Formation
Né en Algérie, de mère juive, Alexandre Arcady arrive en Métropole en 1961. Il débute en 1968 une carrière de comédien et d'assistant à la direction de plateau au Théâtre de la Ville, à Paris. Il devient rapidement auteur et metteur en scène. ll fait une première intrusion dans le cinéma en 1971, en jouant dans Avoir 20 ans dans les Aurès (René Vautier).
Carrière au cinéma
En 1978, il écrit et réalise son premier film, Le coup de sirocco. Très marqué par ses origines et le sort de sa communauté, Arcady dresse un portrait largement autobiographique et doux-amer de la petite bourgeoisie pied-noire à l'époque des rapatriements. Le film est le premier d'une saga sur la communauté juive pied-noire : le cinéaste réalise en 1981 le deuxième opus, Le grand pardon, sorte d'adaptation française du mythique Parrain de Coppola. Le cycle se conclut en 1983 avec Le grand carnaval, pour lequel le cinéaste bénéficie d'un budget suffisamment élevé pour reconstituer le débarquement américain de novembre 1942 dans la petite ville de Tadjira. Malgré un sens de la description d'ambiances pittoresques et de portraits chaleureux, Arcady n'échappe pas toujours à la convention. Hold-up (1985) est un échec commercial, malgré la présence de Jean-Paul Belmondo au générique. Avec L'union sacrée (1988) et l'atout de Patrick Bruel, le réalisateur renoue avec le succès ; face au fondamentalisme islamiste, il propose le respect et la tolérance. Il continue à délivrer des messages de fraternité dans son film suivant, Pour Sacha (1990). En 1992, toute sa tribu d'acteurs se réunit pour tourner en Floride une suite du Grand pardon. Les films suivants changent de ton et de propos. Dis-moi oui (1994) est une curieuse aventure humaine entre une petite fille malade et un médecin. Le K (1996) est un polar original, presque thriller, à l'intrigue compliquée, une chasse à l'homme où mensonges et faux semblants servent à une réflexion sur les crimes de guerre nazis et communistes, le devoir de mémoire, l'identité parfois floue des individus. Après deux comédies de moeurs au succès mitigé (Mariage mixte (2003), Tu peux garder un secret (2007)), Alexandre Arcady signe en 2009 Comme les cinq doigts de la main et il revient à la thématique de la famille juive pied-noire où cinq frères s'unissent pour protéger l'un d'entre eux. Malheureusement la critique y voit pathos et clichés, reprochant à Arcady de ne pas assez renouveler son cinéma.
Autres activités
De 1972 à 1975, il dirige le théâtre Jean Vilar à Suresnes. Il travaille pour la télévision à partir de 1974 et son expérience de metteur en scène le mène à la réalisation de téléfilms et d'émissions comme Fenêtre sur... .
En 1977, Alexandre Arcady crée avec la réalisatrice Diane Kurys une société de production, Alexandre Films. Il coproduit le premier film de son associée, Diabolo menthe, et deux ans plus tard, Cocktail molotov. Entre-temps, il rencontre Roger Hanin qui deviendra le chef de file de la tribu d'acteurs présents dans la plupart de ses films.
Prix
- Prix pour l'ensemble de l'oeuvre, 2014 au Prix Henri Langlois