Formation
Ayant quitté l'école à l'âge de treize ans pour se consacrer à la sculpture sur bois et à la peinture, cet artiste expose dans les années cinquante des aquarelles représentant des paysages fantastiques. De 1955 à 1959, il dirige un atelier de peinture et monte des spectacles de marionnettes dans une clinique psychiatrique de la banlieue parisienne.
Carrière au cinéma
La vocation de réalisateur de René Laloux naît de son travail à hôpital. Il se sert en effet des dessins des malades pour réaliser un film d'animation en couleurs, Les Dents du singe, en 1960. Après cette expérience, il se consacre au cinéma d'auteur en collaboration avec le peintre et écrivain français post-surréaliste Roland Topor. Tous deux tournent Les Temps morts en 1964, puis l'année suivante Les Escargots qui reçoit de nombreuses récompenses dans les festivals internationaux. Si le rythme lent et lugubre du premier dessin animé, en noir et blanc, s'oppose en apparence à la vivacité du second, en couleur - l'histoire d'un jardinier dont les larmes font pousser de gigantesques laitues - ces deux films ont en commun leur qualité plastique. Ayant délaissé un temps le dessin d'animation pour la peinture, Laloux y revient avec un long métrage qu'il prépare, toujours avec le dessinateur Topor, de 1969 à 1973. A sa sortie, ce dessin animé de science fiction, La Planète sauvage (1968), tiré d'un ouvrage de Stefan Wul, reçoit un bon accueil du public comme de la critique. Lui sont notamment accordés le prix spécial du jury au Festival de Cannes de 1973 et le prix du jury international au XIème Festival du Film de Science Fiction de Trieste. En 1982, cette fois en collaboration avec le dessinateur Moebius, l'auteur du célèbre Lieutenant Blueberry, Laloux tourne à Budapest un autre long métrage, Les Maîtres du temps (1980) qui raconte l'histoire de Piel, un petit orphelin qui vit coincé sur une planète nommée perfide et dont le seul ami et sauveteur, Jaffar, ne peut communiquer avec lui que par l'intermédiaire d'un micro. Le troisième long métrage, Gandahar, 1987, fondé sur les dessins de Philippe Caza, connaît un succès mitigé en Europe mais se vend bien aux Etats-Unis et au Japon. Son auteur demeure l'un des plus éminents représentants du dessin d'animation français.
Autres activités
Passionné de peinture, Laloux a exposé plusieurs fois ses oeuvres à Paris et à Bruxelles.
Il a réalisé plusieurs films publicitaires, écrit plusieurs scénarii de courts métrages et chansons.
Ce grand artiste du dessin d'animation a en outre écrit une vaste rétrospective sur son art Ces dessins qui bougent : 1892-1992 : cent ans de cinéma d'animation.