Formation
Après avoir échoué successivement au concours d'entrée de l'Ecole des arts décoratifs et de l'Idhec, il entre en 1967 à l'Institut National Supérieur technique des Arts du Spectacle (Insas) de Bruxelles. Il y suit une formation sur le cinéma et la télévision jusqu'en troisième année pour effectuer un BTS prises de vues à Paris.
Carrière au cinéma
Bruno Nuytten commence par être assistant de Ghislain Cloquet (son professeur et ami de l'Insas), Claude Lecomte et Ricardo Aronovitch. Il travaille sur de nombreux court-métrages, puis entreprend sa carrière en solo. Se refusant à réaliser une photographie plate, à l'éclairage uniforme, il adopte généralement un style où les images sont contrastées. Chez Nuytten, la caméra est en mouvement, explorant l'espace. Pourtant, lors de ses travaux avec Marguerite Duras (La Femme du Gange (1974), India Song (1975) et Son nom de Venise (1976)), il se plie à ses exigences. Il fait donc usage de plans fixes et d'un éclairage qui n'accentue aucun contraste. Mais il peut parfois adopter un style exagérément expressionniste, comme dans Possession (1981) d'Andrzej Zulawski, qui est presque entièrement tourné caméra sur l'épaule. Il travaille outre-Atlantique en effectuant la photographie de Brubacker (1980) de Stuart Rosenberg. Cette expérience américaine, réussie sur le plan technique, ne le satisfait pas. Travailler sur des films où " les producteurs peuvent vous virer quant ils veulent " et où l'argent est le seul moteur ne lui convient pas. Il préfère les films " fauchés ", où les équipes sont soudées par une vision artistique commune. En 1981, il travaille avec Claude Miller sur Garde à vue, entièrement tourné en studios, avec Michel Serrault et Lino Ventura. Nuytten passe à la réalisation avec Camille Claudel en 1988, dont il est également scénariste. Il confie la photographie à son ami Pierre Lhomme, qui obtient un César. En 1992, il réalise son second film, Albert Souffre.
Autres activités
Dès l'âge de 17 ans, Bruno Nuytten est comédien dans une troupe de théâtre amateur. Il écrit des articles techniques pour la revue Le cinéma pratique, donne des conférences au Ciné-club de Melun et des cours à la faculté de Censier. Il fonde en Suisse une maison de production de films publicitaires.
Prix
- Meilleure photographie, 1988 au BAFTA - The British Academy of Film and Television Arts pour le film : Jean de Florette
- Meilleure photographie, 1984 au Césars du Cinéma Français pour le film : Tchao, pantin !
- Meilleure contribution artistique, 1982 au Festival International du Film (Cannes) pour le film : Invitation au voyage (L')
- Meilleure photographie, 1977 au Césars du Cinéma Français pour le film : Barocco
- Meilleure photographie, 1977 au Césars du Cinéma Français pour le film : La meilleure façon de marcher