Carrière au cinéma
C'est en 1950 que Paul Gégauff aborde le cinéma, en fournissant à Eric Rohmer le scénario d'un court-métrage intitulé Journal d'un scélérat. Puis, il fait " autre chose " : " Je ne sais plus très bien ce que je foutais à l'époque, je ne devais pas faire grand-chose. "
En 1962, il tente de réaliser un film qui ne trouve pas de distributeur, Le Reflux ou l'enfer du paradis.
Désabusé, cynique, ambigu, désinvolte, provocant : tels sont les adjectifs généralement employés pour qualifier une des personnalités les plus controversées de la Nouvelle Vague. Si Paul Gégauff apporte incontestablement sa contribution à la tradition des scénaristes dialoguistes, si importante dans le cinéma français, il est critiqué pour le ton hautain et pessimiste qu'il donne à ses personnages. La noirceur des âmes qu'il dépeint dérange et contraste avec les engouements qui entourent Mai 68. Il se définit lui-même comme un anarchiste de droite. Son esprit caustique n'épargne personne, et ses portraits au vitriol lui valent l'intérêt du cinéaste Claude Chabrol, avec qui il collabore en 1959 pour Les Cousins. Il devient alors le scénariste attitré de ce cinéaste jusqu'en 1976, et leur duo défraie la chronique. Sa liberté de ton, à la fois familière et provocante, se marie à un cinéma qui fait la part belle aux dialogues. Gégauff revendique très tôt l'importance du texte et critique les films montés par les seuls réalisateurs. Le monde du cinéma s'offense de tant d'arrogance et se passe de ses services à la fin des années 1970. Le scénariste ne fait bientôt plus parler de lui que dans les journaux à scandales pour les relations tumultueuses qu'il entretient avec son épouse.
En 1983, après avoir fait mourir plusieurs de ses personnages sur le papier, Paul Gégauff est à son tour trahi par l'imagination d'un tiers : la veille de Noël, il succombe aux coups de couteau portés par sa compagne du moment.
Il est acteur dans quelques films, notamment dans Une partie de plaisir (1974) de Claude Chabrol, film dont il est également le scénariste.
Autres activités
Paul Gégauff est l'auteur de plusieurs romans, dont Rébus (1956).
Prix
- Meilleur scénario, 1985 au FantasPorto. Festival Internacional de Cinema (Porto) pour le film : Frankenstein 90