A quinze ans, Louise Brooks part à New York pour suivre les cours de danse de Ruth Saint-Denis et Ted Shawn. Elle se produit dans la revue de Georges Withe Scandals puis aux Ziegfeld Follies. En 1925, la Paramount l'engage pour cinq ans et elle tourne son premier rôle dans The Street of forgotten men d'Herbert Brenon.
Avec ses yeux envoûtants sous la frange sombre de ses cheveux coiffés à la garçonne, Louise Brooks reste l'un des plus grands malentendus du cinéma muet : celui d'une star dont l'image de femme fatale ne correspond pas à une personnalité d'intellectuelle réservée. Photogénique mais éphémère dans ses premiers rôles (Une fille dans chaque port, 1928, d'Howard Hawks ; les Mendiants de la vie, 1928, de William Wellman), elle mène la vie de n'importe quelle starlette de Broadway quand le cinéaste Georg Wilhelm Pabst la découvre et lui propose de devenir sa Loulou, 1929. Séduite par la déférence dont il lui fait montre, Louise Brooks le suit à Berlin contre l'avis de la Paramount, certaine qu'il fera d'elle une " vraie actrice ". Le rôle, celui d'une femme incapable de résister à ses pulsions sans pour autant avoir conscience de commettre le mal, la révèle. D'ailleurs Pabst ne lui a-t-il pas dit " votre vie est exactement celle de Loulou ", ajoutant " vous finirez de la même façon " ? Mais Louise Brooks n'en a cure. Orageuse dans la vie mais resplendissante à l'écran, elle fascine et scandalise. Son portrait, de plus en plus fatal, se complète avec le Journal d'une fille perdue tourné l'année suivante avec le même réalisateur. Mais le tournage de son troisième film européen, Prix de beauté d'Augusto Genina, se passe moins bien. C'est que l'égérie des cinéastes est aussi une enfant terrible incapable de se plier aux exigences d'une carrière. Pour ce premier film parlant où Louise Brooks apparaît en maillot de bain, l'actrice est doublée sur la simple rumeur qu'elle possède une voix épouvantable. De retour à Hollywood, elle ne profite pas de son étoile. Elle est la seule à faire grève pour que les droits et la dignité des acteurs soient respectés. Bientôt, elle se brouille avec des producteurs à force de dédaigner leurs propositions. Après une apparition dans King or Gamblers (1937) de Robert Florey, où elle joue de nouveau son propre rôle, et Overland stage raiders (1938) de George Sherman elle abandonne la carrière d'actrice. Elle a trente deux ans.
Après avoir mis un terme à sa carrière cinématographique, Louise Brooks écrit des articles sur des contemporains tels que William Wellman, W.C. Fields, Marlene Dietrich, Humphrey Bogart, Charlie Chaplin, Greta Garbo et Lillian Gish. Elle publie ses Mémoires en 1983 (Louise Brooks par Louise Brooks).
1938 | Overland Stage Raiders | George Sherman |
1925 | American Venus (The) | Frank Tuttle |
1925 | Street of Forgotten Men (The) | Herbert Brenon |
1926 | A Social Celebrity | Malcolm St. Clair |
1926 | It's the Old Army Game Un conte d'apothicaire | A. Edward Sutherland |
1926 | Just Another Blonde | Alfred Santell |
1926 | Love 'em and Leave 'em Le Galant étalagiste | Frank Tuttle |
1926 | Show-off (The) Moi | Malcolm St. Clair |
1927 | City gone wild (The) La Cité maudite | James Cruze |
1927 | Evening Clothes Un homme en habit | Luther Reed |
1927 | Now We're in the Air | Frank R. Strayer |
1927 | Rolled stockings Frères ennemis | Richard Rosson |
1928 | A Girl in Every Port Poings de fer, coeur d'or | Howard Hawks |
1928 | Beggars of Life Les Mendiants de la vie | William A. Wellman |
1928 | Büchse der Pandora (Die) Loulou | Georg Wilhelm Pabst |
1929 | Canary Murder Case (The) | Malcolm St. Clair, Frank Tuttle |
1929 | Prix de beauté | Augusto Genina |
1929 | Tagebuch einer Verlorenen Le Journal d'une fille perdue = Trois pages d'un journal | Georg Wilhelm Pabst |
1930 | Windy Riley goes to Hollywood | William B. Goodrich |
1931 | God's Gift to Women | Michael Curtiz |
1931 | It Pays to Advertise La Publicité rapporte | Frank Tuttle |
1936 | Empty Saddles | Lesley Selander |
1937 | King of Gamblers L'Homme qui terrorisait New York | Robert Florey |