Réalisateur, Scénariste, Interprète, Dialoguiste, Directeur de la photographie, Ingénieur du son, Monteur, Producteur, Société de production
Bachelier à seize ans, Philippe Garrel signe aussitôt un premier court-métrage, Les Enfants désaccordés (1964). Il en réalise un second dans la foulée, sans avoir écrit de scénario au préalable, Droit de visite (1965). Il travaille alors pour l'émission de télévision " Seize millions de jeunes ". En 1966, il réalise un des épisodes, Anémone, avec une jeune actrice, Anne Bourguignon, qui prendra ce titre en pseudonyme.
Alors qu'il se bat pour faire diffuser en salle Anémone, Philippe Garrel tourne son premier long métrage, Marie pour mémoire (1967). L'année suivante, il tourne un film muet, Le Révélateur, puis La Concentration et, en 1969, Le Lit de la vierge. Véritable auteur défendu par les Cahiers du cinéma, le réalisateur acquiert en quelques films une notoriété d'estime. Considéré comme un héritier de Jean-Luc Godard pour ses longs discours en plan fixe, de François Truffaut pour le thème de l'adolescence en crise, de Jean Eustache pour les errances des personnages, il forge cependant son propre style, fondé sur un cinéma intimiste - il fait jouer dans ses films sa propre famille et ses amis - qui met en scène ses obsessions les plus intimes, ses doutes existentiels. Dans les années 1970, il se démarque de ses contemporains par des récits linéaires, un montage fluide, des plans fixes, des décors minimalistes, des dialogues rares. La Cicatrice intérieure (1970) est construite sur un enchaînement de séquences sans coordination tournées dans des décors naturels. De lents mouvements de caméra et la musique de Nico - la chanteuse du groupe de rock The Velvet Underground apparaît dans plusieurs oeuvres de Garrel - confèrent au film une dimension onirique et poétique. Dans les années 1980, Garrel s'éloigne de ses expérimentations et accorde une place au récit dans ses films. L'Enfant secret (1979) est son premier film prosaïque, et Liberté la nuit (1983), lui aussi pourvu d'un scénario, reste ancré dans le rêve. En 1991, J'entends plus la guitare, film dédié à Nico, met en scène (comme les films précédents) des personnages dont on ne connaît pratiquement rien et qui existent au travers de leurs gestes et de leurs regards, et non en raison de leur statut social. En 1995, il réalise Le Coeur fantôme, puis Le Vent de la nuit (1998) avec Catherine Deneuve dans le rôle principal. Garrel tourne en 2001 Sauvage innocence, une mise en abyme qui joue de la propre histoire du réalisateur, et en 2004 Les Amants réguliers, une évocation de mai 68 et de ses lendemains à travers sa jeunesse. Il y explore les thématiques des ravages de la drogue, de la naissance de l'amour et du désir de création, et conjugue pureté de la mise en scène et densité du récit.
Philippe Garrel réalise pour la télévision Les Ministères des arts (1988).
Il publie Philippe Garrel (1989) et Une caméra à la place du coeur (1992).