Formation
Issue d'une famille bourgeoise d'origine juive russe, Nelly Kaplan fait des études de sciences économiques en Argentine. Les ayant achevées, elle décide de s'orienter vers la passion de son enfance : le cinéma. Elle débute un cycle d'études cinématographiques qu'elle abandonne soudainement. A dix-huit ans, cette révoltée a en en effet l'opportunité de venir en France à un congrès international pour y représenter la jeune cinémathèque argentine. Elle reste alors à Paris où elle devient correspondante de plusieurs journaux argentins.
Carrière au cinéma
Sa carrière cinématographique débute lorsqu'elle rencontre le réalisateur Abel Gance qui l'engage comme stagiaire en 1954, puis comme collaboratrice dans deux de ses films : un court-métrage, Magirama (1956) et Austerlitz (1960). Ce réalisateur rigoureux et exigeant lui apprend le métier ; il lui confie le tournage des scènes d'action de son film Cyrano et d'Artagnan (1964). Auteur d'un recueil de nouvelles surréalistes, Nelly Kaplan aime l'art. Aussi, elle réalise quelques courts métrages consacrés à des peintres et graveurs, Bresdin, Masson, Picasso (le Regard Picasso, 1967, Lion d'Or au Festival de Venise) mais aussi à l'oeuvre graphique de Victor Hugo et au cinéaste Abel Gance. En 1969, elle achève la réalisation de son premier long métrage la Fiancée du pirate. Le ton féministe et volontiers provocateur du scénario qu'elle a écrit avec Claude Makovski, l'interprétation de la sensuelle Bernadette Lafont qui tient le rôle d'une séductrice enregistrant les confidences de ses amants dans un petit village de France, attire un nombreux public. Grâce à la maison de production de Jean Makovski, Cythère Films, qui la soutiendra fidèlement tout au long de sa carrière, l'écrivain-cinéaste peut poursuivre son oeuvre. Elle écrit avec Jean Makovski et Jean Chapot les scénarii de plusieurs films et en réalise elle-même trois : Papa, les petits bateaux (1971), Néa (1976) ou encore Charles et Lucie (1979), dans lesquels elle apparaît parfois. Le ton de ses films demeure provocateur : "Je revendique le surréalisme et l'érotisme en tant que mouvement de révolte, de liberté, d'humour et d'amour", déclare-t-elle. Elle refuse pour autant d'entrer dans les catégories que la critique lui destine. Retour à l'écran en 1984 : elle cosigne le scénario de Regard dans le miroir (Jean Chapot, 1984). C'est en 1990 qu'elle écrit et réalise son dernier film, Plaisir d'amour ; Pierre Arditi, Pierre Dux, et Dominique Blanc en sont les interprètes principaux.
Autres activités
Sous le pseudonyme de Bellen, Nelly Kaplan écrit plusieurs ouvrages : le plus connu, le Réservoir des sens (1966), illustré par le peintre surréaliste Masson, connaîtra un certain succès ; il est réédité en 1995. En 1974, elle signe un ouvrage érotique Un manteau de fou rire ou les mémoires d'une liseuse de draps ; d'autres essais reprendront le même ton. Cette ancienne journaliste collabore aussi à des chroniques cinématographiques dans le Magazine littéraire.
Elle travaille également beaucoup pour la télévision. Elle réalise pour Antenne 2 Pattes de velours (1986) avec Pierre Arditi, Michel Bouquet et Bernadette Lafont, l'héroïne de son premier film. Elle participe aussi depuis les années 80 à l'écriture des scénarii de nombreux téléfilms à succès réalisés par Jean Chapot (Les Mouettes, 1990, ou Honorin et la Loreleï, 1992).