Formation
Jane Campion étudie l'anthropologie à Wellington, puis passe quelques années à l'Ecole des beaux-arts de Londres. Peu après, elle intègre l'école australienne de cinéma et de télévision, où elle réalise plusieurs courts-métrages.
Carrière au cinéma
Jane Campion est d'abord remarquée pour ses courts-métrages, dont Peel (1982), qui gagne la Palme d'or dans sa catégorie à Cannes. Son premier long métrage, Sweetie (1989), est une comédie dramatique sur les rapports entre deux soeurs, dont l'une est obèse et plutôt anormale. Remarquée, Jane Campion enchaîne avec Un ange à ma table (1990), qui reçoit un accueil enthousiaste. Ce portrait d'une grande justesse de l'écrivain néo-zélandais Janet Frame, mêlant drame et comédie, rêve et réalité, révèle une cinéaste passionnée par les destins de femmes blessées et recluses. La Leçon de piano (1993), considéré comme son chef-d'oeuvre, évoque l'éveil sentimental et sexuel d'une veuve muette. Jane Campion signe là un scénario profondément original et montre, par l'attention qu'elle porte à la photographie et à la musique, son aptitude à décrire avec sensibilité les chemins de la libération de son héroïne. Admirés pour leur audace ou dénoncés pour leur kitsch ennuyeux, ses deux nouveaux hommages à la passion féminine - Portrait d'une femme (1996), adaptation d'Henry James, et Holy Smoke (1999) ne provoquent pas la même unanimité. En 2002 avec In the cut, elle s'essaie au film de genre, le thriller. Ce film, sombre, inquiétant et intense est avant tout un de ses audacieux portraits de femmes, elle y privilégie la sensualité, au détriment de la dimension policière. La cinéaste revient au court métarge avec The Water diary (2005), ou la réalisatrice donne sa vision des objectifs à atteindre pour un monde sans pauvreté, puis participe à Chacun son cinéma (2007), film du 60ème anniversaire du festival de Cannes, dans lequel 35 réalisateurs de renom ont eu toute liberté pour imaginer un film de 3 minutes sur le thème de la salle de cinéma. Jane Campion nous plonge avec brio dans l'Angleterre du XIXe siècle avec Bright star (2008), l'histoire d'amour entre le jeune poète John Keats à quelques mois de sa mort tragique et sa voisine Fanny Brawne. Elle coréalise et écrit avec Gérard Lee Top of the lake (2013) une mini-série de sept épisodes, située dans une communauté isolée du sud de la Nouvelle-Zélande. Elle met en scène une jeune inspectrice, qui, de passage dans sa région d'origine, est chargée d'enquêter sur la disparition d'une fillette de douze ans, enceinte de 5 mois. La réalisatrice revient en 2017, avec China girl, la suite de la mini-série Top of the lake, où elle explore à nouveau le difficile sort réservé aux femmes. L'héroïne (Elisabeth Moss) enquête sur un réseau de prostitution de jeunes femmes d'origine asiatique, avec une Nicole Kidman en mère au foyer devenue lesbienne.
Autres activités
En 1986, Jane Campion signe un film pour la télévision australienne, Two Friends.
Elle a reçu le Byron Kennedy Award pour sa contribution au cinéma australien, l'Icon Award de Women in Film à Hollywood, un doctorat honoris causa de littérature de la Victoria University de Wellington, et un WIN Award 2001 au Windfemme Film Festival, aux Etats-Unis.
Prix
- Prix pour l'ensemble de l'oeuvre, 2013 au Le Carrosse d'Or
- Meilleur scénario, 1994 au Writers Guild of America Awards pour le film : The Piano
- Meilleur scénario, 1994 au AMPAS - Academy of Motion Picture Arts and Sciences pour le film : The Piano
- Meilleur scénario, 1993 au New York Film Critics Circle Awards pour le film : The Piano
- Meilleur réalisateur, 1993 au New York Film Critics Circle Awards pour le film : The Piano
- Meilleur scénario, 1993 au NSFC Award - National Society of Film Critics Awards pour le film : The Piano
- Meilleur scénario, 1993 au Los Angeles Film Critics Association Awards pour le film : The Piano
- Meilleur réalisateur, 1993 au Los Angeles Film Critics Association Awards pour le film : The Piano