Formation
Alain Jessua est assistant stagiaire auprès de Jacques Becker sur le tournage de Casque d'or. Il travaille avec Max Ophüls pour Madame de... et Lola Montès. En 1956, il réalise un court-métrage, Léon la lune (prix Jean-Vigo) puis est l'assistant d'Yves Allégret et de Marcel Carné.
Carrière au cinéma
Alain Jessua réalise son premier long métrage en 1963 : première oeuvre d'auteur, La vie à l'envers (1963) aborde un thème cher au réalisateur, l'angoisse devant la vie moderne. Cinéaste chevronné maîtrisant parfaitement la technique, Alain Jessua est aussi un auteur : il est le scénariste, l'adaptateur et le dialoguiste de tous ses films.
A la manière d'un Luis Buñuel, il filme à l'épure. Sa mise en scène cherche à révéler avec précision la folie de ses personnages - un docteur apprenti sorcier dans Traitement de choc (1972), un homme en mal de pouvoir dans Armaguedon (1977). Avec Le paradis pour tous (1982), il offre à Patrick Dewaere un rôle à contre-emploi avec le personnage d'un homme heureux, guéri de ses angoisses - c'est le dernier rôle de l'acteur avant son suicide. En 1984, Alain Jessua réalise Frankenstein 90, inspiré librement du livre de Mary Shelley, avec, dans le rôle de la créature, Eddy Mitchell. D'un thème fantastique classique, le cinéaste tire une peinture anticipée du monde moderne et de ses dérives non dénuée d'humour. En 1988, il s'écarte du cinéma fantastique avec En toute innocence, récit d'un affrontement psychologique tragique entre un homme (Michel Serrault) et sa belle-fille (Nathalie Baye).
Prix
- Prix du scénario, 1967 au Festival International du Film (Cannes) pour le film : Jeu de massacre
- Meilleure première oeuvre, 1964 au Mostra Internazionale d'Arte Cinematografica (Venezia) pour le film : La vie à l'envers