Formation
Olivier Assayas obtient une maîtrise de Lettres. Il s'oriente ensuite vers le graphisme. Entre 1973 et 1978, il participe en tant qu'assistant au tournage de plusieurs films, dont The prince and the pauper, de Richard Fleischer (1977), et Superman, de Richard Donner (1978). Il écrit des scénarios pour des amis : Scopitone, de Laurent Perrin (1978), Nuit féline, de Gérard Marx (1978). Entre 1979 et 1984, il écrit et réalise ses propres courts métrages : Copyrignt en 1979, Rectangle et Deux chansons de Jacno en 1980, Laissé inachevé à Tokyo en 1982. Il intègre en 1980 le comité de rédaction des Cahiers du Cinéma. Il participe également à la rubrique de cinéma dans Métal Hurlant.
Carrière au cinéma
En 1984, Olivier Assayas co-écrit avec André Téchiné le scénario de Rendez-vous, et en 1985 celui du Lieu du crime. Fort de ces expériences, il tourne son premier long métrage en 1986 : Désordre. Le film met en scène une jeunesse désenchantée dont la cohésion se brise à la suite d'un drame. Dès ce premier film, Assayas s'intéresse à une communauté marquée par un mal, commis ou à venir. Ici, c'est un groupe de rock coupable de meurtre pendant un cambriolage. On retrouve ce processus de dislocation à travers le couple de son deuxième film, L'enfant de l'hiver (1988). Dans Paris s'éveille (1991), Assayas filme les retrouvailles d'un père et d'un fils qui finissent par entrer en concurrence amoureuse. Dans Une nouvelle vie (1992), il continue de dissoudre la famille, dont chaque membre refuse de jouer le rôle qui lui est assigné. En 1993, il participe à la série Tous les garçons et les filles de leur âge, commandée par Arte. Il réalise L'eau froide (baptisé La page blanche pour la télévision), un film inspiré de sa propre adolescence. Il y exprime une certaine liberté liée aux grands espaces et à la contre-culture anglosaxonne des années 70. Le film est sélectionné au Festival du Film à Cannes. Après Irma Vep (1996), Assayas réalise Fin août, début septembre (1998). Comme dans tous ses films, les liens communautaires sont observés d'un point de vue mélancolique et poétique. Assayas est un cinéaste qui donne la prééminence aux personnages plus qu'au scénario. Proches de ceux de Téchiné par leur dimension romanesque et tragique, comme dans Alice et Martin(1998) dont il écrit le scénario avec le réalisateur, ils sont toujours en quête d'eux-mêmes. Le cinéma d'Assayas parle de la perte des illusions, de la fuite du temps. Il le rattache aux réalisateurs qui poursuivent une tradition d'intimisme introspectif propre au cinéma français. Ainsi Les destinées sentimentalestourné en 2000 et présenté à Cannes, où l'on assiste à la naissance d'un couple et à sa traversée des époques. Il surprend deux ans plus tard avec Demonlover(2002), thriller high-tech. Puis il revient à Cannes en 2004, avec Clean, émouvant portrait d'une ex-junkie décidée à récupérer la garde de son fils, qui vaut à son interprète, Maggie Cheung, le prix d'Interprétation féminine. A l'origine d'une Carte Blanche du Festival Art Rock de Saint Brieux, il réalise Noise(2005), sorte d'"essai musical", à mi-chemin entre le documentaire et le film musical : le concert filmé. Assayas dit y mettre en scène le dialogue entre la musique et les images. Il participe en 2006 à l'oeuvre collective Paris jet'aime où vingt réalisateurs internationaux réinventent Paris, illustrant le thème de l'amour, celui du cinéma notamment, au fil de différents quartiers parisiens.
Autres activités
Olivier Assayas a réalisé pour Arte un documentaire sur le cinéaste taïwanais Hou Hsiao Hsien (1997). Il est coauteur, avec Stig Bjönkman, de l'ouvrage Conversation avec Bergman (éditions Cahiers du cinéma, 1990), et il a publié un essai sur Kenneth Anger. Il pratique par ailleurs la peinture. Il participe en 2004 au projet On Set With French Cinéma, lancé en 2003 par Unifrance et le ministère français des Affaires étrangères, et se rend à Chicago pour y donner une "master class" à la très prisée école de d'arts et de communication du Columbia Collège, présenté par son directeur comme "l'un des plus grands metteurs en scène français actuels."Il vante le journalisme comme une excellente école et explique que l'art doit aller contre la logique d'un monde tourné vers le business et le conformisme.