Bob Mackie se forme au dessin à la Chouinard Art Institute (célèbre école d'art de Los Angeles qui devient en 1971 le California Institute of the Arts - CalArts, fondé par Walt Disney) et dessine des croquis pour les créateurs de costumes Edith Head et Jean Louis. A seulement 23 ans, il participe à l'élaboration de la robe mythique (créée par Jean Louis) que porte Marilyn Monroe lors l'anniversaire du président américain John Fitzgerald Kennedy en 1962. Cette robe moulante, dorée, incrustée de pierres, avec effets de transparence annonce le style de Bob Mackie. Assistant-costumier, son nom apparaît pour la première fois dans générique en 1963 avec la série télévisée : The Judy Garland Show. Costumier pour des séries télévisées de la chaîne NBC à partir la seconde moitié des années 1960, il se lie d'amitié avec le costumier Ray Aghayan. Bob Mackie commence alors à créer des robes pour divas du petit écran et soirées mondaines.
Costumier pendant 20 ans pour le cinéma (1967-1991), Bob Mackie - surnommé le "sultan du sequin, rajah du strass" (sultan of sequins, rajah of rhinestones) - qui mêle allégrement glamour, exubérance et humour est un créateur de costumes emblématique des années 1980.
Sur les quinze films que compte sa filmographie, Bob Mackie est crédité à 6 reprises (Divorce American Style, Lady Sings the blues, Funny Lady, Pennies from Heaven/Tout l'or du ciel, All the Marbles/Deux filles au tapis, Max Dugan Returns) en tant que chef costumier ; pour le reste il est surtout attaché à l'habillage de l'actrice principale.
Extravagants, kitsch et décomplexés, les costumes de Bob Mackie témoignent des nombreux cou-rants de la pop culture américaine des décennies 1970-1980 : de la disco (cols à jabot et justaucorps échancrés) au glam (franges, paillettes et tissus lamés), en passant par le white trash (chemise western et caquettes de conducteurs de poids-lourds).
Bob Mackie commence sa carrière cinématographique en 1967 avec Divorce American Style, une comédie sentimentale de Bud Yorkin avec deux grands noms des comédies musi-cales hollywoodiennes : Dick van Dick et Debbie Reynolds. Quatre ans plus tard, il partage la direction des costumes avec Ray Aghayan et Norma Koch de Lady Sings the blues, de Sidney J. Furie : un biopic musical sur la chanteuse Billy Holliday avec Diana Ross et Billy Dee Williams. Familier des shows musicaux scéniques ou télévisuels, Bob Mackie met son talent au service de nombreuses comédies musicales du grand écran. En 1975, il habille Barbara Streisand dans le film Funny Lady réalisé par Herbert Ross. Il retrouve d'ailleurs le réalisateur à deux reprises, notamment sur le tournage, six ans plus tard, de Pennies from Heaven/Tout l'or du ciel (1981) : un hommage au jazz et au film noir des années trente. En 1983, il donne libre court à sa folie créative en dessinant les costumes de la scène finale de Staying Alive, suite de Saturday night fever/La Fièvre du samedi soir (1977) réalisée, cette fois-ci, par Sylvester Stallone. Cernés de figurants vêtus de combinaisons de latex noir façon SM, le trio mené par Tony Manero/John Travolta (en guêtres et slip de peaux), Finola Hughes (collant et justaucorps rouges serti de diamants) et Cyn-thia Rhodes (justaucorps noir ouvert le long du ventre, bandeau argenté au front) exécutent une chorégraphie d'anthologie. En 1981, Bob Mackie retrouve le réalisateur Matt Cimber (Butterfly, 1980) pour le film Fake-Out, couvrant Pia Zadora d'une robe stretch à paillettes et franges. Bob Mackie embrasse aussi l'esthétique white trash. En 1979, il habille Ann-Margret, baptisée la Rhinestone Cowgirl, pour le western The Villain/Cactus Jack de Hal Needham avec Kirk Douglas et Arnold Schwarzenegger. 1980 est une année faste pour Bob Mackie qui travaille sur quatre films. Toujours pour Hal Needham, il costume Sally Field qui donne la réplique à Burt Reynolds dans le film Smokey and the Bandit II/Tu fais pas le poids, shérif. Viennent ensuite : All the Marbles/Deux filles au tapis de Ro-bert Aldrich mettant en scène un duo de catcheuses hypersexualisées managé par Peter Falks et Chu Chu and the Philly Flash de David Lowell Rich. Pour ce film, il déguise son égérie Ca-rol Burnett à la manière de Carmen Miranda, lui faisant porter chaussures à plateforme et coiffe cor-beille de fruits. Bob Mackie retrouve l'exubérance des années 1940 avec l'adaptation cinématogra-phique du comics Brenda Starr de Robert Ellis Miller (1986). Pour Brooke Shields, qui campe la belle reporter de choc, Bob Mackie donne à voir une reconstitution stylisée de l'époque entre pulp et zoot suits (épaulettes proéminentes, larges chapeaux), une esthétique qui annonce celle de Dick Tracy (1989), "film noir multicolore" de War-ren Beatty. Pour le film American Hustle/American bluff (David O. Russell, 2013), dont l'action se situe dans les années 1970-1980, l'actrice Amy Adams porte une robe décolletée turquoise griffée "Bob Mackie E.C.".
