, Vincent Lindon et Isabelle Huppert dans Pas de scandale. S'ensuit une période prolifique marquée par la réalisation de films "à costume": La fausse suivante (2000), captation filmique d'une pièce de théâtre de Marivaux; Sade (2000), l'adaptation des écrits du Marquis de Sade; Tosca (2001), une version sur grand écran de l'opéra du même nom; ou encore Adolphe (2002), avec Isabelle Adjani et Stanislas Merhar. La femme, figure centrale du cinéma de Benoît Jacquot, est à nouveau mise à l'honneur dans A tout de suite (2004), L'intouchable (2006) avec Isild Le Besco et Villa Amalia (2008), son cinquième film avec Isabelle Huppert. Portraits de femmes et mise en exergue de la fascination que Jacquot éprouve à l'égard de celles-ci.

Autres activités

Benoît Jacquot réalise entre 1970 et 1976 des films pour l'INA.
Pour la télévision, il adapte en 1994 La vie de Marianne de Marivaux. Il est l'auteur de documentaires sur le psychanalyste Jacques Lacan, le chorégraphe Merce Cunningham, l'écrivain Marguerite Duras. Il adapte pour le petit écran des spectacles conçus pour la scène : Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline et L'étonnant voyageur, tous deux interprétés par Fabrice Luchini ; Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès ; Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée d'Alfred de Musset.