Formation
Après ses études secondaires, Paulin Vieyra quitte le Bénin pour la France, et s'oriente primitivement vers des études d'ingénieur des travaux publics. Renonçant aux sciences, il intègre en 1952 l'IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques), obtient en 1955, son diplôme en réalisation, régie et production. Son film de fin d'études C'était il y a quatre ans, qui montre l'aliénation d'un étudiant africain à Paris, fait scandale, car il refuse de couper un plan jugé subversif.
Carrière au cinéma
Paulin Vieyra coréalise avec Mamadou Sarr Afrique-sur-Seine (1955), un court métrage en 16 mm noir et blanc, qui parle du déracinement et de la solitude des jeunes Africains, du clochard à l'étudiant en passant par les travailleurs, exilés dans le Paris des années 1950. Après ce court métrage, qui marque les débuts du cinéma africain, le réalisateur retourne à Dakar en 1957 pour Le Pêcheur, qui ne sera achevé que dix ans plus tard. Au Sénégal, Vieyra travaillera pour le ministère de l'Information. Sa première mission fut d'organiser le service cinéma et les Actualités sénégalaises. Pour fêter le premier anniversaire de l'indépendance du Sénégal, Paulin Vieyra réalise en 1961 Une nation est née, évocation historique de la période coloniale, de la libération du pays et des tâches qui attendent désormais les Sénégalais. Avec Lamb (1963), présenté en compétition au Festival de Cannes en 1964, le cinéaste s'attache cette fois à illustrer, en mêlant fiction et réalité, la pratique sportive et rituelle de la lutte traditionnelle sénégalaise. En 1964, Paulin Vieyra tourne Sindliély, inspiré d'une œuvre dramatique qui dénonce les mariages forcés. Dans la même veine, il signe Avec l'ensemble national, film de ballets illustrant la culture et la vie artistique sénégalaise. Après Ecrits du Caire (1964), documentaire mêlé de fiction sur Le Caire, il réalise Ndiongane (1965), adapté d'un conte de Birage Diop. Dans Môl (1966), un docu-fiction, un jeune pêcheur rêvant de moderniser sa barque, suscite un conflit entre les valeurs traditionnelles et la notion moderne de progrès. En 1967, à l'occasion de l'Exposition universelle de Montréal, il tourne quatre films de soixante secondes (La Bicyclette, Le Gâteau, Au marché et Rendez-vous) qui déploient chacun une idée originale. Il devien producteur sur plusieurs films de Ousmane Sembène (Le Mandat (1968), Taaw (1970), Xala (1974) et Ceddo (1976)), et auteur de plusieurs ouvrages sur le cinéma. Paulin Vieyra renoue avec le cinéma en 1981, avec L'envers du décor (1980), making-off sur le travail d'Ousmane Sembène, à partir du tournage deCeddo. Il tourne son premier et unique long métrage la même année : Résidence surveillée, une vive critique des hommes politiques africains, du régime de parti unique et des ingérences néocolonialistes dans un imaginaire Etat africain. Il termine sa carrière avec deux documentaires : Birago Diop, conteur (1981), sur le pionnier des lettres africaines, et Iba N'diaye, peintre (1982), où le peintre évoque les grandes époques de sa vie.
Autres activités
Egalement critique de cinéma, Paulin Soumanou Vieyra a publié plusieurs ouvrages, dont Le Cinéma et l'Afrique (1969), Sembène Ousmane, cinéaste (1972) et Le cinéma africain des origines à 1973 (tome 1).
De 1960 à 1975, il sera directeur des Actualités sénégalaises.
Il participe en 1969, à la création de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI).
Il donne des cours à Dakar au Cesti (Centre d'Etudes des Sciences et Techniques de l'Information)
Rédacteur à Présence Africaine pour la rubrique cinéma
Il joue le rôle d'un tirailleur sénégalais dans Le Diable au corps (Claude Autant-Lara, 1946)