Les costumes du film Rocketman de Dexter Fletcher (2018) s'inspirent directement des costumes de scènes créés par Bob Mackie pour le chanteur anglais Elton John.
Artiste exigeant, complet et "perfectionniste" (Cher), Bob Mackie s'intéresse pleine-ment à l'allure physique des comédiens : des coiffures, aux maquillages en passant par les acces-soires. Ses créations ont influencé de nombreuses figures de la mode notamment le styliste américain Tom Ford qui salue ses "robes près du corps, effets de transparences, grandes robes de soirées..." et Alessandro Michele, directeur artistique de Gucci, pour qui Bob Mackie est un "Guru" qui a "mis de l'énergie dans ses vêtements".
Nominé à trois reprises aux Oscars pour ses créations (Lady Sings the Blues, Funny Lady, Pennies from Heaven), Bob Mackie reçoit en 2008 le Charlie (Chaplin) Award for Fashion Arts pour l'ensemble de son travail à Hollywood.
Un documentaire sur la carrière et l'oeuvre de Bob Mackie, réalisé par Matthew Miele (Scatter My Ashes at Bergdorf's, 2013) ; Crazy about Tiffany's, 2016) est en cours de production en 2021.
Bob Mackie dessine principalement des robes de gala (cérémonies des Oscars, tapis rouges), concerts et shows TV, habillant Carol Burnett et Cher, Mitzi Gaynor, Bette Midler, Debbie Reynolds, Liza Minnelli, Pink, ou encore Beyonce. Réputé pour son exubérance, Bob Mackie confectionne les costumes d'Elton John depuis les années 1970.
Le couturier s'inspire de robes de l'âge d'or de Hollywood : pour Cher, des robes de Autant en emporte le vent ; pour Madonna, une robe fourreau rappelant celles de Marilyn Monroe.
Ses succès télévisés des années 1960-70 (The Carol Burnett Show, The Sonny and Cher Comedy Hour) l'amènent à Las Vegas et à Broadway : On the town (1972) ; Debbie (1976) ; Minnelli on Minnelli (1999).
Récompensé par de nombreux Emmy (TV) et Tony Awards (scène), Bob Macky est honoré, à l'âge de 80 ans, par le Council of Fashion Designers of America (CFDA).
Le couturier crée sa propre ligne de vêtements en 1982.
1967 | Divorce, American Style [Divorce à l'américaine] | Bud Yorkin |
1971 | Lady Sings the Blues | Sidney J. Furie |
1974 | Funny Lady | Herbert Ross |
1978 | Goin' Coconuts | Howard Morris |
1979 | Villain (The) Cactus Jack | Hal Needham |
1980 | All the Marbles Deux filles au tapis | Robert Aldrich |
1980 | Butterfly | Matt Cimber |
1980 | Chu Chu and the Philly Flash | David Lowell Rich |
1980 | Smokey and the Bandit II Tu fais pas le poids, shérif | Hal Needham |
1981 | Fake-out [Banco à Las Vegas] | Matt Cimber |
1981 | Pennies from Heaven Tout l'or du ciel | Herbert Ross |
1983 | Max Dugan Returns | Herbert Ross |
1983 | Staying Alive | Sylvester Stallone |
1986 | Brenda Starr [Reporter de choc] | Robert Ellis Miller |
1991 | Guilty As Charged | Sam Irvin |
2013 | American Hustle American bluff | David O. Russell |
1997 | Moon Over Broadway | Chris Hegedus, Don Alan Pennebaker |
2012 | Carol Channing : Larger Than Life | Dori Berinstein |