Formation
A l'âge de dix-sept ans, Djibril Diop Mambéty crée le premier café-théâtre sénégalais. Un temps sociétaire du Théâtre National Sorano de Dakar, il joue dans quelques films et obtient du directeur du Centre Culturel français de Dakar de l'équipement et un cameraman pour tourner son premier court-métrage.
Carrière au cinéma
Djibril Diop Mambéty, à la différence de beaucoup de ses contemporains africains, commence à faire du cinéma sans aucune formation théorique ni pratique. Il tourne une première version de Badou Boy en noir et blanc, puis une seconde en couleurs (1969). Mais c'est avec Touki-Bouki (1973), évocation du sort de jeunes Dakarois rêvant de venir en France, qu'il entre au panthéon des cinéastes africains. A l'aide d'images symboliques et d'une bande-son colorée, il dresse de son pays et de ses rapports avec l'ex-puissance coloniale un constat à la poésie amère. Menant une vie de saltimbanque, et ne désirant tourner que " s'il a quelque chose à dire ", il attend plusieurs années avant de refaire du cinéma. Hyènes (1992) est une nouvelle allégorie de la corruption à l'.uvre dans la société africaine, inspirée par la pièce La visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt. Une fois encore, la manière du cinéaste se détache du lot commun de la production africaine en imprimant à la fiction un rythme soutenu et un regard mobile. Le Franc (1994) et La petite vendeuse de soleil (1999) sont deux moyens métrages d'une trilogie inachevée, Histoires de petites gens, où le cinéaste sénégalais donne une vision de plus en plus sombre de l'Afrique, sans toutefois perdre de son humour et de sa lucidité.