Formation
Rentrée d'Algérie avec sa famille en 1962, et après des études de droit, Nicole Garcia s'inscrit au Conservatoire d'art dramatique de Paris où elle obtient un 1er prix de comédie en 1969. Elle se produit ensuite sur les planches sous la direction de Jean-Pierre Miquel, de Jean-Pierre Bisson et de Roger Planchon.
Carrière au cinéma
Après quelques apparitions dans des comédies légères (Des garçons et des filles, 1967, d'Etienne Périer ; Le Gendarme se marie, 1968, de Jean Girault), Nicole Garcia se voit proposer un rôle dans Que la fête commence (1974) de Bertrand Tavernier. Quand l'année suivante elle est Jeanne/Elsa dans Duelle de Jacques Rivette, elle est étiquetée comme intellectuelle, ce qui est un peu réducteur pour une actrice capable d'interpréter des rôles aussi sensibles que celui d'Agnès dans La Question (1976) de Laurent Heynemann, un film difficile sur la répression de l'Etat français pendant la guerre d'Algérie ; le film est d'ailleurs retiré des salles...
Nicole Garcia reçoit le César du Meilleur second rôle féminin pour son interprétation d'épouse trompée dans Le Cavaleur (Philippe de Broca, 1978). En 1979, Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais marque un tournant dans sa carrière. Dans le rôle de Janine Garnier, une comédienne issue du milieu ouvrier, elle apparaît comme l'antithèse de la femme-objet. Sa douceur et sa force de caractère se conjuguent à l'écran, ainsi que le démontre son interprétation de veuve outragée dans L'Honneur d'un capitaine (1982) de Pierre Schoendoerffer. La même année, elle retrouve Laurent Heynemann pour Stella, où elle incarne avec conviction une femme juive qui refuse l'amour de celui qui s'est compromis avec les nazis pour la sauver.
Après beaucoup de rôles dramatiques, Nicole Garcia démontre avec Garçon (1983) de Claude Sautet qu'elle est aussi capable de jouer dans un registre plus léger. Elle se perd un temps dans Un homme et une femme, 20 ans déjà (1985) de Claude Lelouch, une suite de son grand succès de 1965, Un homme et une femme, avant de retrouver un rôle à sa mesure dans Aux petits bonheurs (1993) de Michel Deville.
Après un premier court-métrage réalisé en 1985 (15 août, avec une apparition de Jean-Louis Trintignant), Nicole Garcia se lance dans l'aventure de la réalisation et laisse sourdre en elle un véritable univers d'auteur, peuplé d'être troubles, ni bons ni mauvais, semblant être en perte de repères. Elle filme la chute de ses personnages, l'instant où ils " passent la ligne ". Ainsi, c'est Gérard Lanvin au bord de tuer son père dans Le Fils préféré (1993) ou Catherine Deneuve partant à la recherche de son passé dans Place Vendôme (1997).
En 2001 Nicole Garcia signe L'Adversaire, où elle développe de manière romanesque l'affaire Romand : Daniel Auteuil y incarne de façon magistrale le personnage d'un mythomane devenu l'assassin de toute sa famille ; le film est un grand succès. Avec l'étrange Selon Charlie (2005), la réalisatrice signe un film choral autour de sept personnages masculins en quête de sens. Puis Nicole Garcia ressuscite deux enfances algériennes à Oran, à travers celles de ses deux personnages d'Un balcon sur la mer (2009), film intimiste et mélancolique.
La cinéaste n'abandonne pas pour autant sa carrière d'actrice, elle privilégie uniquement les films d'auteurs comme ceux de Claude Miller (Betty Fisher et autres histoires en 2000, La Petite Lili en 2002) mais aussi de réalisateurs bien moins connus comme Luc Bondy (Ne fais pas ça! en 2003), Rodolphe Marconi (Le Dernier jour en 2004) ou Eric de Montarlier (Ma place au soleil en 2006). Nicole Garcia apparaît ensuite en conseillère du planning familial dans le film engagé Les Bureaux de Dieu (Claire Simon, 2007). En 2011 elle est Sylvie Loriot, la journaliste tenace de 38 témoins (Lucas Belvaux).
Autres activités
Nicole Garcia exprime également ses talents de comédienne au théâtre. Elle est l'interprète de nombreuses pièces : Smoking, les Caprices de Marianne, Elisabeth I, Cléopâtre.
Elle ne dédaigne pas la télévision, où on la voit dans plusieurs films de qualité, dont Ce diable d'homme (1978) de Marcel Camus, Les capricieux (1983) de Michel Deville et Jeanne (1993) de Robert Mazoyer.
Prix
- Prix d'interprétation féminine, 2001 au Festival des Films du Monde (Montréal) pour le film : Betty Fischer et autres contes de Claude Miller
- Prix d'interprétation féminine, 1985 au Festival des Films du Monde (Montréal) pour le film : Le quatrième pouvoir
- Meilleure interprétation féminine dans un 2nd rôle, 1980 au Césars du Cinéma Français pour le film : Le cavaleur