Carrière au cinéma
Robert Bresson réalise son premier moyen métrage, Affaires publiques en 1934, comédie mettant en scène un dictateur exubérant. Il collabore ensuite à différents projets, notamment avec René Clair, qui sont abandonnés lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Prisonnier en Allemagne durant une année, il réalise son premier long métrage en 1943, Les Anges du péché, dont les dialogues sont écrits par Jean Giraudoux. L'année suivante, il réalise Les Dames du bois de Boulogne (1944). Ce film, coécrit avec Jean Cocteau, est le dernier qu'il tourne avec des acteurs professionnels. En 1951, il adapte le Journal d'un curé de campagne de Georges Bernanos, qui reste le film le plus célèbre de toute son oeuvre. L'influence de la peinture et des icônes se fait fortement sentir dans l'esthétique du film. L'adaptation d'oeuvres littéraires est courante chez Robert Bresson. En 1966, il utilise le roman éponyme de Georges Bernanos pour Mouchette. Il s'inspire de Fedor Dostoïevski pour Une Femme douce (1968) et Quatre Nuits d'un rêveur (1970). Avec L'Argent (1982), il donne matière à réflexion sur la cupidité et l'éloignement de Dieu engendré par le matérialisme. L'oeuvre de ce cinéaste éminemment religieux est fortement marquée par le catholicisme. Robert Bresson est souvent classifié comme un cinéaste janséniste tant ses films sont rigoristes. Ils suggèrent tous la présence de Dieu. Le réalisateur minimise le rôle de l'acteur au profit du récit, c'est pourquoi les acteurs professionnels et les vedettes n'ont pas leur place dans son cinéma. Ses personnages ont en commun la recherche de la grâce et de la liberté. Son style se caractérise par des plans dépouillés, sobres, cherchant à exprimer l'action le plus clairement possible. Il rejette tout ce que le cinéma peut contenir de spectaculaire, demandant au spectateur de réfléchir et non pas de se distraire. La carrière de Robert Bresson s'étale sur plus de quarante ans durant lesquels il ne réalise que treize longs métrages. Si ses films n'ont jamais fait exploser le box-office, il est néanmoins considéré par la critique et les cinéphiles comme un des géants du cinéma.
Autres activités
Avant d'entreprendre sa carrière cinématographique, Robert Bresson est artiste peintre.
Il est l'auteur de Notes sur le cinématographe, recueil où il précise sa vision du septième art et ses convictions.
Prix
- Prix pour l'ensemble de l'oeuvre, 1994 au EFA - European Film Academy
- Meilleur réalisateur, 1984 au NSFC Award - National Society of Film Critics Awards pour le film : L'argent
- Meilleur réalisateur, 1983 au Festival International du Film (Cannes) pour le film : L'argent
- Meilleur réalisateur, 1957 au Festival International du Film (Cannes) pour le film : Un condamné à mort s'est échappé