Formation
René Clément étudie l'architecture à l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts. Le premier court-métrage qu'il réalise est un dessin animé, César chez les Gaulois (1933).
En 1936, il improvise avec Jacques Tati un court-métrage burlesque, Soigne ton gauche. Soldat, il réalise quelques films au Service cinématographique des Armées. Une fois démobilisé, il réalise un documentaire au Yémen (l'Arabie interdite, 1937, projeté au Festival du film maudit à Biarritz).
Carrière au cinéma
René Clément est chargé par la Coopérative générale du film français de réaliser la bataille du rail (1945), film influencé par le cinéma réaliste d'avant-guerre qui navigue entre documentaire et fiction. Le succès de ce film est tel que son réalisateur est engagé par Jean Cocteau comme assistant technique sur le tournage de La belle et la bête et réalise à la demande de Noël-Noël Le père tranquille (1946).
A Gênes, René Clément réalise Au-delà des grilles, film avec lequel il tente en vain d'allier le réalisme français d'avant-guerre au néo-réalisme italien. Le château de verre (1950), où l'on sent l'influence de Jean Cocteau, marque un changement de style et d'atmosphère dans sa production : derrière des apparences banales, il entre de la psychanalyse dans cette aventure, ainsi qu'un érotisme pudique. Le plus grand succès du cinéaste, Jeux interdits (1951), soutenu par les thèmes musicaux de Narciso Yepes à la guitare, sait traduire sobrement la poésie tragique et la révolte de l'enfance sans tomber dans le sentimentalisme. L'interprétation de Brigitte Fossey et celle de Georges Poujouly témoignent de la maîtrise du cinéaste dans la direction d'acteurs.
Monsieur Ripois (1953) est né d'une envie d'explorer la condition féminine dans le monde moderne. Raymond Queneau lui conseille le livre de Louis Hémon, Monsieur Ripois et la belle Némésis et l'aide à en réaliser l'adaptation cinématographique. Gérard Philipe en antihéros confirme l'attirance de Clément pour les personnages masculins ambigus, tel celui qu'interprète Alain Delon en 1959 dans Plein soleil, tiré du roman de Patricia Highsmith. Son goût pour l'adaptation de roman se confirme dès 1955 avec Gervaise, adapté de L'assommoir d'Emile Zola, puis en 1956 avec Barrage contre le Pacifique, adaptation impossible et contrariée par des problèmes de production du roman de Marguerite Duras.
En 1965, il réalise Paris brûle-t-il ?, inspiré du livre de Dominique Lapierre et Larry Collins. Destiné officiellement à commémorer la libération de Paris en 1944, ce film sert officieusement à préparer les élections de 1967, et René Clément se fait taxer de cinéaste officiel de la Ve République. Malgré les énormes moyens mis à sa disposition par l'armée, les nombreuses vedettes tant françaises qu'étrangères et un scénario de Gore Vidal et de Francis Ford Coppola, ce film apparaît comme une reconstitution un peu terne. A la fin de sa carrière, René Clément tourne une série de films mineurs où il fait la part belle aux stars américaines (Jane Fonda dans Les félins, 1963, Charles Bronson dans Le passager de la pluie, 1969, Faye Dunaway dans La maison sous les arbres, 1971) en rupture avec un cinéma français investi par une nouvelle génération.
Autres activités
René Clément est membre fondateur de l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC).
Prix
- Meilleur réalisateur, 1949 au Festival International du Film (Cannes) pour le film : Au-delà des grilles
- Prix du scénario, 1946 au Festival International du Film (Cannes) pour le film : La Bataille du rail