Formation
Après des études de médecine inachevées, Albert Dupontel suit pendant deux ans les cours d'art dramatique de l'école du Théâtre national de Chaillot (1986-88) sous la direction d'Antoine Vitez, puis fréquente un temps l'école d'Ariane Mouchkine.
Carrière au cinéma
Comique populaire à la scène et réalisateur à l'univers grinçant, Albert Dupontel va développer son talent dans des registres souvent assez graves, voire inquiétants. Il commence sa carrière d'acteur dans des films aussi divers que Chacun pour toi (1993) de Jean-Michel Ribes, Giorgino (1994) de Laurent Boutonnat ou Un héros très discret (1995) de Jacques Audiard, où il campe avec finesse un militaire homosexuel. S'il débute comme artiste comique, les films qu'il réalise mélangent humour, émotion et violence. Sa vision de la nature humaine est amère et donne naissance à des personnages loufoques et décalés. En témoigne Bernie (1996), dont Albert Dupontel est l'auteur, le réalisateur et l'acteur principal : il tiendra ces trois emplois dans toutes ses réalisations suivantes. Il y joue le rôle d'un orphelin attardé à la recherche de ses parents. La tragi-comédie Le créateur confirme le style adopté par l'auteur réalisateur qui poursuit son activité de comédien et tourne avec Michel Deville dans La maladie de Sachs (1999). En 2001, Gaspard Noé lui offre un rôle dans Irréversible, film-choc à l'univers trouble, sur les thèmes de la violence et de la vengeance. Suivent Le convoyeur (Nicolas Boukhrief, 2003) avec Jean Dujardin et François Berléand, sorte de thriller social, le drame historique Un long dimanche de fiançailles (Jean-Pierre Jeunet, 2003) et Fauteuils d'orchestre, comédie chorale de Danièle Thompson. Il y compose avec brio un pianiste surdoué et désabusé en quête de calme, de liberté et de solitude.
En 2005, il repasse derrière la caméra avec Enfermés dehors, sorte de cartoon social ou de "BD filmée", explique-t-il. Il y incarne un SDF dans un hommage déjanté aux Buster Keaton, Tex Avery et autres Monty Python. La même année, il joue le président de la République dans la politique-fiction Président de Lionel Delplanque. En 2006, il interprète, au coté de Benoît Magimel, un officier de l'armée française confronté à l'horreur de la guerre d'Algérie, dans L'ennemi intime de Florent Emilio Siri et est un auteur à succès fascinant Catherine Frot dans Odette Toulemonde, première mise en scène du dramaturge Eric-Emmanuel Schmitt.
Après une participation au Paris de Cédric Klapisch (2007) qui réunit de nombreuses stars, il enchaîne quelques-uns de ses rôles les plus marquants : le publicitaire qui saccage sa vie trop bien installée dans Deux jours à tuer (Jean Becker, 2007) ; le cancer qui vient à la rencontre de Jean Dujardin, sa future victime, dans Le Bruit des glaçon (Bertrand Blier, 2009) ; ou l'employé modèle qui, après son licenciement, fait sa révolution avec son punk de frère, Benoît Poelvoorde, dans le road movie social Le Grand Soir de Benoît Delépine et Gustave Kervern (2011). Il s'agit de la troisième collaboration de Dupontel avec le turbulent duo de cinéastes, après des participations amicales dans Avida (2005) et Louise Michel (2007).
En parallèle, il poursuit son parcours de cinéaste avec Le Vilain (2008) dont il partage l'affiche avec Catherine Frot qui joue sa mère, et Neuf mois ferme (2013) aux côtés de Sandrine Kiberlain.
Autres activités
Albert Dupontel se fait connaître à la télévision au début des années 1990 en présentant ses sketches dans les émissions de Patrick Sébastien. Il se produit sur Canal + dans Sales histoires, une série de sketches au ton décalé et enchaîne logiquement en présentant Sale spectacle à l'Olympia en juin 1992.