Formation
Louis de Funès quitte très tôt l'école pour s'adonner au piano et à la photographie. Mais son rêve est de devenir acteur et, dès 1941, il suit les cours de René Simon à Paris. L'expérience est un échec. Devenu pianiste dans un bar, il tente de joindre les deux bouts grâce à des rôles de figuration au cabaret, au music-hall ou au cinéma. La chance lui sourit enfin en 1945, lorsqu'il décroche son premier rôle au cinéma dans La Tentation de Barbizon de Jean Stelli.
Carrière au cinéma
L'acteur comique le plus populaire des années 1960 doit attendre l'âge de cinquante ans pour être enfin pris au sérieux par les producteurs. Auparavant, ce petit homme de 1,64 m, doté d'une énergie hors du commun, doit supporter un immense répertoire de petits rôles. Valet de chambre dans La Vie d'un honnête homme (1952) de Sacha Guitry, il est promu commissaire revêche dans Ah! les belles bacchantes (1954) de Jean Loubignac. Il joue dans plus de cinquante films avant d'imposer à l'écran un personnage encore unique en son genre. Irrascible, gesticulant, capable de déformer son visage à force de tics et de facéties, il agace d'abord, mais peu à peu il convainc et les réalisateurs misent sur lui. En 1956, son talent se vérifie quand il vole la vedette à Bourvil et à Jean Gabin grâce à une seule séquence de La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara, où il incarne Jambier, le boucher du marché noir. Deux ans plus tard, Yves Robert lui offre son premier rôle principal dans Ni vu, ni connu. Il est alors salué par la critique comme l'un des meilleurs comiques français du moment. Mais c'est Jean Girault qui le propulse en haut de l'affiche avec Pouic-Pouic (1963), suivi l'année suivante du Gendarme de Saint-Tropez. André Hunnebelle contribue largement à son succès avec Fantômas. Cependant, malgré le talent de Louis de Funès, la qualité de ces films est très discutée. En 1964, Le Crime ne paie pas de Gérard Oury change la donne. L'acteur, enfin libre de s'exprimer à sa guise, porte le film à lui seul ou presque... car c'est en tandem avec Bourvil qu'il fonctionne particulièrement bien. Quand il crée la célèbre scène de la douche dans Le Corniaud, il démontre à tous que le comique peut se passer de mots mais pas de gestes. Mais le chef-d'oeuvre du genre reste La Grande vadrouille (1966) de Gérard Oury, où Louis de Funès, toujours avec la complicité de Bourvil, est devenu maitre du scénario. Son personnage explosif, écrasant les faibles, rampant devant les supérieurs, devient le mythe Funès dans Les Aventures de Rabbi Jacob (1973) du même réalisateur. Cependant le rythme des tournages fatigue l'acteur. Un an plus tard, victime d'un infarctus, il déclare forfait pour Le Crocodile de Gérard Oury et prend un repos forcé. Quand il revient à l'écran, il est las de jouer les hypocondriaques. Il réclame de la candeur. Nouvelle confrontation d'acteurs, cette fois avec Coluche dans L'Aile ou la cuisse (1977) de Claude Zidi. L'expérience est réussie mais ne se répète pas. Louis de Funès, nostalgique de ses débuts, interprète L'Avare (1980) qu'il coréalise avec Jean Girault. Le film remporte un faible succès mais l'acteur s'est fait plaisir. Il fait une dernière apparition dans le désormais très classique Gendarme et les gendarmettes (1982) de Jean Girault.
Autres activités
Louis de Funès se distingue au théâtre, et le succès de certains de ses rôles leur a valu d'être repris à l'écran (entre autres, Oscar (1967) d'Edouard Molinaro, tiré de la pièce de Claude Magnier).
Prix
- César d'honneur, 1980 au Césars du Cinéma Français