Carrière au cinéma
Dès l'âge de 20 ans, Jean Becker fait ses débuts comme assistant réalisateur ; durant les années cinquante il collabore ainsi sur sept tournages avec Henri Verneuil et bien sûr avec son père. Il se lance dans la réalisation d'un long métrage en 1961 avec Un nommé La Rocca, un polar trépidant avec Jean-Paul Belmondo en vedette. Le duo Becker/Belmondo semble fonctionner et ils remettent le couvert dans Echappement libre (1964) et Tendre voyou (1966).
Durant seize ans, le cinéaste abandonne le cinéma et tourne pour la télévision. Jean Becker est un cinéaste atypique en raison de ses longues périodes d'inactivité. Après les trois polars de ses débuts, il va dorénavant donner une vraie épaisseur psychologique à ses personnages. En 1982, il revient au long métrage avec L'Eté meurtrier ; porté par le couple Adjani-Souchon, planté dans un village desséché par l'été et l'ennui, ce drame amoureux sur fond de vengeance est un énorme succès, récompensé par quatre Césars. Ce cinéaste si talenteux mais qui tourne si peu, attendra 1994 pour réaliser Elisa, comédie dramatique qui révèle Vanessa Paradis dans le rôle d'une jeune délinquante fragile et violente, que la vie n'a pas épargnée. Changement de registre avec Les enfants du marais (1999) ; Jean Becker filme avec douceur et lenteur une galerie de personnages attachants et atypiques, vivant comme en famille autour d'un étang. En 2000, il tourne Un crime au paradis, remake de La Poison de Sacha Guitry. Cette épouvantable histoire d'un couple qui se hait est entièrement portée par le talent de Jacques Villeret et de Josiane Balasko.
Il réunit ensuite ses acteurs fétiches, André Dussolier et Jacques Villeret, dans le film adapté du roman de Michel Quint Effroyables Jardins (2002), qui retrace avec dérision les horreurs de la seconde guerre mondiale. Dialogue avec mon jardinier (2006) est une belle histoire d'amitié entre un peintre parisien las de la vie mondaine qui s'exile au vert, et l'homme qu'il va choisir comme jardinier. Jean Becker y confirme le talent qu'il a de capter la force tranquille que dégage la campagne française. Son film suivant nous montre que le réalisateur maîtrise les ressorts dramatiques : Deux jours à tuer (2007) est l'étrange histoire d'un homme qui se sait irrémédiablement malade et qui invente un incroyable mensonge pour éviter à sa famille de regretter son décès.
Autres activités
Jean Becker réalise de nombreux spots publicitaires, particulièrement au cours des années 1970 où il en tourne 400 ! Il signe également 13 épisode des Saintes chéries.